Bac 2018 : le gouvernement renonce à imposer le « mode examen » sur les calculatrices

laffy4l (CC BY 2.0)

Les élèves de terminale n’auront pas à utiliser le mode examen de leur calculatrice scientifique pendant les épreuves du bac 2018, a annoncé le Ministère de l’Education nationale ce jeudi 15 février. « De nombreuses académies ont signalé qu’un nombre significatif d’élèves ne disposait pas à ce jour d’une calculatrice conforme à cette nouvelle réglementation, explique le Ministère. Tous les candidats composeront donc dans les mêmes conditions qu’à la session 2017 et avec l’équipement de leur choix ».

Cette session du bac aurait, pourtant, dû être la première à exiger des candidats le passage en mode examen, verrouillant l’accès à la mémoire de leur calculette pour empêcher la triche. Mais de nombreux cafouillages observés ces dernières semaines lors de bacs blancs ont eu raison de cette décision. Cette décision s’appliquera pour le bac, mais également pour le BTS, DEC (diplôme d’expertise comptable), DCG (diplôme de comptabilité et gestion),  DNB (brevet), CAP, BEP, concours général des lycées et concours général des métiers pour la session 2018, qui autoriseront également les calculatrices sans mode examen.

Une circulaire pour lutter contre la triche

L’affaire avait fait grand bruit en 2015. Dans une circulaire, le Ministère de l’Education nationale rendait obligatoire, à partir de 2018, le « mode examen » sur les calculatrices scientifiques. Son rôle ? Restreindre temporairement l’accès à la mémoire et déclencher un système de diode clignotante. L’objectif semblait alors clair : empêcher les élèves d’avoir des programmes de triche (contenant toutes leurs formules de maths ou de physique).

« L’analyse du bilan des fraudes et tentatives de fraudes aux baccalauréats ces dernières années fait en effet apparaître un nombre important de fraudes liées à l’utilisation de matériels électroniques, y compris la calculatrice, peut-on lire dans un document adressé aux constructeurs de calculatrices en 2013. La ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche souhaite que l’usage des calculatrices pendant les épreuves soit compatible avec les mesures visant à réduire les fraudes et tentatives de fraudes ».

Depuis trois ans, dans tous les lycées de France, la même consigne est donnée aux élèves : investir dans des calculatrices disposant du mode examen. « Mon frère venait d’avoir son bac quand je suis entré en seconde, explique Neïl élève en terminale s à Compiègne, il m’avait donné sa vieille TI83 sans mode examen mais les profs m’ont fait comprendre qu’il fallait que j’en rachète une avec le mode examen ». Enzo, lycéen à La Rochelle, a reçu les mêmes conseils « j’ai dû acheter une calculette avec un mode examen en arrivant en seconde, raconte-t-il, mais jusqu’à présent on ne l’a jamais activé en devoir surveillé ». À l’occasion de bacs blancs, certains lycées ont voulu tester ce fameux mode examen en conditions réelles, mais plusieurs cafouillages ont été relevés.

De multiples cafouillages

Si dans son communiqué le Ministère explique que « de nombreuses académies ont signalé qu’un nombre significatif d’élèves ne disposait pas à ce jour d’une calculatrice conforme à cette nouvelle réglementation », d’autres difficultés ont été constatées.

Chez certains candidats pourtant bien équipés, le mode examen de leur calculatrice ne s’est pas déclenché. « C’est un bug que l’on observe avec plusieurs modèles, détaille Xavier Andréani, professeur de mathématiques et fondateur du site TI-Planet. Si l’élève a moins de 25% de batterie et qu’il tente d’activer le mode examen, sa calculatrice reste bloquée sur un message d’avertissement du niveau de batterie, il ne peut plus l’utiliser ». Si le cas de figure se présente le jour du bac, impossible pour le candidat de passer en mode examen, ce qui entraînerait une confiscation de sa calculatrice. Interrogée par Slate, une professeure d’un lycée lillois où la situation s’est produite indique qu’elle a été obligée de « laisser tout le monde composer malgré tout » (avec les calculatrices sans mode examen du coup) durant un bac blanc.

Autre problème : ce « mode examen » ne préserve pas des antisèches. À partir du moment où une calculatrice est passée en mode examen, tous les programmes (et antisèches) stockés en mémoire auparavant sont inaccessibles. Mais tous les programmes que l’on écrirait après le passage en mode examen restent, eux, accessibles. Conséquence : un candidat qui aurait mis le mode examen chez lui pourrait ajouter des programmes de triche et venir avec une calculette pleine à craquer.

Pour faire face à ce problème, il est indiqué que les élèves doivent activer leur mode examen une fois dans la salle. Mais cette contrainte pose problème ; les professeurs surveillant l’épreuve de maths ou de physique n’enseignent pas tous ces disciplines. Pas sûr, donc, qu’ils soient au fait des subtilités des diodes clignotantes.

Des calculatrices bloquées

Un dernier point majeur inquiète la communauté éducative, comme les élèves : la sortie de ce « mode examen ». À chaque début d’épreuve les élèves devront avoir une calculatrice en « mode normal » qu’ils passeront en « mode examen ». Il leur faudra donc désactiver ce « mode examen » pour repasser en « mode normal » après chaque épreuve. Or, cette étape n’est pas toujours évidente. « Pour empêcher de quitter le mode examen pendant l’épreuve, les constructeurs de calculatrices obligent les élèves à utiliser une autre machine pour le désactiver, explique Xavier Andréani. Il peut s’agir d’une autre calculatrice du même modèle, d’un ordinateur voire d’un smartphone pour les modèles les plus évolués ».

Et selon le modèle de calculatrice, cette sortie du mode examen peut se transformer en une mission quasi-impossible. « Par exemple, pour sortir du mode examen de la  Lexibook GC3000FR, il faut obligatoirement utiliser une calculatrice du même modèle qui n’est, elle-même, pas en mode examen, poursuit Xavier Andréani. Cette calculatrice ne dispose pas de port USB, donc impossible de la déverrouiller avec un ordinateur ». En clair, si les candidats n’ont pas acheté cette calculatrice en deux exemplaires il leur sera tout bonnement impossible de sortir du mode examen… et donc d’utiliser leur calculatrice pour les épreuves suivantes.

