5 petites galères de la vie étudiante

Les petites galères de la vie étudiante
Bernard Goldbach (CC BY-SA 2.0)

Ah, les joies de la vie étudiante : le travail, l’indépendance, la liberté, la gestion autonome de son temps, les rencontres.

Sur le papier ça a tout pour plaire au petit lycéen fraîchement sorti du bac ou à l’ex-élève de classe prépa qui n’a jamais quitté le foyer parental. Mais ce que l’on oublie de préciser au futur étudiant, c’est que chaque jour amène son petit lot de galères…

1- La malédiction des machines à laver

En 5 semaines, j’ai découvert une réalité difficile et à laquelle je n’avais pas été préparé : la gestion du linge sale.

Il faut dire que quand on vit dans une petite chambre étudiante, on a rarement la possibilité de disposer de sa propre machine à laver. Du coup, chaque semaine il faut trimbaler son linge et sa lessive dans les couloirs exigus de la résidence.

Et dès les premières machines, les problèmes apparaissent…

Il y a d’abord ce sac en plastique trop rempli qui explose dans le couloir dévoilant ainsi à mes camarades le linge que je m’apprêtais à nettoyer. Il y a ensuite cette machine un peu détraquée qui prélève 3 fois au lieu d’1 la somme requise. Il y a, enfin, cette autre machine qui, une fois remplie, refuse ostensiblement de démarrer m’obligeant à ressortir l’intégralité des habits (collants à cause de la lessive) que je m’apprêtais à nettoyer.

Autant dire que je rêve d’un monde où le linge serait autonettoyant, ou alors un monde où nous ne transpirerions pas… Douce utopie.

2- L’aventure pour trouver la salle où l’on a cours

D’habitude, il me suffit d’une semaine ou deux pour retenir les lieux où, chaque jour, j’ai cours.

Mais cette année, impossible de me souvenir du numéro des salles où je dois me rendre. En même temps, avec trois bâtiments différents sur six étages et une trentaine de salles par étage, je suis pardonné.

Heureusement, la technologie vient à mon aide et je peux, très facilement, visualiser mon emploi du temps sur mon smartphone…

Tout est vraiment parfait. Vraiment ? Pas le jour où les éléments décident de se déchaîner contre moi… Un téléphone qui ne s’allume plus, un emploi du temps papier oublié chez moi et pas de camarade à proximité pour m’aiguiller : c’est la panique.

Bon, fort heureusement il y a des ordinateurs un peu partout à l’UTC. J’ai donc pu me connecter très rapidement pour accéder à mon emploi du temps et arriver presque à l’heure en cours…

3- « Pull ou T-shirt ? »

Les étudiants qui habitent dans le sud ne doivent pas (encore) avoir ce problème. Pour moi, c’est un combat au quotidien : comment s’habiller pour affronter le temps picard ?

Au réveil, il fait encore nuit dehors. Il est donc bien difficile de savoir ce que le ciel nous réserve (sauf quand il pleut à grosses gouttes). tous les matins, je pars donc du principe qu’étant donnée la situation géographique de Compiègne, il risque de faire froid et je m’habille en conséquent. C’est un pari qui s’avère plutôt payant.

Oui mais voilà, lorsque je rentre le midi après une matinée de cours, je prends souvent conscience qu’en Picardie aussi il peut faire chaud… Je laisse donc bien souvent le gros pull à la maison et repart beaucoup plus à l’aise pour affronter une après-midi de travail.

Terrible erreur ! Car, en début de soirée, quand les cours se terminent, le beau temps a disparu et a laissé place à un froid glacial.

C’est donc bien souvent en me maudissant intérieurement d’avoir laissé mon pull chez moi que je rentre le plus rapidement possible.

4- Un nouveau « train » de vie

Le petit jeu de mot du titre me permet de parler d’un point majeur de cette nouvelle vie étudiante : les retours à la maison. Paris n’est qu’à une heure de Compiègne, mais ça reste tout de même une sacrée aventure de retourner dans sa banlieue natale.

Il faut d’abord réussir à dompter le système de classification des trajets en TER de la SNCF. Zone bleue, zone blanche, une fois cette étape passée, il y a la grande épreuve de la valise.

Car au juste, de quoi a-t-on besoin quand on retourne chez soi le week-end ? Mon sac plein à craquer et ma valise qui déborde sont la preuve que je suis de ceux qui répondent « on a besoin de TOUT » à cette question… Cours, affaires de rechange et livres en tout genre : même si je n’utilise pas la moitié des objets que je ramène je suis bien content de les avoir à ma disposition.

