À quoi servent vraiment les classes préparatoires ?

Étudiant
Nazareth College (CC BY 2.0)

Stress, pression, compétition et finalement concours : c’est bien connu, la vie en classe prépa n’est jamais de tout repos.

Pourtant, le jeu en vaudrait la chandelle. Chaque année, ils sont des milliers d’élèves à intégrer les plus prestigieuses écoles de France.

Mais au fond, si l’on met de côté cette dimension « préparation aux concours », que retire-t-on vraiment d’un, deux, voire trois ans passés en classe préparatoire ?

1. Des enseignements de qualité

Le premier élément qu’il paraît important de souligner – et qui fait la réputation des années prépas – ce sont les cours de haut niveau qui y sont dispensés.

Programme dense, rythme rapide et cadence de travail importante, soyons clair : dès le début il faut s’accrocher pour réussir à suivre.

Pour autant, on n’est jamais seul dans le travail. Les professeurs – pour la majorité des thésards – ont tous un excellent niveau dans leur discipline, niveau qui leur permet  de transmettre le mieux possible leur savoir et de répondre aux différentes interrogations des élèves.

Bon, il faut bien reconnaître que devoir engloutir une quantité assez impressionnante de connaissances en un temps restreint a de quoi faire peur. Mais quel plaisir intellectuel lorsque l’on comprend une notion compliquée du cours, lorsque l’on résout un problème de physique ou bien lorsque l’on vient à bout d’une dissertation de Français-Philosophie.

Et si tous les enseignements sont, bien évidemment, orientés dans le but de réussir des concours, les connaissances acquises tout au long du cursus sont des plus précieuses.

2. Un apprentissage de la rigueur

En prépa, l’approximatif ne passe pas. Jamais.

Que ce soit dans les devoirs à réaliser à la maison, les khôlles ou les devoirs surveillés, il vaut mieux être sûr de soi avant de répondre.

Je ne compte plus le nombre de fois où à l’oral, après un raisonnement bancal, j’ai eu le droit à un terrible : « pourquoi ? ».

Alors pour éviter la panne sèche face à cette question ou les remarques du type « Magouille » dans ses copies, mieux vaut s’entraîner à adopter des raisonnements rigoureux.

Et au fil de l’année, un grand nombre d’automatismes pour résoudre les problèmes se mettent en place.

Si au début de l’année on n’hésite pas à tout tenter pour répondre à une question, on comprend bien vite que si l’on ne veut pas agacer son prof il vaut mieux perdre cette vilaine habitude et réfléchir avant d’écrire.

3. Le développement de méthodes de travail

L’un des autres éléments majeurs que permettent les classes préparatoires, c’est le développement de méthodes de travail.

Face aux devoirs maisons qui s’entassent et aux colles à préparer, il faut assez rapidement trouver son rythme si l’on veut éviter d’être submergé et de couler (comme le Titanic).

Et si ces différentes méthodes que l’on acquiert durant le cursus en classe prépa sont, bien évidemment, plus que précieuses pour passer les concours, dans le milieu professionnel elles le seront également.

4. L’acquisition d’une aisance orale

Un autre atout majeur, à mes yeux, dans le monde professionnel c’est l’aisance orale. Pouvoir exprimer clairement ce que l’on pense, communiquer avec ses collègues sur un projet et émettre des réserves face à certains arguments : ce sont autant de capacités qui sont développées grâce aux khôlles.

Si ce système de khôlles n’emporte pas ma totale adhésion, je dois bien admettre qu’il est un très bon outil pour développer une certaine maîtrise orale.

Lorsque l’on a fait face à des dizaines d’examinateur, que l’on a dû leur présenter une production scientifique et recevoir leurs remarques et réticences, on est plutôt bien armé pour le milieu professionnel.

C’est un entraînement que tous les étudiants n’ont pas et c’est un atout non-négligeable des classes prépas.

5. Une gestion du stress et de la pression

Pour terminer, il faut bien avouer que la prépa confronte quasi quotidiennement les élèves au stress et à la pression.

Charge de travail importante, volonté de se dépasser, d’en faire toujours plus et concours qui approchent : c’est la triple peine pour le petit préparationnaire ambitieux.

Le choc est rude lorsque l’on sort tout juste de terminale.

Autant dire qu’il faut apprendre à composer avec cette nouvelle donne pour réussir à s’en sortir sans trop de dommages.

