Bac 2018 : Quels programmes d’antisèche rentrer dans sa calculatrice ?

LordFerguson (CC BY-SA 2.0)

La session 2018 du bac débutera la semaine prochaine. Le jeudi, les élèves de terminale s composeront sur l’épreuve de physique-chimie. Le lendemain, les élèves de terminale es et s plancheront sur les maths. Cette année, les calculatrices scientifiques sans le mode examen auraient dû être interdites pendant les épreuves. Mais le gouvernement a finalement fait machine arrière et les élèves pourront utiliser leur calculette pour les épreuves scientifiques, sans avoir à activer le mode examen.

Ainsi, comme tous les ans de nombreux bacheliers installeront des programmes antisèches dans leur calculatrice. Du simple pense-bête de formules à la véritable encyclopédie de cours : tout est possible avec sa TI ou sa Casio.

Mais attention : pour que ces programmes soient vraiment efficaces, il faut les installer avec parcimonie et intelligence. Voici quelques conseils pour que votre calculatrice devienne une alliée pendant les épreuves du bac.

La très mauvaise idée : télécharger des programmes de triche sur le net

Avoir tous ses cours de terminale sur sa calculatrice peut paraître tentant pour le bac. De nombreux sites internet vous proposent d’ailleurs de télécharger des packs tout-en-un avec l’intégralité des cours de physique et de maths (formules et démonstrations comprises).

Cette solution me paraît extrêmement mauvaise. Car, pendant les 4h d’épreuves de maths ou les 3h30 de physique, vous n’aurez clairement pas le temps de consulter ces véritables encyclopédies électroniques.

Pire encore, pensant avoir à votre disposition tous vos cours, vous aurez tendance à négliger vos révisions et vous risquez de vous retrouver complètement perdu dans les différentes formules le jour J. Et si votre sujet interdit les calculatrices, c’est la page blanche assurée.

Alors oui, les calculatrices peuvent être une petite aide, un support « au cas où », mais en aucun cas elles ne doivent se transformer en extension de votre cerveau.

Se confectionner des programmes personnalisés

Du coup, soyez bien plus malins. Utilisez votre calculatrice pour inscrire quelques pense-bêtes, des formules qui vous rassureront le jour J. Pour que ces programmes soient efficaces, basez-vous sur les formules dont vous avez eu le plus besoin en faisant des annales. L’objectif est de vous rassurer le jour J, de ne pas passer des heures à retrouver une formule que vous auriez oubliée.

En maths, par exemple, il peut être intéressant de se noter les règles de calcul avec les exponentielles, les logarithmes ou encore quelques dérivées et primitives dont vous ne vous rappelez jamais.

En physique, des formules cinétiques ou bien de transformations chimiques peuvent se révéler utiles.

Bref, l’idée est de vous concocter des programmes personnalisés qui correspondent à vos besoins et que vous maîtriserez le jour J.

Des algorithmes pour aller plus vite

Il est également très judicieux de vous programmer un petit algorithme pour  calculer les racines des polynômes du second degré (vous trouverez des tutos un peu partout sur internet). Ainsi, vous serez plus efficace sur les questions simples et pourrez concentrer votre énergie sur les exercices plus difficiles.

Deux règles d’or, donc, pour ces programmes d’aide sur la calculatrice : ils doivent venir de vous et doivent être utilisés avec parcimonie. Adieu donc définitions entières et bonjour petits algorithmes coup de pouce.

Et n’oubliez pas que disposer d’un programme sur sa calculette ne doit pas vous empêcher de connaître parfaitement votre cours.

Programmer, est-ce tricher ?

Au fait, programmer sur sa calculatrice, est-ce bien légal ? Une circulaire officielle encadre l’usage des calculettes dans les examens et elle n’émet aucune restriction quant au contenu sur ces dernières.

Vous êtes donc libres d’inscrire tout ce que vous voulez sur votre calculatrice.

En 2018, les calculatrices programmables auraient dû être interdites. Mais face à la complexité de mise en œuvre de cette réforme, l’interdiction n’entrera finalement en vigueur que pour la session 2019 du baccalauréat.

Des professeurs-tricheurs : ça existe

Pour la petite anecdote, sachez que certains de vos profs ont peut-être utilisé, comme vous, leur calculatrice pour leurs concours. C’est en tout cas ce qui ressort d’un commentaire publié sur mon blog très récemment.