Et ce même problème se retrouve sur d’autres modèles de calculatrice. En fait, pour comprendre l’origine de ce cafouillage, il faut revenir au cahier des charges qu’ont reçu les fabricants de calculatrices. En décembre 2013, près d’un an et demi avant la publication de la circulaire, le Ministère de l’Education nationale avait fait parvenir aux constructeurs un ensemble de « spécifications techniques » relatives au mode examen. Dans ce document de 5 pages, une seule ligne évoque la sortie de ce mode examen  : « Le « mode examen » doit donc être actif en permanence et ne pouvoir être désactivé que par une connexion extérieure ». C’est le flou autour de cette notion de « connexion extérieure » qui rend obligatoire la possession de deux calculatrices du même modèle pour certaines marques.

Un business très lucratif

LordFerguson (CC BY-SA 2.0)

À quatre mois à peine du baccalauréat, le Ministère devait trancher au plus vite. Maintenir la circulaire, au risque de se retrouver avec des ruptures d’égalité entre les candidats (certains disposant potentiellement d’antiséches lors de l’épreuve, d’autres privés de toute calculatrice), ou renoncer temporairement à cette obligation du « mode examen ». C’est le second choix qui l’emporte. Pas sûr qu’il ne fasse que des heureux. Hugo, lycéen à Douai, fulmine depuis qu’il a eu vent du projet du Ministère. « Je redouble ma terminale cette année et j’ai acheté exprès ce week-end une nouvelle calculatrice avec le mode examen, lâche-t-il. J’ai dépensé 70€ pour rien ».

Il faut dire que depuis l’annonce de cette circulaire, les fabricants de calculatrices se frottent les mains. Durant longtemps, les vieux modèles se transmettaient dans les familles où se revendaient pour quelques poignées d’euros sur internet. Mais ils ne disposaient pas du mode examen. C’est donc tout un parc de calculatrices scientifiques qui a dû être renouvelé. « Depuis trois ans, on peut considérer que tous les élèves ont dû acheter une calculatrice neuve », détaille Xavier Andréani. Avec 500 000 élèves en série générale et technologique, ce sont pas moins de 1,5 million de calculatrices qui ont été rachetées. « Une calculatrice de moyenne gamme coûte environ 70€ », poursuit l’enseignant. Cette circulaire aurait rapporté, au bas mot, quelques 105 millions d’euros aux constructeurs. Un business très lucratif.

Si les bacheliers 2018 ne seront pas concernés par ce « mode examen », qu’en sera-t-il pour ceux de la session 2019 ? Officiellement, la circulaire restera en vigueur pour eux. Mais il est bien difficile de savoir comment les couacs rencontrés cette année pourront être résolus. Et au-delà de ces problèmes techniques, ce mode examen est-il vraiment si utile ? « Il n’y a rien de mal à stocker quelques formules pour être rassuré le jour des épreuves », glisse Fabien, lycéen à Compiègne. « Les programmes de triche peuvent même être vecteurs d’égalité entre les candidats, analyse Xavier Andréani. Ceux qui achètent les modèles les plus chers ont énormément de fonctionnalités « par défaut » qui restent accessibles même en mode examen, alors que ceux avec des calculatrices bas de gamme ne les ont pas. Sans le mode examen, tout le monde peut avoir les mêmes fonctionnalités en installant des programmes supplémentaires ». Les programmes de calculatrice, outils de lutte contre les inégalités sociales ? Toujours est-il que l’équation que le Ministère devra résoudre l’an prochain est loin d’être évidente…

Guillaume Ouattara, blogueur-invité Le Monde Campus

104 commentaires sur “Bac 2018 : le gouvernement renonce à imposer le « mode examen » sur les calculatrices

  1. Les calculettes de type « college » sont bien suffisantes pour passer le bac dans toutes les matières.
    pourquoi ne pas les imposer les jours d’examen ? Les calculettes scientifiques avec mémoire et traceur faisaient sens il y a 10 ou 20 ans. Avec les smartphones il est possible de tracer toutes les courbes voulues

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    1. smartphone ? pendant un examen ? quel bizness que tout cela, et messieurs kazio et texassinstrument qui se gavent : la solution simple et efficace serait pourtant d’interdire les calculatrices, avec des énoncés adaptés.

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    2. C’est faux, les programmes de lycées sont ainsi conçus que l’usage de la calculatrice (pseudo-)scientifique est quasi-obligatoire pour pouvoir traiter toutes les questions :
      en effet, en terminale en filière générale, de nombreuses questions portent sur la loi normale et le calcul de probabilités liées à celle-ci…

      En terminale STMG, il y a par exemple des régressions affines à faire, et la méthode de calcul des coefficients d’une telle regression « à la main » est hors programme…
      Et je passe sur l’usage du mode stats de la calculatrice pour calculer l’écart-type qui s’il n’est pas obligatoire, permet de gagner beaucoup de temps…

      Après on peut faire l’impasse sur ces questions ( lorsque j’ai moi-même passé mon bac, je n’avais pas pris ma calculatrice, et je n’avais donc pas traité les questions sur la loi normale…) et avoir quand même de très bonne note, mais bon…

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      1. On peut tout de même se passer de calculatrice : table des valeurs de loi normale ou binomiale…
        Concernant la régression linéaire, quel est l’intérêt à demander à un élève de savoir rentrer des nombres à la calculatrice, puis d’appuyer sur régression linéaire ? Autant admettre les coefficients et garder ce temps supplémentaire pour tracer la droite, interpoler ou extrapoler les résultats et commenter.

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      2. Mais je suis d’accord avec vous sur le fait que ça n’a aucun intérêt mathématique, et qu’avec des sujets différents. C’est seulement et malheureusement la réalité du bac et des programmes actuels…

        Personnellement, je suis tout à fait contre l’usage de la calculatrice scientifique dans les études, calculatrices qui rappelons sont interdites aux concours des grandes écoles d’ingés (et dont personne ne se sert « dans la vraie vie » – contrairement à un ordi ou un téléphone portable…)…

        Maintenant un élève qui actuellement passe le bac DOIT avoir une calculatrice scientifique et ne peut pas se contenter de celle de collège – et donc en tant que prof de math, je lui dit de la prendre, et lui montre comment s’en servir…

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  2. Il est tout à fait faisable de faire des énoncés intelligents qui se passent de calculatrice. Autoriser la calculatrice fait aussi partie des raisons pour lesquelles les capacités en calcul (arithmétique de base, calcul différentiel et intégral) ne sont plus évaluées, et donc disparaissent.