Alors qu’en conclure ?

On réduit bien trop souvent les classes prépa à leur simple dimension de « préparation à des concours exigeants ».

Bien sûr, c’est le but premier de ces formations : réussir à franchir les épreuves de sélection des écoles. Et c’est à mon sens assez dommage ;  ne travailler que dans l’espoir d’écraser tous les autres est une motivation qui n’emporte pas mon adhésion.

Mais au-delà de cette simple optique de concours, il faut bien admettre que les classes préparatoires peuvent apporter beaucoup aux élèves. Du savoir, des méthodes, des outils : tout cela leur sera utile dans la suite de leur cursus.

Il reste cependant des points pour lesquels la prépa n’est pas très adaptée. Ainsi, dans la colonne « développement de la confiance en soi » on pourrait écrire « peut mieux faire ».

Retrouvons-nous sur Facebook et sur Twitter pour prolonger le débat.

99 commentaires sur “À quoi servent vraiment les classes préparatoires ?

  1. Pour vous le niveau élevé du professeur dans sa matière implique une capacité à transmettre ? C’est avec ce raisonnement que l’on est arrivé à l’état actuel de notre enseignement…

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    1. Dans le cas de la prépa, ça marche. Mes meilleurs profs sont sans aucune hésitation mes profs de prépa, parce que même si ils nous cassent les pieds pendant 2-3 ans, on se rend vite compte qu’on en retrouvera pas des comme eux. Derrière le prof qui râle parce que ton équation de Navier-Stokes est mal écrite, y’a aussi quelqu’un qui cherche à tirer le meilleur de toi. On a tous eu envie d’abandonner en prépa, parce que c’était dur, parce que les kholleur sont des « ***** » et qu’on voudrait bien leur faire manger leur sujet. Mais quand on arrive en école d’ingé, on se rend bien compte que si on est passé par la prépa, on passera à travers n’importe quoi plus tard.

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  2. Sans oublié que les professeurs du supérieur ont tous le même niveau ( académique j’entends) la différence entre ceux de prépa et ceux de l’Université est leur proximité avec les élèves.

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    1. ce n’est pas parce qu’il y a des clichés dans un sens qu’il faut accumuler des clichés faux contre l’université, même si c’est un sport national …
      J’étais plus largement proche de mes étudiants en groupe de TP sur le terrain à faire des mesures GPS que lorsque j’étais en cours magistral de mathématiques avec un prof qui s’absentait pour aller prendre son café pendant que nous planchions

      donc merci de remballer les lieux communs. De plus, non à la fac on n’apprend pas aux étudiants à être désorganisé, autiste, sans méthode, et on n’essaie pas de leur enseigner des trucs faux et dépassés. Ce n’est pas parce que la prépa fait (paraît-il) des choses bien que l’université les fait mal …

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      1. Pour information :

        Université : Doctorat OU agreg (les fameux prag).
        Prépa : Doctorat ET agreg (avec quelques rares exceptions).

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    2. « Sans oublié que les professeurs du supérieur ont tous le même niveau ( académique j’entends) »

      pour information :

      université : doctorat
      prépa : agrégation

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      1. Alors là, ce n’est pas toujours vrai, loin de là. Beaucoup d’enseignants en prépa ont fait une thèse, EN PLUS de l’agrégation. Alors qu’à l’université, il n’y a que le doctorat. Personnellement le doctorat n’est pas pour moi une preuve de pédagogie (ni l’agreg, d’ailleurs), donc je ne vois pas l’intérêt de comparer. De plus, quand on enseigne de manière généraliste, je ne vois pas la plus-value de passer trois ou quatre ans sur un sujet pointu 😉

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      2. j’ai ajouté « pour info » car je voulais corriger une erreur factuelle, par entrer dans le débat que vous lancez.

        De plus, il est faut de dire que bcp d’enseignants en prépa ont une thèse (il y en a, mais loin de la majorité), et dans certaines disciplines quasi-tous les enseignants-chercheurs ont une agrégation.

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  3. Il n’est pas dit que le haut niveau d’un professeur dans sa discipline implique sa capacité à transmettre ses connaissances, mais que son niveau permet de faire comprendre au mieux à un élève une notion donnée.

    Que sous entends-tu par « C’est avec ce raisonnement que l’on est arrivé à l’état actuel de notre enseignement… » ?