Les candidats aux épreuves d’agrégation de chimie sont assez forts dans l’art de la triche avec calculatrice. Ils n’hésitent pas à prendre en photo des livres entiers de chimie organique pour simplifier leur examen. Voici par exemple le témoignage d’une agrégée de chimie : « Je fais des fiches récapitulatives que je prend en photo et que je mets dans ma calculatrice (Ti NSpire). En chimie orga, je trouve un bouquin (le Rebasso, je crois) où toutes les réactions chimiques sont récapitulées. Hop, en photo dans la calculatrice ».

Alors élèves de terminale : utilisez, avec intelligence, les technologies qui s’offrent à vous. Et surtout : bon courage pour vos révisions et les épreuves !

Guillaume Ouattara, blogueur-invité Le Monde Campus.

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17 commentaires sur “Bac 2018 : Quels programmes d’antisèche rentrer dans sa calculatrice ?

  1. Est ce qu il serait pas plus intelligent de simplement autoriser les documents lors de l Epreuve de math/physique/chimie )je vois mal un candidat sortir sa calculatrice en histoire ;-))

    Quand j etais en ecole d Ingenieur, on avait le droit a tout documents. en fait vous vous endez compte qu eca va bien plus vite si vous avez la formule en tete et pas besoin de la chercher

    PS: quand j ai passe le bac, il n y avait encore aucune calculatrice capable de stocker quoique ce soit comme anti seche-> pas de pb a l epoque

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    1. Quand on m’a donné le Bac en 1988, je n’ai pas révisé, je n’ai fréquenté qu’épisodiquement les cours durant la terminale, et je sortais systématiquement à partir de l’heure autorisée….
      Résultat Bac au premier coup sur la base de mes souvenirs….

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      1. Vous avez eut combien ?
        J ai passé un bac C un peu avant vous mais je vois mal comment reussir a faire les exos prevus en 4 h en 1 h (si vous sortez a l heure de sortie autorisee). Evidement vous devez etre capable de faire le strict minimum pour avoir 10, surtout si les correcteurs avaient deja des consignes de clemence

        PS: ce qui est important n est pas d avoir le bac, n importe quelle chevre l a, mais d avoir une mention

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  2. Effectivement la programmation d’algos simples sur calculatrice remet un peu au gout du jour cet examen qui sent quand meme bon la naphtaline. On s’apercoit apres dans le monde du travail que ce sont ce type de solutions astucieuses qui sont valorisees. Etre capable de recracher betement des formules comme on le demande au bac ne mene a rien.

    Et l’anne prochaine, le « mode examen » obligatoire va probablement former des generations de hackers

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  3. Personnellement, je me souviens de l’épreuve de biostats, en première année de médecine. Les règles étaient simples : toutes les calculatrices étaient autorisées ainsi que tous les documents.

    Je détestais les biostats. Je m’étais inscrit en médecine pour soigner des gens, pour faire comme dans Urgences, pas pour faire des calculs. Par chance, j’avais appris à programmer ma calculatrice, en seconde, pour faire des jeux (j’avais d’ailleurs produit un siimili-RPG qui était pas trop mal vu les capacités d’une casio).

    J’ai donc pris mon polycopié de biostats, étudié les tests, potassé les annales pour voir les questions qui tombaient toujours, et programmé les tests statistiques les plus fréquents. Par paresse. Pour ne PAS bosser les biostats.

    Eh bien, programmer un cours est la meilleure manière de le réviser. J’ai compris dans le détail les biostats, appris à apprécier leurs subtilités, et majoré l’épreuve en restant 25 minutes dans la salle (l’épreuve était prévue pour en prendre 45).

    J’ai terminé mes études de médecine. A la rentrée, je vais prendre un poste d’enseignant de biostats dans une fac de médecine.

    Est-il utile de préciser ce que je pense de l’interdiction des calculatrices programmables ?

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    1. Pensez-vous que l’élève à qui vous auriez passé votre programme sans faire le travail que vous avez réalisé (qui a dû vous prendre à peu près autant de temps que réviser de manière classique l’examen) aurait pu avoir l’examen (et aurait appris à apprécier et comprendre les biostats qui sont un domaine important pour la recherche médicale) ?