Et chaque vendredi, j’accomplis le sprint de ma vie pour récupérer mon train dans les temps. Et ce n’est qu’une fois arrivé à la gare, à bout de souffle et en sueur que l’on apprend qu’il aura finalement 10 minutes de retard…

5- Les joies des courses

Il y a enfin cette ultime galère : les courses hebdomadaires. Bon, pour mon plus grand bonheur le supermarché n’est qu’à quelques minutes à pied de l’endroit où j’habite.

Le seul problème lorsque je fais mes courses seul c’est que je n’ai plus la présence d’un de mes parents pour me donner une image responsable auprès des commerçants.

C’est ainsi qu’un jour, en me rendant dans une version miniature d’une grande chaîne de magasins, j’ai eu l’immense bonheur d’être suivi tout au long de mes courses par l’un membre du personnel un peu trop consciencieux et me suspectant – sans doute – d’avoir dérobé l’un des produits du magasin…

Et quoi de mieux au moment du passage en caisse que de le voir murmurer quelque chose à l’oreille de la caissière avant de repartir s’installer derrière moi, prêt à m’intercepter en cas de fuite.

Résultat des « courses » (si je puis dire) : j’ai dû ouvrir mon sac à dos et prouver qu’il ne contenait que des affaires scolaires sous le regard de l’hôtesse de caisse et de son collègue un peu déçu…

Mais bon, malgré ces quelques galères, la vie étudiante reste quand même pleine de bons moments.

Retrouvons-nous sur Facebook et sur Twitter pour poursuivre la discussion.

30 commentaires sur “5 petites galères de la vie étudiante

  1. A part pour trouver sa salle de cours, je dirai « bienvenu(e) dans la vraie vie » 🙂

    Mon cas : pour commencer les cours à 8h l’IUT à Paris, habitant la banlieue, je me levais à 5h20 le matin pour avoir le train de 6h19. Les cours se terminaient souvent à 18h30. Ah, que de bons souvenirs !

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  2. Commentaires de la vie étudiante assez niais, selon moi

    Pour ce qu’il me reste de souvenirs de ma vie étudiantes, les vrais problèmes des étudiants sont plutôt :

    1. comment se loger ? i.e. ailluers que dans un trou à rat et à un prix abordable. Pauvre chou qui n’a jamais fait une lessive de sa vie…

    2. comment boucler les fins de mois ? (le pb de savoir si on va fouiller son sac à la sortie me semble plutôt anecdotique par rapport à savoir ce que l’on va pouvoir manger d’autre que des nouilles ou des patates)

    3. comment s’orienter correctement dans le cursus des études supérieures pour trouver à la fois une filière qui nous plaise et qui soit un tant soit peu porteuse professionnellement parlant. Les problèmes d’orientation dans les couloirs…

    etc.etc.

    Bref, pour notre apprenti étudiant c’est zéro pointé.

    Cordialement

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    1. Et les « petites galères » c’était quoi ? Parce que les vrai problèmes c’est pas le sujet. C.f. le titre de l’article.

      Mais bon, je comprends, c’est pas parce que c’est H.S. qu’il faut se priver de râler.

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      1. En même temps c’est le journal Le Monde, pas un blog étudiant. On peut être en droit d’avoir envie d’articles un peu plus pertinents.

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      2. Mea culpa
        Je n’avais pas bien saisi quand j’ai lu l’article sur l’info « en continu », à savoir entre :

        16h30 : Des avions de chasse aux mains de l’EI
        et
        16h50 : Ecotaxe

        On ne me remprendra plus à lire l’info encontinu !!! je pourrais par le plus grand des hasards lire la position des islamistes sur l’écotaxe

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      3. Pour une fois que le titre est cohérent avec le contenu sur un blog du Monde.fr…
        Et en fait si, il s’agit d’un blog étudiant…

        Pour avoir un article qui nous intéresse (donc qu’on juge pertinent, si c’est ça la définition) on peut commencer, éventuellement, même si ça paraît osé, par se baser sur son titre. C’est presque logique, quand on y pense un peu…
        Mais bon, encore une fois, ça serait dommage de priver qui que ce soir de râler.

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    2. J’oubliais de dire que si l’on hésite sur le temps qu’il va faire on peut toujours enfiler un T-shirt et un pull et enlever ce dernier en cas de trop forte chaleur (ai-je mal compris les caprices de la météo en Picardie?)

      A part ça, je garde quand même un souvenir ému de ce temps-là (« que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… »).

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  3. Perso pour la galère une, moi et quelques potes on loue une machine à laver. ( Lokeo, machine du voisin…)
    Par contre le pire a été de trouver un logement !