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    1. Il faut faire des énoncés qui utilisent intelligemment la calculatrice, ce n’est pas pareil
      Le calcul automatique est ce qui a modifié fondamentalement la façon de faire des maths à la fin du vingtième siècle. Ne pas autoriser des calculatrices programmables serait aller contre un progrès évident. Ce serait comme interdire les microscopes pour des TP de biologie.

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      1. Votre comparaison est stupide. D’ailleurs, avez-vous déjà vu une épreuve de bac avec usage nécessaire d’un microscope , Non. C’est bien la preuve qu’on peut aussi se passer de calculatrice.

        Vous donnez d’ailleurs vous même la corde pour vous pendre puisque vous expliquez que les calculatrices servent aux chercheurs en maths pour leur découverte. Avez vous déjà entendu parlé d’un sujet de maths du bac destiné à faire démontrer l’hypothèse de Riemann ou la conjecture de Birch et Swinnerton-Dyer ? Non.

        Et ne venez pas nous dire que le but du bac est de comparer les performances des calculatrices. il est de vérifier que les candidats savent raisonner et ont acquis des connaissances. Nul besoin de calculatrice pour cela.

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      2. Bien au contraire, beaucoup de mathématiciens travaillent encore à l’ancienne, avec seulement du papier et un tableau.

        En revanche, pour les gens qui utilisent les maths au quotidien (informaticiens, ingénieurs, économistes, statisticiens…), l’usage de l’ordinateur est virtuellement indispensable.

        Toute la question est ce qu’on attend des candidats. Faut-il pénaliser un candidat qui aura fait une erreur en multipliant deux nombres à 4 chiffres, face à un autre candidat qui aura utilisé sa calculatrice? Ou favoriser un candidat qui sait utiliser sa calculatrice pour calculer une dérivée ou une intégrale, mais manque des capacités de calcul symbolique pour amener l’expression ainsi obtenue à une forme acceptable comme réponse au problème?

        Dans les faits, c’est là qu’était la ligne de mon temps: arithmétique à la calculatrice, calcul symbolique à la main. Dans cette optique, autoriser uniquement les calculettes collège est logique.

        Et sinon, je suis complètement d’accord que ça ne sert vraiment à rien d’enseigner l’usage des calculatrices programmables au lycée. Les gens ayant besoin d’une aide au calcul au quotidien utilisent un ordinateur ou un téléphone, qui offrent des possibilités, des performances et une ergonomie bien supérieures à ce matériel vieux de 40 ans.

         » D’ailleurs, avez-vous déjà vu une épreuve de bac avec usage nécessaire d’un microscope , Non.  »
        Oui, ça s’appelle l’épreuve de travaux pratiques. Je ne sais pas si elle existera encore avec la réforme, bien sûr.

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    2. Désolé mais votre commentaire est absolument faux ! Au contraire la calculatrice favorise l’assistanat et moins de reflexion. En maths vous n’avez aucunement besoin d’une calculatrice pour résoudre une équation différentielle ou calculer une intégrale, trouver une primitive complexe ou encore plus simplement étudier une fonction, elle est totalement inutile en géométrie. Elle peux servir dans certains cas a vérifier les solutions mais c’est tout, notamment le calcul intégral.

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      1. Je ne sais pas pourquoi tout le monde s’énerve sur l’usage ou non de la calculatrice. L’exemple du calcul d’intégral revient souvent, sachez que si un élève se contente de le faire avec sa calculatrice et de juste réécrire le résultat il aura 1/4 des points (et encore…). Une réponse non justifiée ne donne pas la totalité des points, donc personnellement je vois la calculatrice comme une aide mais le raisonnement est toujours évalué.

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  3. Quand je passais le BAC il y a 23 ans on avait déjà la possibilité de mettre en mémoire la plupart des formules dans une TI-82 de l’époque.
    Les solutions avec plus de 20 ans de temps de réaction sont plus que risibles et sont le témoignage d’une institution restée bloquée sur un logiciel obsolète.
    Notre pays et son économie ont davantage besoin d’esprit créatifs capables de mettre en oeuvre des antisèches indétectables avec beaucoup d’ingéniosité que de petits robots psalmodiant un savoir ingurgité par coeur.

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    1. esprits créatifs certes, mais aussi ségrégation sociale quand on voit le prix de ces bêtes de courses… il y a là un rupture d’égalité évidente : le bac s’achète !

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      1. @Pierre : Quelle exagération. Ça a été dit et redis parce que ça tombe sous le sens : cacher à la hâte quelques formules dans sa calculatrice ne remplace pas le niveau de compréhension et de savoir-faire que seul un travail quotidien rigoureux peux fournir.

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    2. Ha la fameuse TI 82 !!
      Elle existait déjà il y a 23 ans ?
      En tout cas moi ça fait 5 ans que je m’en sert et j’ai jamais eu envie d’en changer. J’ai d’ailleurs viré tout ce que j’avais mis dedans au lycée, c’est vrai que c’est pas comme ça qu’on devient plus intelligent, mais allez dire ça un lycéen… Enfin c’est pas grave on s’en rend compte l’année suivante. Pour information entre l’antisèche et l’apprentissage par coeur, il y a une 3ème solution : avoir compris le cours et savoir d’où viennent les formules, donc savoir les retrouver. Et après ça deviens naturel.

      Ce qui est scandaleux par contre c’est d’avoir fait acheter des nouvelles calculatrices à toute une génération pour rien, alors qu’ils auraient pu récupérer celles de leur grand frère/sœur.

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    3. « Quand je passais le BAC il y a 23 ans on avait déjà la possibilité de mettre en mémoire la plupart des formules dans une TI-82 de l’époque. »

      Sauf erreur, le problème n’est pas la mise en mémoire des formules, mais les capacités de calcul symbolique.

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      1. Non,

        Les calculatrices permettant le calcul symbolique sont déjà théoriquement interdites.

        Le problème est effectivement la mise en mémoire des formules qui doit être interdite (sauf à autoriser les antisèches) : comment justifier en effet qu’on autorise un élève à entrer son cours sur sa calculatrice mais pas disons, sur du papier?