      Le problème des calculatrices programmable c’est que pour une personne qui utilise vraiment leur capacités en réfléchissant à quoi mettre dans le programme, il y en a 100 qui recopient sans comprendre des programmes ou des bouquins ( et qui en plus se désintéressent des cours car, vous comprenez on peut tout mettre dans la calcu / il y a déjà tout sur internet…)…

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      1. Ben, je n’étais pas du genre à planter mes camarades, alors même que la première année est un concours. Donc oui, j’ai passé mes programmes à mes camarades. Et avec les programmes venaient, bien sûr, les explications sur les points qu’ils n’avaient pas compris. J’en bénéficiais aussi, parce que pour une explication que je donnais en biostats, j’en recevais une en physique, en biochimie, ou que sais-je.

        Et à l’arrivée, notre bande de potes a massivement réussi le concours, bien plus que les 15% de réussite qui étaient alors la norme à Paris 6.

        Je ne pense pas qu’un programme puisse remplacer le travail personnel. Le modifier, oui, c’est certain. Le pousser vers des points du programme plus axés sur la compréhension que sur le par coeur. Il vaut bien mieux avoir compris le théorème central limite que savoir appliquer bêtement la recette de cuisine d’un test de comparaison de deux moyennes. Il est plus utile de savoir si, oui ou non, il faut faire un chi-2 que de savoir, en pratique, comment réaliser ce chi-2. Parce qu’à l’arrivée, un chi-2, c’est une commande dans les logiciels de stats, et à part pour écrire lesdits logiciel, inutile de savoir comment réaliser le test en détail. Par contre, il est crucial de savoir quels problèmes il peut résoudre et quels problème il ne peut PAS résoudre. Ce qui est à mon sens bien plus intéressant que de faire du par coeur.

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  4. Les calculatrices…

    Je me rappel de mon bac, il y a presque 30 ans, le début des calculatrices programmables.

    A l’époque, pas d’internet, pas de programme tout fais, j’ai donc concocté mon « aide mémoire pas autorisé » pour quelques formules de mathématique que je trouvais tordues. J’ai bien fais, le sujet portait sur cela. Mais vu le temps à programmer la calculatrice, je maîtrisais les formules, du coup, pas besoin de l’aide mémoire. Mais il m’a permis d’arriver détendu et rassuré.

    Dans le monde du travail (informatique pour moi), on ne demande pas à un salarié d’avoir tous le savoir du monde dans son cerveau, on lui demande de savoir retrouver au plus vite les informations nécessaires à faire son travail. Une bonne note dans l’usage d’un moteur de recherche serait bien plus intéressante, au bac, que bien des notes. Mais ce n’est pas, hélas, une matière abordée en cours.

    Un bon examen doit être un examen où le candidat à accès à toutes la documentation possible, alors limiter une calculatrice… On ne forme pas les élites de demain avec des outils de hier.

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    1. Il est clair que le fait de faire soit-même ses antisèches est un moyen intelligent de révision, et permet fréquemment de ne pas avoir à s’en servir – puisqu’il oblige à retravailler et synthétiser son cours.

      Mais bon, les calculatrices actuelles pouvant être connectée, pour 95% des élèves ce qui est fait c’est plutôt télécharger ces programmes (l’équivalent ce serait photocopié une antisèche papier, ce qui n’aide guère à comprendre)…Ou recopier sans réfléchir…

      Par ailleurs, fréquemment, pour chercher quelque chose il vaut mieux savoir qu’il existe…
      L’idée selon laquelle les connaissances sont superflues parce que tout est sur internet/ dans les documents… est dangereuse et complétement fausse. De plus cette attitude entraîne en retour une incapacité ensuite à comprendre et surtout assimiler les concepts relatifs.

      D’ailleurs vous même parlez de REtrouver les informations, avoir su ces choses aide fortement à les retrouver, à comprendre les choses similaires, à former rapidement un jugement sur les méthodes nouvelles…Acquérir des connaissances est toujours aussi nécessaire, voire plus…

      Pour ce qui est de l’idée d’un bon examen, il faut aussi considérer l’objectif de l’examen…Si on teste ma capacité à mener un raisonnement par moi-même, en quoi le fait d’avoir ou pas des documents permet d’évaluer ceci?
      (et puis fournir toute la documentation, cela peut-être délicat à organiser pour un examen national de grande ampleur comme le bac)

      Enfin, la calculatrice programmable comme outil d’aujourd’hui, comment dire…Elle ne sert quasiment qu’en lycée (interdite dans le supérieur pour les concours ou avantageusement remplacée par l’ordinateur/la tablette/ le smartphone)

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      1. « L’idée selon laquelle les connaissances sont superflues parce que tout est sur internet/ dans les documents… est dangereuse et complétement fausse. »

        Nous sommes d’accord sur ce point !