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  4. Analyse assez simple mais pourtant juste et pertinente. Ça fait maintenant déjà 10 ans que j’ai intégré une classe prépa (je vous rassure j’en suis sorti depuis), et j’en retire aujourd’hui au moins autant que de mon école, si ce n’est plus.

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  5. Bac mention AB, boursier, je n’étais pas prédestiné à faire une classe prépa et pourtant. Une bonne note (par accident) au bac de français et me voilà propulsé en prépa HEC.

    Je n’ai jamais autant appris de ma vie, ni autant comblé mon retard sur des camarades bien meilleurs que moi au lycée.
    Le travail, le travail et encore le travail, voilà ce qui permet de combler les écarts sociaux et culturels.
    De mon point de vue, la prépa a été mon principal moteur d’ascension intellectuelle et sociale. Mes professeurs de l’époque auront toujours ma reconnaissance éternelle.

    A part ça, je vote encore à gauche, j’ai détesté la fumisterie ambiante des « grandes écoles de commerce ». Si c’était à refaire, je n’irai pas en ESC. Par contre, je ne regretterai jamais d’être passé par la prépa.

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      1. Malheureusement la plupart du temps c’est le cas.
        Merci de nous rappeler qu’en France il faut toujours pointer du doigt ce qui est faux avant de dire que ça marche dans 95 % des cas.

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      2. « Si c’était si simple… »

        Ca l’est (jusqu’à un certain niveau en tout cas). Mais c’est plus facile de se vautrer dans son canapé en se disant que de toute manière tout est pipé d’avance.

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      3. @wismer: « Mais c’est plus facile de se vautrer dans son canapé en se disant que de toute manière tout est pipé d’avance. »

        Y’a pas de mal à se vautrer dans son canapé, non plus, hein…

        Ce n’est pas parce que le travail, (jusqu’à un certain niveau), paye, qu’on doit se sentir obligé de prétendre qu’on ne doit notre réussite (ou notre échec, soit dit en passant) qu’à nous-même. L’autosuggestion, c’est sympa, quand cela ne frôle pas le déni de réalité.

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  6. Dans sa grande naïveté, l’auteur de cette défense et illustration des classes prépas leur attribue cette vertu suprême :  » au fil de l’année, un grand nombre d’automatismes pour résoudre les problèmes se mettent en place. »
    Ben voila le grand secret ! Mettre en place « des automatismes » pour « résoudre les problèmes » et recracher le tout au concours et plus tard dans la vie professionnelle. Le bachotage et ses gains durables. Et l’on s’étonne de l’incapacité à inventer et innover de notre belle élite issue des « Grrrrandes » écoles.
    En réalité la fonction ce système est de justifier, par le prétendu mérite, la reproduction sociale. Avec, pour victimes collatérales de cette hyper-sélection, la majorité des autres lycéens, orientés dans des voies de garage ou carrément exclus à vie.

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    1. Vraiment Steffen, vous accumulez tous les clichés sur les classes prépas. Allez voir dans les prépas de province s’il n’y a que « reproduction sociale » comme vous dites, vous seriez surpris de la diversité du public.
      D’autre part, vous oubliez qu’après cette prépa, il y a 3 ans d’école qui auront pour mission de développer les capacités d’innovation et de créativité des jeunes.
      Alors certes ce système n’est pas parfait, mais il ne mérite pas qu’on le descende comme il est de coutume actuellement.

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    2. C’est en Terminale qu’on bachote, et de plus en plus, le bac S n’étant plus qu’une suite d’exercices-types. Les « automatismes » dont parle l’auteur n’ont rien à voir avec le bachotage, ils servent aux meilleurs élèves à sauter par-dessus les questions élémentaires pour se concentrer sur les questions intéressantes et difficiles. Une comparaison si vous voulez : avoir fait des conjugaisons et des déclinaisons en allemand un automatisme, quelque chose que vous maniez sans y penser, vous permet de vous concentrer sur ce que avez à dire, et même de soigner votre expression.

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      1. Tournez le problème comme vous voulez, la prépa (au moins scientifique) c’est du bachotage pour 95% des élèves. Après, ok, c’est un bachotage plus exigeant et plus malin que celui de terminale S.