        Le passage en mode examen – qui doit être réalisé dans la salle pour vérifier que l’élève n’ait pas rentré les formules en mode examen – permet théoriquement de s’assurer qu’il n’y a pas de tels programmes sans que le surveillant doive manipuler la calculatrice du candidat

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  4. Comme le disait mon prof de math, il aurait été plus intelligent d’équiper les centres d’examens de tablettes possédant une application coupée du réseau qui fait les même fonctions qu’une calculatrice, réutilisable chaque année, et qui pour le coup résout vraiment les problèmes de triches. Mais à la place, on a le lobbying qui force chaque famille à s’équiper d’une calculatrice à 70 euros ayant une fonction utilisable qu’une fois (deux si on passe la calculatrice au petit frère), qui ne résout pas du tout les problèmes de triches … Du gâchis.

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  5. On se demande surtout si l’intérêt des examens des matières scientifiques est de vérifier si les candidats connaissent des formules par cœur ou de vérifier s’ils savent les utiliser à bon escient.

    Je suis ingénieur, et je me suis toujours refusé étant lycéen puis étudiant à connaitre par cœur les formules de trigonométrie, trop similaires entre elles et trop risqué de faire une erreur de formule. J’ai préféré savoir les retrouver.
    Mais autant donner aux candidats une « anti-sèche » avec toutes les formules utiles, auxquelles on accède facilement par n’importe quel moyen dans la vraie vie (travaux personnels en études, thèses, et vie professionnelle). Tout le monde sera sur un pied d’égalité, calculatrice performante ou pas, et on jugera les candidats sur les qualités qui comptent, pas sur leur mémoire.

    Il n’y a que l’EN pour penser que c’est important de savoir tout cela par cœur. Ce qui compte, c’est de savoir en faire bon usage, et de tenir les raisonnements qui permettent d’utiliser la bonne formule. C’est ce qu’on attendra d’eux par la suite.

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    1. Bonjour

      Deux réactions à ce commentaire, étant moi-même ingénieur, maintenant reconverti dans l’enseignement. Je suis globalement en accord avec ce qui est écrit.

      1. « Mais autant donner aux candidats une « anti-sèche » avec toutes les formules utiles, auxquelles on accède facilement par n’importe quel moyen dans la vraie vie »

      C’est ce qui a existé en lycée professionnel dans l’épreuve de mathématiques du CAP, BEP et bac pro : un formulaire autorisé à l’épreuve. De même qu’un dictionnaire était (est encore ?) autorisé pour l’épreuve de langue vivante.
      A cet égard, le niveau en maths-sciences des élèves de bac pro d’il y a 15 ans est à peu de choses près équivalent à celui de nos élèves de bac général actuel (j’ai enseigné dans les deux niveaux). Il serait donc assez justifié de distribuer un formulaire aux élèves de terminale S vu leurs faibles connaissances et leur « peu de motivation » pour en avoir.
      Je parle bien évidemment de niveau moyen car on trouve encore quelques élèves capables de retenir et d’apprendre, voire de regarder avec « gourmandise » de vrais sujets difficiles pour lesquels ils n’ont absolument pas besoin de formulaire et d’une quelconque calculatrice.

      2. « Il n’y a que l’EN pour penser que c’est important de savoir tout cela par cœur. Ce qui compte, c’est de savoir en faire bon usage, et de tenir les raisonnements qui permettent d’utiliser la bonne formule. C’est ce qu’on attendra d’eux par la suite »

      Oui et non.

      Oui en fin d’études car c’est bien ce qui se passe dans la vie professionnelle : un accès à des outils de travail qui permettent de revoir certaines notions oubliées ou incomplètement maîtrisées.

      Non en cours d’études car il s’agit d’une illusion à laquelle, hélas, beaucoup se laissent prendre. Pour franchir des paliers dans la compréhension d’un domaine qui devient plus complexe au fur et à mesure qu’on approfondit ses études, il demeure essentiel d’avoir des acquis correctement mémorisés et de ne pas compter systématiquement sur des « antisèches » autorisées : c’est une perte de temps et de qualité dans la réflexion. Ne pas savoir grand chose et se reposer sur les livres « au cas où » ne mène pas bien loin.

      J’aime bien malgré tout cette phrase de Sacha Guitry : « Pourquoi apprendre ce qui est dans les livres puisque ça y est ? » A comprendre avec tout l’humour de second degré dont l’auteur était friand.

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      1. Pas vraiment d’accord avec vous (mais ce n’est pas grave 😉 ).

        On peut parfaitement comprendre les choses, ce qui est le vrai savoir, sans connaitre par cœur les formules qui permettent de lancer les calculs formels.

        Les résolutions de problèmes consistent tout d’abord à construire un raisonnement, qui se base sur des connaissances. Et ces connaissances ne consistent pas à connaitre la formule, mais au fait de savoir qu’il existe une relation entre des données.
        C’est une fois le raisonnement construit qu’on fait appel à la formule qui donne ces relations et qui permet le calcul. C’est l’étape « mécanique » de la résolution du problème : on secoue la formule, on calcule, et le résultat tombe.

        L’acquis correctement mémorisé, c’est de savoir que la formule existe, quelles sont ses cas d’usages et limites d’utilisation, de savoir quelles données elle relie, et de savoir comment elle se comporte quand on fait varier des données (si telle valeur diminue, le résultat augmente, linéairement, exponentiellement, etc…). C’est acquérir le sens physique et c’est l’essentiel. Connaitre par cœur une suite de signes n’apporte aucun sens physique et ne permet pas de raisonner.

        Pour reprendre l’analogie avec les livres et Sacha Guitry, il ne s’agit pas d’apprendre par cœur les livres, mais de comprendre leur sens. Vous apprenez par cœur les livres ???
        C’est pareil avec les formules, le plus important est de comprendre leur sens, les apprendre par cœur est inutile, est un gaspillage de neurones, et une source d’erreur (quel ingénieur serait assez fou pour se baser sur sa mémoire pour dimensionner ses conceptions ?).

        Mais c’est vrai, c’est plus difficile d’enseigner le sens des formules que les formules elles-mêmes.

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      2. Teseo : Je ne suis pas d’accord, on ne peut comprendre les mathématiques sans avoir beaucoup de formules en tête ; c’est paradoxal mais le cerveau travaille en souterrain, lorsqu »il a les connaissances … et les comprend de mieux en mieux ensuite.
        On gruge les jeunes en ne leur faisant pas assez apprendre de choses par coeur.

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      3. >On gruge les jeunes en ne leur faisant pas assez apprendre de choses par coeur.

        Le BAC doit il etre un test de par coeur ou de verification de la comprehension ?

