Repéré par Google, Guillaume Rolland, 18 ans, va monter sa start-up

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Guillaume Rolland et son réveil olfactif (DR)

« On n’est pas sérieux quand on a 17 ans », écrivait Arthur Rimbaud en 1870. Deux siècles plus tard, Guillaume Rolland, étudiant à l’Université de Technologie de Compiègne, semble bien être l’exception qui confirme la règle.

À 18 ans tout juste, il s’apprête à lancer la commercialisation de son réveil olfactif, le « SensorWake ». Repéré par Google dans le cadre d’un concours visant à récompenser les meilleurs jeunes inventeurs, il vient de remporter la médaille d’or du concours Lépine et le « prix Léonard de Vinci » de la foire de Paris.

Mais à quoi peut bien ressembler le quotidien d’un étudiant-entrepreneur ? Questions-réponses avec celui qui rêve, sans doute, d’une carrière à la Bill Gates.

Il y a quelques mois, tu participais au « Google Science Fair », un concours visant à récompenser les meilleurs jeunes scientifiques. Si tu n’as pas remporté le premier prix, que t’a apporté cette expérience ?

Cette expérience a été un véritable tremplin pour moi ! Après une semaine intense en Californie pour la finale du concours en septembre, je suis rentré en France. Et dès mon arrivée à l’aéroport, le directeur de cabinet d’Axelle Lemaire (secrétaire d’État chargée du numérique) m’attendait et m’a proposé de  rencontrer la Ministre.

J’ai accepté avec enthousiasme, et j’ai pu lui présenter mon projet de réveil utilisant les odeurs pour permettre aux utilisateurs d’émerger du sommeil. Elle m’a convié à un événement qui se tenait à Bercy où j’ai exposé mon projet face à des entrepreneurs et à des investisseurs. Ça a été l’opportunité de nouer des contacts.

Suite à ça, il y a eu beaucoup d’engouement médiatique autour de mon projet de « réveil olfactif ». Plateaux télés, interviews pour des journaux ou à la radio : je me suis dit que ce serait dommage de tout arrêter après ce concours.

Un prototype de réveil olfactif
Un prototype de réveil olfactif

J’ai donc pris la décision de monter ma propre entreprise pour me lancer dans la commercialisation du « SensorWake ». Gérer une équipe, lancer des campagnes de communication, trouver des partenaires : tout cela m’a demandé pas mal d’énergie.

En parallèle de cette activité de création d’entreprise, j’ai également participé à des salons et à des forums pour présenter mon projet.

La semaine dernière, par exemple, j’avais un stand à la foire de Paris. J’ai été agréablement surpris de me rendre compte que certains visiteurs étaient venus spécialement pour me rencontrer. C’est vraiment une expérience géniale que je ne regrette pas du tout !

En parallèle de ce quotidien d’entrepreneur tu es étudiant à l’UTC (Université de Technologie de Compiègne). Ce n’est pas trop dur pour toi de jongler avec ces deux univers distincts ?

C’est vrai que pour un jeune étudiant, ce n’est pas évident de trouver du temps pour une activité aussi prenante. J’ai beaucoup de rendez-vous, de réunions avec mon équipe, d’interviews à donner…

Mais j’ai la chance d’avoir le soutien de l’UTC qui me permet d’aménager ma scolarité pour me laisser du temps afin de m’occuper de tous mes projets.

D’ailleurs, je travaille avec l’administration sur le lancement d’un statut « entrepreneuriat-élite ». L’idée serait de créer une filière semblable au « Sport-élite » pour permettre à de jeunes créateurs d’entreprise, comme moi, de poursuivre une scolarité normale tout en ayant du temps pour se consacrer à leurs activités d’entrepreneurs. C’est vraiment une super initiative de la part de l’UTC.

Mais il faut bien avouer que je suis plutôt content d’évoluer dans ces deux univers. Au moins, je peux mettre en pratique les connaissances théoriques que j’acquiers tout au long des cours.

Au fil du temps, j’espère gagner en rigueur pour mieux gérer mon quotidien.

Quels sont tes projets dans les semaines à venir ? J’ai entendu parler d’une commercialisation du réveil pour la fin du mois de mai ?