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      2. Etes vous passé par la prépa? Je vous garantie que le bachotage n’a rien à voir là dedans. On entre pas à Centrale ou aux Mines en bachotant croyez moi…

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      3. « Etes vous passé par la prépa? »

        oui. Rarement vu des gens qui pigeaient vraiment ce qu’ils faisaient (et je connais bcp d’X et autres)

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    3. Absolument, ayant fait classe prépa et tout le tremblement, j’ai été amené à étudier/travailler avec des élèves issus d’universités américaines ou scandinaves. J’ai rapidement remarqué que j’avais, objectivement, un niveau en maths nettement meilleur que le leur.
      Et puis je me suis pris une grosse claque parce que si j’étais meilleur dans tout un tas de domaines théoriques, ils étaient eux, contrairement à moi capables d’attaquer et résoudre des problèmes réels directement, ils avaient une culture scientifique et technique moderne pour utiliser de l’intelligence artificielle, des bases de données, alors que moi j’étais surtout capable de re-démontrer des problèmes de math du XIXème siècle. Et le prochain qui me sort « oui, mais l’informatique c’est juste des maths appliquées » sans jamais avoir aligné 3 lignes de codes…
      En résumé, je ne sais pas si Zuckerberg ou Sergei Brin auraient survécu en classe préparatoires, mais dans la vraie vie ils mettent une sacré dérouillée à nos esthètes pédants des maths…

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      1. Une formation de masse n’a pas pour but de former les Brin et Zuckerberg : ils se forment tout seuls. Tout au plus peut-on demander de ne pas empêcher ce type d’étudiant de faire son chemin de son côté. C’est assez drôle d’ailleurs de voir que les contempteurs des classes prépas, dans un même mouvement, fustigent leur élitisme supposé, encensent des formations réellement élitistes, ultra-sélectives, et broyant ceux qui échouent, du type de l’école de Niel, et enfin reprochent aux classes prépas de ne pas sortir des étudiants au profil ultra-élitisite comme Brin et consorts. Toutes ces contradictions laissent pantois.

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    4. Parfaitement Louis, des automatismes. Ça vous gênerait autant si on parlait d’un grand soliste qui, à force de répéter ses gammes, a dépassé les difficultés techniques et peut à présent se consacrer en entier à l’interprétation et peut arracher des larmes à son auditoire ?
      Quant à l’incapacité à innover : aller voir les CV des créateurs d’entreprises et des chercheurs dans les labos (en France mais aussi aux USA), vous y verrez que les personnes issues de prépa + grande école n’en sont pas complètement absents (c’est une litote).
      Quant à la reproduction sociale, je ne peux m’empêcher de copier-coller ce que j’ai écrit plus bas : je suis fils d’ouvrier, premier de ma famille à décrocher le bac, ayant découvert en 1ère S l’existence des prépas grâce à mes profs, et décidé d’y aller malgré la préférence de mes parents pour une formation professionnalisante plus courte (BTS). Deux années en section math-physique, que j’ai appréciées et où j’ai énormément appris, puis Centrale, le tout n’ayant pas coûté un sous à mes parents (les bourses sur critères sociaux, ça existe).

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  7. Absolument tous les soi-disant « avantages » des classes prépas se retrouvent ailleurs, et même dans des « voies de garage » comme des facs de lettres, arts, sciences humaines, etc. ou dans les concours d’enseignement préparés à l’université. L’unique différence des prépas c’est la sélection (principalement sociale et/ou géographique) qui ne correspond en rien à un quelconque « mérite » scolaire: pour rentrer en prépa, il faut en faire la demande, donc appartenir à un milieu qui en connaît l’existence, qui a les moyens de financer ces études (très peu d’étudiants en prépa travaillent « à côté » pour gagner leur vie, contrairement aux étudiants d’université), et qui reconnaît une « valeur » dans l’écrasement des autres, la domination, la justification des injustices sociales par un pseudo-« mérite », etc. en gros, rien de bien alléchant…

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    1. Ce qui est amusant, c’est que désormais qu’il est bien clair pour tout le monde que les classes prépas, du moins scientifiques, ne sont pas sélectives, certaines personnes, pour pouvoir continuer à tenir les raisonnements qui étaient valables lorsqu’elles l’étaient, il y a cinquante ans, raisonnements auxquels elles sont manifestement très attachées, peut-être parce qu’elles sont incapables d’en former de nouveaux, en viennent à appeler sélection tout et n’importe quoi, en l’occurrence le choix des élèves, c’est-à-dire non pas la sélection par les formations de leurs étudiants, mais la sélection des formations par les étudiants. C’est fascinant.