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  4. Eh ben dis donc! Sa vie étudiante est bien pire que la notre! il est vrai, que nous, étudiants de prépas, on a pas été cornaqués pour gérer une machine à laver…. Et puis, comment choisir entre le polo de promo ou son T-Shirt ?? Question difficile… Enfin, apprendre à lire le numéro de la salle sur la porte de notre établissement, ça n’a pas été une mince affaire!
    Plus sérieusement, parlez plutôt des problèmes des retards de versement des bourses attribuées sur « critères sociaux » du C.R.O.U.S., des difficultés à trouver des conventions étatiques protégeant les étudiants des logements insalubres, du honteux racket qu’exercent les « mutuelles étudiantes » (LMDE, etc…) dont on n’a jamais vu le fruit… Le Monde, faites votre boulot!

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  5. Que de commentaires haineux! Article amusant sinon, ce sont bien les petites galères étudiantes… C’est vraiment désagréable par contre le comportement des vigiles, ça m’est déjà arrivé de me faire recaler à l’entrée d’un supermarché pour cause de sac à dos (parce que pour les gorilles qui gardent les entrées, il est impensable de ne pas avoir de voiture pour transporter ses courses, et donc ils ne comprennent pas l’utilité du sac et s’imaginent que c’est forcément pour chourer quelque chose, non pour simplement transporter les courses…).

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  6. Oui, enfin… ces petites galères-là ne sont pas bien méchantes, surtout quand on est en école d’ingénieur. C’est souvent moins drôle – mais parfois plus drôle – quand on est en prépa et pas logé chez papa-maman (et oui, y’a pas des prépas dans tous les départements) et qu’on se rend compte qu’il faut 3 jours entiers à un jean lavé à la main pour sécher dans la salle de bain de la piaule, et qu’au bout de 2 jours, ça pue, ou bien qu’on met 3 heures à rentrer chez soi en car car la neige bloque le train, ou qu’il n’y a plus de places le dimanche soir dans le train et qu’on en est malade, parce que justement, il restait un devoir de maths ou d’anglais à terminer, et que normalement on le termine dans le train (ou alors qu’on le rédige debout dans le couloir). Ou quand on cherche désespérément où on pourrait bien trouver quelque chose à acheter à manger un dimanche matin, parce qu’on a passé son samedi à révisé et qu’on a complètement oublié qu’il fallait aussi se nourrir? Ou quand on va voir la voisine du dessus parce qu’elle nous réveille tous les matins à 6h en passant le balai, ou celle d’à côté qui fait la fête avec ses potes jusqu’à minuit, alors qu’on a un DS le lendemain, et qu’on aimerait juste dormir…
    La plus étrange : quand le lycée vous donne le lundi un papier à rendre le lendemain signé par vos parents parce que vous êtes mineurs, et que vos parents sont à plus de 100 km et que vous ne les reverrez pas avant samedi midi…
    Les plus révoltantes : quand les personnes âgées vous grillent volontairement dans la file d’attente au supermarché (arrivé plusieurs fois). Et surtout quand tous vos camarades et potes vont dans la salle des internes pour travailler ensemble ( il n’y a pas de salle de permanence pour les prépas cette année-là) et que vous vous retrouvez toute seule, parce que vous n’avez pas le droit, juste parce que vous êtes une fille.

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  7. 1) linge autonettoyant et non-transpiration : et bien voilà , un bon sujet pour un mémoire d’ingénieur et une carrière professionnelle
    2) météo en Picardie : adopter le système 3 couches : tee-shirt respirant, polaire, parka. et puis, est-ce si dur de mettre un polaire fin dans le sac de cours ?
    3) se faire fouiller son sac au supermarché ? le supermarché et son personnel n’ont aucun droit de l’exiger. il faut refuser, et demander la présence d’un officier de police judiciaire, qui en a seul le pouvoir. ils ont donc l’obligation d’appeler la police. OK, il faut avoir du temps devant soi. refuser d’aller dans une pièce écartée, parler fort, sans animosité, devant témoins. mais ensuite, on peut les menacer de les poursuivre en justice, ou tout au moins exiger des excuses du directeur du magasin 🙂

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    1. L’article est rafraichissant, bien que j’ai personnellement plus galéré avec les problèmes financiers (CROUS, caution, loyer…), l’obtention d’un appart acceptable et l’administration de la fac. Ceci étant, je dois avouer que ça fait bizarre de se retrouver seul dans une piaule au début, surtout tout seul devant son assiette de pâtes. Je me suis vite rabattue sur la colloc.

      La fouille dans les supermarchés, ça va, à mon époque, on n’avait carrément pas le droit de rentrer dans le supermarché de Bordeaux Sainte Catherine avec un sac à dos.