Pour sa communication, Guillaume n'hésite pas à se mettre en scène (DR)
Pour sa communication, Guillaume n’hésite pas à se mettre en scène (DR)

C’est exact. Je suis en train de travailler avec mes équipes sur le lancement d’une plateforme de financement participatif pour la fin mai. La date exacte sera communiquée très bientôt sur nos plateformes sociales.

L’idée serait de faire une prévente des SensorWake pour pouvoir lancer la production. J’ai vraiment hâte que tout ça commence, ce sera l’aboutissement de longs mois de travail.

Pour m’épauler, j’ai recruté un « business developper » de 30 ans qui a beaucoup d’expérience à l’international, mais aussi une personne qui est dans le « motion design » (pour les graphismes), et une autre spécialisée dans le marketing. Tous travaillent à plein temps pour moi : c’est quelque chose de tout nouveau pour moi que de devoir gérer une telle équipe.

À terme, bien sûr, j’aimerais beaucoup agrandir ma structure.

Et puis, dans les semaines à venir je vais également participer à des concours… mais cette fois dans le jury ! C’est vraiment marrant de passer de l’autre côté de la barrière, c’est une reconnaissance que j’apprécie énormément.

Quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui voudraient se lancer dans le grand bain de entrepreneuriat, en participant – par exemple – au Google Science Fair ?

Je crois que le plus dur, c’est de trouver la bonne idée, le concept qui fera mouche. Dans mon cas, je n’ai pas eu à passer des heures à faire des brainstormings ; c’est venu de manière naturelle.

Et je pense qu’il ne faut pas forcer le destin, simplement être curieux de tout et tenter de trouver des réponses technologiques à des problèmes concrets.

Pour s'occuper de sa communication, Guillaume a fait appel à une agence de presse californienne, une influence américaine que l'on retrouve dans les photos ! (DR)
Pour s’occuper de sa communication, Guillaume a fait appel à une agence de presse californienne, une influence américaine que l’on retrouve dans les photos ! (DR)

Pour le reste, je pense qu’il ne faut rien lâcher, être méthodique, avoir beaucoup de rigueur dans son travail.

J’ai reçu de nombreux mails de candidats au concours de Google. À tous ceux qui sont intéressés par cette expérience, je conseille de vraiment rendre un dossier bien fourni, avec des détails, des schémas, des photos.

Un peu comme un journaliste, il faut enquêter sur le secteur que l’on vise, savoir ce qui se fait, rencontrer des acteurs industriels…

Toutes ces méthodes que j’ai développées dans le cadre de ma participation au concours me sont encore d’une grande utilité aujourd’hui.

Rigueur et professionnalisme : voilà les maîtres-mots que je tente de respecter au quotidien.

Pour en savoir plus sur le projet de Guillaume Rolland, rendez-vous sur son site internet ou sa page Facebook.

Et pour être mis au courant de mes prochaines publications, retrouvez-moi sur Facebook ou sur Twitter.

6 commentaires sur “Repéré par Google, Guillaume Rolland, 18 ans, va monter sa start-up

  1. Bonjour ,
    Excellente idée ce réveil qui utilise nos sens olfactifs pour nous extraire du sommeil.
    J’avais eu l’idée inverse,il y a quelques années. Un réveil qui détecte les odeurs et nous réveille. J’avais à l’époque……. non c’est trop dégueulasse , je sort !
    Cordialement

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  2. Je l’avais vu dans une émission et je suis ravie qu’il ait choisi de lancer sa propre boîte, plutôt que de vendre son brevet (en général, à l’étranger). La France a besoin de personnes comme lui. Le produit en lui-même est intéressant (notamment pour les personnes âgées) et il a prévu des divers types de recharges (on peut par exemple utiliser des huiles essentielles, ce qui ne revient pas cher, ou alors des capsules qu’il aura créé – enfin, c’était ce qu’il avait prévu).

    Vive la jeunesse!

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  3. *Hum..*

    Si ça, c’est le futur, on est mal barrés… Il y a tant de jeunes qui mériteraient une reconnaissance sur des choses vraiment utiles(recherche fondamentale par exemple) et on met à l’honneur des inventions à valeur marchande(des gadgets pour se faire du flouz, pour faire court)…
    +Système de capsule à la Nespresso, dans une époque future de décroissance et d’une écologie plus respectée…

    Pour ma part, aucune plus-value, outre brosser dans le sens du poil le matérialisme ambiant..

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