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    2. C’est aberrant, j’espère que si des lycéens lisent ces commentaires, qu’ils aillent s’informer auprès des principaux intéressés.
      Car les prépas sont quasiment GRATUITES (et le système de bourses s’applique si besoin) ainsi qu’accessibles à tous même s’il est vrai que certaines sélectionnent sur DOSSIER (résultats du lycée donc au mérite). De plus les prépas qui permettent d’atteindre les meilleures écoles ne sont pas qu’à Paris (Faidherbe à Lille ou Fermat à Toulouse par exemple).
      Qui plus est je ne reconnais pas du tout les valeurs que vous décrivez pour les CPGE, qui sont ici en fait à l’opposé de la réalité.
      Un troll de plus somme toute.

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    3. « L’unique différence des prépas c’est la sélection (principalement sociale et/ou géographique) » C’est simplement faux. La différence se fait sur dossier et donc sur les notes, rien que les notes. Il suffit d’un prof de lycée bien intentionné pour signaler l’existence de prépas aux élèves doués qui l’ignorent.
      Les prépas ne coûtent pas plus cher que la fac. Faire une prépa, c’est pas vouloir écraser les autres, c’est vouloir se dépasser soi-même, avoir envie de relever un défi. Personne n’écrase personne, il y a un classement qui décide de l’attribution d’une place, comme en médecine.
      Je ne vois pas ce que la justification des injustices sociales vient faire dans cette histoire.

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    4. Comme des milliers de personnes, je suis un contre exemple total à vos fantasmes : fils d’ouvrier, premier de ma famille à décrocher le bac, ayant découvert en 1ère S l’existence des prépas grâce à mes profs, et décidé d’y aller malgré la préférence de mes parents pour une formation professionnalisante plus courte (BTS). Deux années en section math-physique, que j’ai appréciées et où j’ai énormément appris, puis Centrale, le tout n’ayant pas coûté un sous à mes parents (les bourses sur critères sociaux, ça existe).

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    5. « Sélection sociale et géographique »
      Sortez de votre ignorance, il fait beau dehors !
      « Il faut en faire la demande, donc en connaître l’exsitence »
      Je cours de ce pas fouetter mes parents pour m’avoir proposé la prépa, quelle bande de tricheurs ceux-là !

      Avez-vous déjà discuté avec quelqu’un qui sort de prépa sur les conditions pratiques de ces années-là ?

      J’en ai marre de tous ces ignorants qui critiquent sur la base du « on dit ».

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    6. Il n’y a pas mais alors PAS du tout de sélection basée sur le critère social ou même encore géographique en classes préparatoires!

      En terminale, si un élève est bon et qu’il ne connait pas les prépas, ce sont ses professeurs qui vont lui proposer .Donc pas besoin d’appartenir à un « milieu qui en connaît l’existence ».
      Un amis de ma promo en Terminale dans un petit (mais vraiment petit) lycée de province avec 19 élèves de terminales seulement a été accepté dans une grande prépa parisienne parce qu’il été très bon! Donc bon la « sélection social et géographique »…..

      De plus les prépas sont quasi gratuite et avec la bourse il est possible de faire sa scolarité sans problème!

      J’ai également fait prépa et je peux confirmer (une fois de plus) que ces clichés sont faux…

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    7. On n’est pas souvent d’accord, mais là … vous enchaînez les énormités …

      >il faut en faire la demande, donc appartenir à un milieu qui en connaît >l’existence,

      bref, il faut appartenir à 95% de la population. Vous savez, y a plein de réunions d’information depuis la 2nd.

      >qui a les moyens de financer ces études (très peu d’étudiants en prépa >travaillent « à côté » pour gagner leur vie, contrairement aux étudiants >d’université),

      C’est un des systèmes postbac les moins coûteux. De plus, vous pouvez faire le même reproche aux iut, bts, médecine, … (d’ailleurs, les étudiants de fac qui bossent réussissent bcp moins bien, donc même à l’université ce n’est pas top)

      >et qui reconnaît une « valeur » dans l’écrasement des autres, la >domination, la justification des injustices sociales par un pseudo- »mérite

      … peut être aussi que ce sont des élèves qui en ont marre de s’ennuyer en classe à faire des trucs lents et simples (et ne me répondez pas « à l’université … », le niveau des 2 premières années est ridicule)

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    8. Les statistiques montrent que l’écart de notes entre les boursiers et les non-boursiers est plus faible en sortie de prépa qu’en entrée. La prépa réduit donc les inégalités sociales, même si elle ne peut pas les supprimer.