        Je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il faille avoir des bases solides pour avancer. Mais le BAC ne me semble pas devoir être un exercice de simple mémoire.
        Quelqu’un qui ne sait pas quelle formule utiliser (parce qu’il ne l’a jamais apprise), même si il a sous les yeux, n’aura pas le temps de faire les exercices de toute facon.

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      4. D’autres épreuves permettent une vérification des connaissances et du « par coeur ».

        je ne vois pas l’utilité d’apprendre « par coeur » des formules de maths dans des sujets très divers. Les maths sont un ensemble, un univers particuliers où les formules ne sont qu’un petit pendant.

        Sinon, on peut aussi faire apprendre les tables statistiques.

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      5. Cher Teseo

        Nous sommes vraiment en accord sur le fond et je me suis sans doute mal fait comprendre : apprendre par coeur des relations (les mots « formules » et « formulaire » devraient être bannis des manuels) ne suffit pas mais il faut au moins avoir au moins appris qu’elles existent. Ce n’est hélas plus le cas et, de ce fait, les élèves et les étudiants ne savent même plus quoi chercher dans les livres, ni comment chercher d’ailleurs (ce qui peut sembler paradoxal de nos jours, à l’époque du « tout puissant Google » et autres moteurs de recherche).
        C’est parfois aussi le cas de certains collègues qui ont perdu leur « jus » à force d’enseigner trop de choses simplistes durant trop d’années.

        Depuis 20 ans maintenant que j’enseigne après avoir travaillé dans l’innovation en exerçant le métier d’ingénieur brevets, voici ce que j’observe : la description du monde que l’enseignement scientifique donne à voir du fait des programmes s’est appauvri car, pour donner du sens, même à des « formules » qu’on peut avoir sous la main lors d’un examen ou dans sa pratique professionnelle, il faut maîtriser correctement le langage et l’algèbre élémentaire. On est passé en quelques années d’une majorité à une minorité d’élèves à en être réellement capables ; un constat largement partagé dans les études supérieures, même prestigieuses.

        Sur le reste, nous sommes d’accord : le but est bien de construire un raisonnement à partir de tout ce qui est mis à disposition et qu’il serait déraisonnable d’apprendre par coeur. Mais à condition d’avoir un début d’idée de ce qui existe déjà (dans les brevets d’invention, on parle de « l’art antérieur »), de dominer les outils élémentaires (langage et algèbre au sens large) pour se l’approprier et enfin d’avoir pu s’entraîner sur des cas pertinents et progressivement de plus en plus complexes (et là, quel désastre imaginé par les concepteurs des programmes de sciences physiques et de mathématiques !)

        Dans ce contexte qui peut sembler à certains trop pessimiste, discuter du mode « examen » des calculatrices est un épiphénomène qui détourne l’attention de l’essentiel. Apprendre n’a plus la cote car l’évaluation, notamment du bac, n’est plus basée sur des connaissances. Et les élèves l’ont bien compris …

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      6. Je crois que nous sommes, presque d’accord, question de sens à mettre sur les mots.
        Je n’ai jamais dit qu’il ne fallait pas connaitre les formules. Enfin, tout dépend de ce qu’on met derrière connaitre.
        Je dis juste que cela n’a pas d’intérêt, voire même est dangereux de les connaitre par coeur. Mais celui qui ne les connait pas, au sens de ce que j’expliquais plus haut, celui qui n’a pas appris son cours, n’aura aucune chance de se servir correctement d’un recueil de formules fourni à l’examen, ou de formules mémorisées dans une calculatrice élaborée. Et la calculatrice ne permet que d’éviter le par cœur, pas le savoir (qui est la chose importante).

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    1. Bonjour, comme indiqué dans l’article il s’agit d’informations officielles recueillies auprès du Ministère suite à la collecte d’informations auprès de rectorats. La source de l’info est donc le Ministère de l’Éducation nationale.

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      1. Et ben pour un élève ingénieur, vous avez de sacrées entrées au ministère. Vous avez une source d’une publication ministérielle, car c’est de ça dont je parlais ?

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  6. Tant que les élèves devront réciter bêtement leurs leçons le problème persistera. Si les exercices sont faits de telle manière à ce que même avec les leçons dans la calculatrice il faut un minimum avoir compris le cours, la donne changera peut-être. Après le lycée, nombreuses étaient les matières durant lesquelles le cours était autorisé durant le contrôle, sans pour autant avantager qui que ce soit! (mis à part les élèves attentifs…)

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    1. « Si les exercices sont faits de telle manière à ce que même avec les leçons dans la calculatrice il faut un minimum avoir compris le cours, la donne changera peut-être. »

      Hmmm… Ce qu’on risque surtout d’avoir, c’est une moyenne calamiteuse au bac (une bonne partie des points étant donné par des questions « automatiques »).

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  7. Autant interdire purement et simplement la calculatrice au bac… De toute façon une bonne partie des bacheliers S se retrouveront en classe prépa (ou en fac de science, ça doit être pareil) et ne l’utiliseront plus en math pendant les deux ans à venir.
    D’ailleurs de plus en plus de sujets de physique ou de chimie sont aussi sans calculatrice. Evidemment on a plus posé d’opérations depuis la primaire, et c’est pas les profs de prépa qui vont nous faire réviser ça.
    Bref, ce serait pas mal qu’un jours au lieu de faire des grands discours les gens de l’EN se mettent (vraiment) en adéquation avec ce qui se fait après le lycée.

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  8. Et qu’en est il des élèves en post bac ? Dscg par exemple ? Parce que les mêmes problèmes seront rencontrés et nous passerons nos épreuves fin octobre début novembre 2018 ?

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  9. Normalement, une calculette de type « collège » devrait suffire pour passer les épreuves finales du bac.
    Je pense en particulier aux mathématiques, à la physique-chimie, voire la biologie et les sciences éco. Si le sujet est bien conçu et si l’élève a correctement révisé, il/elle ne devrait pas avoir besoin d’utiliser la calculette pour faire autre chose que 1+1=2 (je caricature mais c’est l’idée).