      On peut refuser de se laisser fouiller ou de laisser son sac à l’entrée, certes, mais il faut savoir que dans ces cas-là, rien n’oblige le supermarché à vous autoriser l’accès à son enceinte. Alors, c’est énervant mais je ne suis pas bien sûre que ça vaille la peine de faire déplacer un agent de police qui a sans doute mieux à faire 😉

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    2. Les vigiles ne suspectent pas un client sur sa tête. Ils sont tuyautés par la flicaille secrète, qui leur donne peut-être parfois de bonnes informations, et à coup sûr de mauvais tuyaux sur les gens qu’elle veut embêter. J’ai connu, souvent et un peu partout.

      À l’époque où je faisais un esclandre systématiquement, les barbouzes ont changé de méthode et m’ont utilisé pour embêter les gérants des magasins. L’un d’eux a été viré ou muté peu de jours après. Mon explication : ses patrons avaient déjà décidé son départ, les barbouzes ont organisé un prétexte – comme pour Christophe Hondelatte.

      Détail : la dame devant moi à la caisse me dit après l’esclandre être gendarme et approuver mon scandale parce qu’on laisse une mauvaise impression en étant fouillé.

      Les barbouzes français vous coûtent un milliard par an. À qui et à quoi servent-ils ?

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    3. Je viens d’observer pour la deuxième fois, dans un magasin différent, la caissière demander un prix supérieur à celui affiché dans les rayons, pendant qu’un autre « client » détournait mon attention.

      La méthode suppose que la caissière ou la personne entrant les fichiers de prix soit de connivence avec le faux client, ce qui suggère un stratagème interne au magasin. Mais la première fois, j’ai reconnu le faux client comme un barbouze.

      L’avez-vous déjà observée ? Merci de partager les informations !

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  8. En lisant ça je me suis dit « pauvre chouchou ». Pas méchamment, juste un peu amusé. Petit conseil : allez faire des vacances « desperado » au fin fond de l’Amérique du sud (voire en Asie centrale, paraît que c’est encore plus galère), vous relativiserez ensuite les « difficultés » de la vie étudiante 😉

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  9. Au aigris jeunes ou moins jeunes qui postent ici leur tranche de vie : créez vos propres blogs et articles pour y étaler vos galères. Ancien étudiant moi-même je n’ai jamais eu de problème pour me loger, toit familial, pour me nourrir, quitte à verser une participation financière. Sinon y a la colloc.

    Par contre des ***s qui passaient leur temps à geindre sur les bancs de la FAC parce qu’ils n’assument pas leur choix j’en ai croisé par pack de 12.

    Il y a deux catégories d’étudiants : les prévoyants et les fanfarons dont on entendra toujours les sorties de bons trimards heureux de se faire tondre de type « moi j’ai mon indépendance je paie mon loyer suis pas chez pôpa-môman moi ahaha », souvent les premiers à inviter à pleurer dans les chaumières parce qu’ils n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois, mangent tout le temps des pâtes ou ne peuvent rien se payer. C’est bon, on vit dans un pays riche et le seul fait de pouvoir faire des études est déjà un privilège en soi.

    A contrario les prévoyants, de ceux qui ne se plaignent pas et qui s’organisent avec leur famille pour mener un train de vie décent tout en étant étudiant. Et oui ! L’université c’est un monde à part, il faut s’y préparer et bien souvent la solidarité familiale joue son rôle. Les seuls à plaindre étant ceux qui n’ont pas le choix et qui ont véritablement des difficultés où ils n’ont aucune part.

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  10. lessive/habillage/courses : a-t-il vraiment fallu attendre que vous quittiez le domicile de vos parents pour apprendre à vous servir d’une machine à laver, choisir convenablement vos habits ou faire quelques menues courses au coin de la rue ? J’ai l’impression que je devais déjà faire cela au collège…

    je comprend en revanche éventuellement les problèmes pour se repérer dans un établissement trop grand ou gérer les trajets.

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  11. Bravo pour ce blog ! Enfin un auteur intelligent qui s’occupe des vrais problèmes. Imaginez un peu: faire une lessive, des courses et trouver une salle de cours ! Quel parcours du combattant ! Quelle galère… Mon pauvre petit, si tu en es réduit à être déstablisé par une lessive, tes 60 prochaines années ne vont pas être faciles. J’ajoute que, si tu avais un peu de pudeur et de fierté, si tu faisais l’effort de porter ton attention au delà de tes misérables « problèmes » quotidiens, tu écrirais beaucoup moins d’âneries. J’espère donc que tu n’es qu’une exception malheureuse, une anomalie statistique qui va retourner dans le néant aussi qu’elle en est sortie.

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