        La question est : quelles connaissances sont utiles et comment les acquérir au mieux ?

        Je pars du principe que connaître par coeur les formules les plus complexes est une perte de temps dès lors qu’on peut les retrouver facilement. Pour les formules simples, elles sont justement simples, donc pas de difficulté à les apprendre.

        Pour reprendre mon exemple précédent, c’est toute la différence entre connaître l’existence et les cas d’utilisation de la recette et savoir l’appliquer à la lettre. Savoir l’appliquer n’a pour moi pas une très grande utilité. Tout l’enjeu est de savoir quand l’appliquer, ce qui est un savoir tout à fait différent. Et comme vous le dites très bien, un bon sujet teste la capacité à mener un raisonnement, pas à recracher des connaissances.

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  5. « programmer un petit algorithme pour calculer les racines des polynômes du second degré  »

    Faut-il que le niveau se soit à ce point liquéfié pour qu’un lycéen soit incapable de faire ça de tête…

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  6. Professeur de Maths en série S, je suis chaque année confrontée à cette problématique: aider les élèves à se préparer à l’épreuve du bac ou leur donner des armes pour de futures études scientifiques.

    Prendre du temps pour leur donner le maximum de chances de ne pas avoir de mauvaise surprise au bac ( public concerné: le dernier tiers de la classe), ou renforcer sérieusement leurs connaissances pour les préparer à des études scientifiques (public concerné: le premier tiers de la classe).

    Préparer le bac est assez simple: il suffit de consulter une vingtaine de sujets de bac récents pour cerner les blocs de questions récurrents et entraîner les élèves à développer ces calculs les yeux fermés. Note 10/20 assurée.
    Pour prétendre à une note supérieure à 12, il faudra bien sûr un peu plus de maîtrise des Maths…

    Pour les élèves les moins à l’aise avec les maths, la calculatrice est un élément clé de ce dispositif anti-catastrophe: chacun peut stocker des exemples types, des démonstrations, des formules…

    Pour ces élèves qui ne poursuivront pas d’études scientifiques, est-ce une faute de fermer les yeux sur ce petit arrangement avec la calculatrice?

    Le bac valide le fait qu’ils ont suivi plus ou moins honorablement le cursus lycéen. Pour ceux qui ont vraiment fait du tourisme en terminale, la calculatrice ne peut rien pour eux…

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    1. Le BAC est t’il censé tester la mémoire, ou la compréhension de ce qui a été enseigné. Ou ne sert t’il en fait a rien.
      Vous avez 4 heures.

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  7. Attention, l’utilisation d’antisèche stockées dans une calculatrice n’est pas forcément autorisée. il y a quelques années, un candidat qui avait été surpris en train de consulter des notes de cours sur sa calculatrice lors d’une épreuve de BTS a été éliminé. Il a porté l’affaire en justice en arguant que les calculatrices étaient autorisées avec tout leur contenu. Il a perdu son procès, voici un extrait des attendus rédigés par le juge:
    « L’autorisation d’utiliser des calculatrices n’a évidemment pas pour objet de permettre l’introduction pendant les épreuves de données précises en rapport avec le sujet de l’épreuve de nature à faire échec au but de tout examen qui est de contrôler l’acquisition des connaissances par les candidats. »

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  8. Je ne comprends pas que maintenant ils n’arrivent pas à faire des épreuves avec des calculs suffisament simples pour qu’il n’y a pas besoin de calculette, on est sensé apprendre à calculer sans en primaire, non? Mais bon si on estime que l’on doit se concentrer sur la physique, et que calculer fait perdre du temps sur le temps d’évaluation des connaissances en physique, je peux le comprendre, mais quand même! Le contenu de l’article avec le jeune ‘choqué’ est un peu risible, sérieusement. Ou interdire les calculette scientifiques, ne me dites pas que cela représente un budget en plus pour les lycéens une calculette vaut moins de 10€, voir moins de 5€. Car ils y en a tjr qui passeront à travers le mode examen, faut pas rêver.

    Et pour certains qui argumentent, il faut pas confondre bac et études supérieurs et même si y pas de calculette à l’épreuve rien ne t’interdit de programmer des ‘solveurs’ pour ton plaisir

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