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  10. Hallo !! Pourquoi tout le monde rage sur cette bonne nouvelle, ok il y a des inconvénients (comme le porte monnaie car on est deux dans la famille en terminale) mais ça reste une bonne nouvelle. Je pourrais garder mes programmes qui me servent q aller plus vite comme pour le calcul du discriminant, ou un petit cercle déjà fait, ou une horloge. Personnellement je suis content que l’EN prenne cette décision.( je vous avoue quand même que ce que vous dîtes sur le niveau des terminales S en maths est vrai et que faire des sujets adaptés sans calculatrice aurait pu être une solution)

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  11. Je voudrais rajouter quelque chose,
    Les personnes qui pensent qu’une calculatrice de type collège peut tout faire, regardez un peu le programme de math de es et de s vous verrez bien. Il me semble que nous n’avons pas de fonction logarithmique au collège et de plus il est exigé au bac qu’une question fasse effectuer au candidat un programme ce qui n’est pas réalisable avec ce type de calculatrice.

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  12. en tant que professeur, j’ai été scandalisé par cette mesure. C’était clairement un cadeau aux fabricants de calculatrice. Les problèmes de fraude évoqués se résolvaient aisément avec une épreuve avec formulaire fourni et calculette de collège. Ca concernerait un chantier, on ouvrirait un procès pour délit d’initié ou corruption.. et là, rien, tout le monde s’en fout. A quand un véritable audit des pratiques du ministère?

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    1. Les problèmes de fraude auraient été réglés si on avait strictement appliqué le règlement : interdiction d’arriver à l’examen avec des programmes dans la calculatrice. Cette pratique n’a jamais été autorisée à ma connaissance.
      Par ailleurs, je vous souhaite bien du courage pour inverser des matrices avec une calculatrice de collège, ainsi que pour calculer des probabilités sur des lois binomiales ou normales… Les programmes ont changé depuis vingt ans, vous êtes au courant en tant que prof ?
      (Quant à la comparaison au commentaire suivant avec le vaccin H1N1…)

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      1. inverser une matrice 2×2 n’est pas très compliqué (et on ne voit quasiment que ça au bac). Quant à calculer une probabilité avec une loi normale… ce n’est pas calculer. C’est savoir utiliser le menu stat de la calculette… bref pas des maths.

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      2. On peut très bien tomber sur des matrices 4×4 ou 3×3 au bac ES. En 1h30 par semaine, désolé mais on n’a pas le temps (ni l’objectif d’ailleurs) d’en faire des cadors sur les matrices.
        J’aime bien enseigner les stats et probas élémentaires aux élèves. Trop souvent c’est méprisé ! Alors c’est sûr que les questions actuellement posées ne volent pas haut, mais il faut bien commencer quelque part. Et sans s’imposer de limites dues à l’utilisation d’une calculatrice trop élémentaire.

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  13. Attention, je ne remets pas en cause l’auteur et le sérieux de ce blog, je suis sûr qu’il écrit ce billet en toute bonne foi. Mais j’attends confirmations de cette information.

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  14. Pour les sceptiques: un mail écrit par les inspecteurs académiques a été envoyé aux professeurs de maths sur leurs boîtes mail académiques, annonçant la suspension de l’obligation des calculatrices ayant le mode examen pour les épreuves de bac et de BTS en 2018.

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    1. Pareil, toujours rien reçu. La personne évoquant ce mystérieux mail pourrait-elle avoir l’obligeance de donner une source valable à son info ? Je sais que le ministère est capable de faire ce genre de merde, mais là rien n’est encore prouvé.

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  15. Ces « décideurs » de l’EN ou autres, ceux qui nous ont pondu ou nous pondent tous ces nouveaux règlements, nouveaux programmes, nouvelles méthodes, nouveau bac & Co sont nuls à c…. !

    En effet, on peut pondre toutes les théories, tous les modèles savants que l’on veut et les intégrer dans sa « Boite noire » mais si ce que l’on récupère en sortie est NUL alors le modèle est NUL, point barre !

    Juste voir ce problème d’actualité qu’est le constat alarmant du niveau des élèves qui a chuté en français, en orthographe !

    Et ce n’est pas avec les « pictogrammes » que cela va s’arranger : trop « cool » plus besoin de lire, ni d’écrire : « … Y a plus qu’à appuyer sur le bouton ! »

    En maths alors là, c’est le TOP! En TS, ils n’ont pas acquis les fondamentaux que nous maîtrisions déjà en 3è ou en 2C (années 1980).

    En revanche, on leur demande de coder des méthodes numériques et algorithmes relatifs à des théorèmes de maths/phys qu’ils ne maîtrisent même pas!

    Moi je dis, « C’est vraiment TROP GÉNIAL ! » 🙂

    Bon, calculatrice INTERDITE pour tout le monde mais « Graphoplex » autorisée comme au bon vieux temps!

    Au moins nos scientifiques sauront manier les « Puissances de dix », les « Ordres de grandeur » et tracer les courbes « à la mano » ; pas besoin d’un Cray pour ça 😦

    Une élève en TS utilisait sa calculette car elle ne savait PAS ses tables de multiplication (si! si! on PEUT LE FAIRE 🙂 ) et elle a même eu son BAC « S » avec « Mention » ; moi je dis c’est TROP FORT ! 🙂

    Ce que les « décideurs » de l’EN ou autres, n’ont manifestement PAS compris, c’est que les élèves très bons seront toujours très bons, les très mauvais seront toujours très mauvais mais qu’avec leurs super-méthodes ils « explosent » la médiane vers le bas !

    Mais bon, il y a les potards pour ça … 😉

    PS. Tous les profs Lycée/FAC avec qui j’ai eu l’occasion de m’entretenir hallucinent et sont « sciés » par le niveau pitoyable des élèves qu’ils récupèrent, alors, continuez, continuez 🙂 !

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    1. PS. Tous les profs Lycée/FAC avec qui j’ai eu l’occasion de m’entretenir hallucinent et sont « sciés » par le niveau pitoyable des élèves qu’ils récupèrent, alors, continuez, continuez !

      Et qu’en déduisez-vous ?
      Moi j’en déduis que si le niveau des élèves est pitoyable, c’est que les profs ou le système éducatif a failli. Les profs ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. On ne me fera pas croire que les jeunes d’aujourd’hui sont intrinsèquement plus mauvais que nous l’étions.

      C’est comme la fameuse rengaine des français mauvais en anglais. Non, c’est l’enseignement de l’anglais en France qui est pitoyable (et ce n’est pas une question de nombre d’heures de cours, mais une question d’approche).

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      1. Oui, oui, tout à fait d’accord …

        C’est exactement ce que je voulais dire :

         » Ces « décideurs » de l’EN ou autres, … avec leurs super-méthodes ils « explosent » la médiane vers le bas ! »

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  16. Tout ça est d’un ridicule. On sait très bien qu’avec ou sans mode examen le pourcentage de reçus est assuré…
    Et ce sera la même chose après la future réforme, n’en doutez pas.

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  17. Et qu’en est-il du BTS ?
    Nous sommes obligé d’acheter une nouvelle calculatrice à 90 euros pour une semaine d’épreuves. Puis nous irons travailler. Nous aurions pu être prévenus dès le début de la première année pour que cet achat soit rentable..

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  18. Notre génération est si nul que ça serieux ? Non fin je veux dire en enlevant ceux qui ne savent pas en TS utiliser les puissances de dix (soit 90%) les dix % restants sont nul aussi comparé a la génération de nos professeurs (1980-1990)

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  19. L’apprentissage de l’usage d’une calculatrice n’est pas une chose aisée. Au bout de trois ans, on sait l’utiliser couramment.
    Tracer des droites, utiliser les tableaux intégré, ne se fait pas d’un tour de main.
    Rien qu’entre les deux marques les plus populaires, les TI et les Casio, cest mission impossible de savoir en utiliser une en ayant appris à utiliser l’autre.

    Donc, fournir une calculatrice d’examen, ou tout autre applis qui différerait des habitudes du candidat me semble tout bonnement impossible.

    Pour le reste, seul une personne qui a étudié correctement, saura utiliser les formules que contiennent la Calto. Donc, franchement, c’est un moindre mal.

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  20. Affaire symptomatique des dysfonctionnements graves de l’EN. Plutôt que de prendre la mesure la plus simple à mettre en oeuvre le jour de l’examen, et qui se trouvait être pédagogiquement tout à fait raisonnable, à savoir interdire la calculatrice à l’examen, on nous a pondu une usine à gaz ridicule : la « calculatrice avec mode examen ». Et aujourd’hui, on s’aperçoit que l’usine à gaz ne marche pas. (Accessoirement : qui est responsable de ce boxon ? Qui a pris la décision ? Circulez y’a rien à voir.) Moi, ça me fait furieusement penser à la nouvelle bonne idée du ministère : le « grand oral »…

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    1. Moi je dis :

      « Il n’y a pas que le Grand oral de l’X ou de l’ENA dans la vie …, il y a aussi le Grand oral du BAC pour tous et à la portée de tous !  »

      Ben ouais quoi, tout le monde il devrait y avoir droit à son « Grand oral » à lui !

      Sont vraiment trop TROP FORTS à L’EN 🙂 🙂 🙂

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  21. Je suis abasourdi par cette nouvelle… Si on est incapable pour le Bac de retenir (ou de retrouver) les formules de trigo, de connaître ses tables de multiplication, de faire un peu de calcul mental, de résoudre des équations du second ordre… A quoi sert le Bac S alors ? Je suis ingénieur et j’utilise souvent des approximations, du calcul mental, des formules trigo pour aller vite et avoir un ordre d’idée avant de lancher le bousin des calculs plus précis et plus compliqués. J’ai aussi donné des cours de maths dans les années 2000 pour des jeunes de niveau 6ème à terminale et j’ai été estomaqué par l’ignorance des règles de calcul, du calcul mental, de l’utilisation des téléphones pour de simples additions !!!! Bref, une calculette simple sans aucune fonction serait amplement suffisante.

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  22. triste simulacre. on demande à des lycéens qui ont des problèmes de logique élémentaire de rédiger une dissertation de philosophie, et à d’autres qui sont incapables de calculer de tête 2/3 + 3/4 ou 13,45 x 1000 de traiter une épreuve de maths… Alors évidemment qu’ils sont obligés d’autoriser la calculatrice, nos brillants penseurs du système éducatif…

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  23. Ou alors, on réfléchit un peu et on se rend compte que ce qui est important dans les mathématiques, la physique, la chimie, la mécanique, l’électricité, ce n’est pas de connaître sur le bout des doigts les formules, mais de les COMPRENDRE.

    Arriver à un exam avec une calculatrice pleine à craquer de formules et se planter lamentablement parce qu’on n’utilise pas la bonne formule au bon moment, ça arrive plus souvent qu’on ne le croie.

    On pourrait, au hasard, s’inspirer de la Belgique où certains examens universitaires ont lieu à cours ouvert et où l’accent n’est pas mis sur la connaissance ultime mais sur la réflexion.

    Apprendre qu’en 1515 a eu lieu la bataille de Marignan, c’est cool. Mais savoir ce qu’il y a derrière cette bataille, c’est mieux. Et ça, tout le monde s’en branle.

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    1. Bonjour

      « ce qui est important dans les mathématiques, la physique, la chimie, la mécanique, l’électricité, ce n’est pas de connaître sur le bout des doigts les formules, mais de les COMPRENDRE »

      C’est même plus que ça : tous ces domaines ne se résument pas à des formules, loin de là. Quand elle existe dans des cas finalement pas si nombreux par rapport à l’immensité des phénomènes à appréhender, la « formule » dit rarement tout ce qu’il y a à savoir, même à un niveau élémentaire.

      « Arriver à un exam avec une calculatrice pleine à craquer de formules et se planter lamentablement parce qu’on n’utilise pas la bonne formule au bon moment, ça arrive plus souvent qu’on ne le croie. »

      Le paradoxe est bouclé … Pour répondre à des questions qu’on devrait considérer comme élémentaires (« trouver LA bonne formule », c’est-à-dire savoir le cours), une calculatrice utilisée comme source de données – et non comme outil de calculs plus ou moins élaborés – n’est plus une calculatrice : elle n’indique pas le sens des choses.

      « On pourrait, au hasard, s’inspirer de la Belgique où certains examens universitaires ont lieu à cours ouvert et où l’accent n’est pas mis sur la connaissance ultime mais sur la réflexion. »

      Mais ça existe partout et depuis fort longtemps dans les études universitaires et dans les écoles d’ingénieur en France. Généralement à partir de la 3° ou 4° années d’études, au moment où les étudiants ont démontré leur capacité à apprendre certaines bases indispensables en 1° et 2° années, beaucoup d’enseignants organisent certains examens avec documents autorisés. A chaque étape sa méthode pédagogique adaptée ! De ce point de vue, la « dictée préparée » du primaire semble avoir montré ses limites mais il est normal, dans ce contexte, que les étudiants actuels ayant subi de telles méthodes soient encouragés à ne jamais vouloir apprendre ni la formule, ni son sens « ultime » (je me demande bien ce que c’est …)

      Et pour conclure, 1515, c’est aussi et d’abord le couronnement de François 1er … J’ai juste ? 😉

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    1. C’est dingue. Rien n’est coordonné dans le pays… Aucune info ici dans l’académie de Versailles (celle qui possède le plus d’élèves et étudiants en France d’ailleurs).

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  24. Bonjour,
    Ne trouvant nulle trace de cette information sur le site du MEN, serait-il possible à l’auteur d’indiquer précisément ses sources .
    Par avance merci.

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    1. Bonjour, comme je l’indique dans l’article et en commentaires, l’information m’a été communiquée par le ministère de l’Education nationale via son service presse. Les termes qui m’ont été communiqués sont ceux reproduits dans l’article.

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      1. En même temps quand l’information provient de la DGESCO, je ne me fais pas trop de souci sur la fiabilité du communiqué. Pour être clair, cette année les lycéens n’auront pas à mettre le mode examen sur leur calculatrice. C’est une certitude et ce sera écrit sur leurs sujets. Après je suis d’accord sur le fait que rien n’a été publié officiellement, mais l’information est, elle, vérifiée. Bon dimanche 🙂

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  25. J’ai reçu une volée de mails ce matin : collègues, inspection et direction.
    Le mail de l’inspection dit clairement que le mode examen n’est pas obligatoire pour la session 2018.

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  26. Nos chers décideurs de l’EN (mes patrons) savent-ils que les épreuves de Bac ont commencé depuis décembre-janvier en Lycée Professionnel ( 2 épreuves de CCF en maths et sciences à faire sur l’année) ?. Idem pour les sciences dans de nombreuses sections de BTS (2 épreuves à faire dans l’année).

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  27. Au cours du Paléolithique la lance avec propulseur (invention géniale) était interdite pendant les examens de chasse au mammouth pourtant dans la vie de tous les jours on n’utilisé plus le biface taillé.

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  28. J’ai passé mon bac il y a 40 ans avec une règle à calculer et un recueil de tables triginometriques. Celà suffisait. Et les programmes n »etaient pas en deçà d’aujourd’hui. Le raisonnement et la connaissance des formules de base suffisaient. Aujourd’ hui, demanderait-on un examen d’usage de calculette sans raisonnement, l’objectif etant juste de produire à puissance 20 près le calcul d’une formule niveau Ulm ?

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  29. Personnellement, j’avais toutes les formules et mots clés sur ma calculatrice en 2006. Et vous savez quoi? J’étais toujours aussi nulle en math!
    Avoir des formules sur les calculatrices, ne garantit pas avoir compris les math et réussir. Et l’important en math, ce n’est pas de connaître des formules par coeur: ça devient débile. Mais bel et bien savoir les appliquer et suivre les raisonnements.
    Donc, ce mode examen est une idiotie. Tout le monde sera à pied d’égalité, avec la possibilité d’avoir les formules pour éviter un oubli qui pourri 4 ou 5 exercices de suite. Seuls ceux qui ont réellement compris le raisonnement des maths réussiront à avoir des bonnes notes et à s’en sortir, AVEC ou SANS les cours dans leurs calculatrices!
    Vous croyez que les spécialistes ont toutes les formules au bout de la langue??? Bah! N’importe quoi.
    Le temps que nous avons pour faire un examen de math actuellement qui est long, long à en mourir, il faut vraiment connaître tout par coeur sans faille et sans erreur pour réussir à finir l’examen. Je ne sais pas actuellement au jour d’aujourd’hui, mais à mon époque, il était rare qu’un élève finisse son test ou examen de math: trop peu de temps pour réfléchir, calculer, etc sans erreur, et pouvoir reconfirmer son calcul. Bref, une boucherie.

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  30. Bon…J’ai passé et ai été reçu il y a 40 ans au concours de l’X. Avec une règle à calcul, des tables trigos et binomiales. Je ne pense pas que les epreuves etaient moins dures que celles du bac d’aujourd’hui. On nous demandait peut-etre plus de comprendre et appliquer que de restituer. Et le monde, y compris du travail, a peut-etre plus besoin de conception que de mimétisme.

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  31. je suis en première stmg , je dois acheter rapidement une calculatrice casio 35+ mais je ne sais pas si vaut mieux payer cher et acheter avec le mode examen ou d’ici 2019 ce serait toujours légal sans mode E,pour le bac?

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  32. je suis en première stmg , je dois acheter rapidement une calculatrice casio 35+ mais je ne sais pas si vaut mieux payer cher et acheter avec le mode examen ou d’ici 2019 ce serait toujours légal sans mode E,pour le bac?

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  33. Bonjour,
    Merci pour votre article. Cela dit je ne comprends pas car ce site prétend que le mode examen serait tout de même utilisé lors des concours. Pouvez vous confirmer ?
    Je vous remercie.

    —Jo

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  34. Merci beaucoup, le gamin avait le bonne calculatrice sans le mode examen, et nous avons du investir dans strictement la même avec mode examen… pour apprendre quelques mois plus tard que l’on abandonne le problème parce que les parents ont dépensé les allocations scolaires autrement que pour le matériel scolaire ?

    Là, à 9 semaines du bac de français, on apprend que les dates passent du 18 juin à début juillet. On doit annuler les billets d’avion, décaler toute l’organisation des stages pendant les vacances de juillet, etc…

    Comme si les calculatrices étaient un phénomène nouveau, ou que c’était la première fois que le bac de français était organisé.

    Franchement l’Education Nationale est complètement à la ramasse. Derrière le manque de qualité des cours, ils se réfugient derrière les priorités administratives. Sauf que même les administratifs sont des incompétents.. C’est vraiment terrible.

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    1. Bonjour, je suis tout à fait d’accord pour la calculatrice, nous sommes dans le même cas … 2 calculatrices identiques … une sans le mode exam un avec … 60€ de foutu en l’air …

      Par contre, la date officielle de fin d’année scolaire est le samedi 7 juillet … c’est joué avec le feu de prendre des billets d’avion (même si intéressant pour le prix) … et là .. c’est perdu …

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  35. Bonjour, encore une belle boulette du gouvernement.
    Nous avons acheté en début d’année pour notre fils une calculatrice « mode exam », la même que celle qu’il avait déjà acheté à l’arrivée en lycée,mais avec ce mode car obligatoire … suite à ce retournement du gouvernent .. 60€ foutu en l’air …remboursement !!!

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