      Pour ce qui est de connaître l’existence des prépas, c’est aujourd’hui assez facile. Pour ne pas la connaître, il faudra ne pas avoir consulté le conseiller d’orientation, ne pas avoir cherché sur internet, ne pas avoir assisté aux réunions organisées dans les lycées par des profs de prépa pour informer les élèves.
      Les prépas communiquent énormément pour informer le maximum d’étudiants. Peu de formations sont aussi actives sur ce plan. Par exemple, à ma connaissance, assez peu d’universités (je n’en connais aucune) organisent des réunions dans les lycées.

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  8. Bon, j’ai l’impression que vous avez fait l’impasse sur la raison historique des « CPGE », c’est-à-dire des classes préparatoires aux grandes écoles. Elles ont été créées pour préparer les élèves à suivre les cours dispensés dans les grandes écoles. Alors, puisqu’un nombre exponentiellement croissant d’écoles dispense des cours plus ou moins pipos, les classes prépas ont perdu de leur superbe pour se concentrer aux concours d’entrée à ces grandes écoles.
    Après, par rapport à votre descriptif, j’ai juste deux remarques :
    _ la majorité des profs ne sont pas des thésards mais des docteurs ; les thésards sont des doctorants (nuance qui a toute son importance) ;
    _ « En prépa, l’approximatif ne passe pas. Jamais. » Si une phrase peut résumer les prépas, c’est bien celle-là !

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    1. 1. En quoi les cours des écoles sont-ils plus pipos qu’avant?
      2. Les prépa HEC n’ont jamais véritablement préparé les élèves aux cours d’école de commerce contrairement aux prépa scientifiques.

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      1. « En quoi les cours des écoles sont-ils plus pipos qu’avant? »

        Avant les ingénieurs avaient un rôle technique, maintenant ils fuient la technique (mal payée) pour le pipo. Les cours se sont adaptés. [sans compter l’inflation d’écoles de catégorie Z pour fils à papa]

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  9. Bon article dans l’ensemble. J’ai quand même quelques réserves, que je tiens à exprimer ici.

    D’une part, je ne suis pas forcément d’accord avec la partie sur l’apprentissage de la gestion du stress. Cela dépend des élèves. Certains seront stressés tout au long de leur prépa, réussiront quand même, mais resteront marqués par le stress qu’on leur aura imposé. Seul un certain nombre d’élèves apprennent à gérer le stress, mais beaucoup aussi ne font que le subir, or il y a, à mon avis, une différence entre gérer son stress et apprendre à l’endurer. À titre personnel, c’est lors d’activités extra-scolaires obligatoires en première année de mon école que j’ai vraiment appris à « gérer » le stress.

    L’autre réticence que j’ai au sujet de cet article, c’est à propos de la supposée aisance orale que l’on tirerait de ses colles de prépa. Certes, en prépa, on apprend enfin à présenter son travail à l’oral devant un ou deux professeurs (rarement une dizaine). Simplement, on n’apprend jamais vraiment à communiquer (mot honni des professeurs, d’ailleurs, qui doivent associer « communication » à « Enfants de la télé »), or c’est là le nerf de la guerre. Il y a une grande différence entre montrer que l’on a appris son cours à des professeurs, qui en général savent de quoi vous parlez et sont justement là pour évaluer vos connaissances, et présenter son travail à des personnes qui soit n’en ont rien à faire, soit ont déjà un avis sur la question qui n’est pas le vôtre, soit n’y connaissent rien, or ce sont majoritairement ces trois cas-là que l’on rencontre en situation professionnelle.

    Enfin, ma dernière remarque concerne l’apprentissage de la rigueur en prépa. Ceci est à mon avis un fait indéniable, et l’une des grandes qualités des classes prépa. Malheureusement, cette rigueur peut aussi devenir un frein dans le monde professionnel. En effet, en prépa, vous n’apprenez à parler que quand vous savez que vous avez raison, de peur de vous faire descendre par votre professeur. Au fond, on vous apprend à avoir confiance en vos arguments avant d’avoir confiance en vous-même. Or si dans la vraie vie, vous agissez de la sorte, alors attendez-vous à ne jamais parler. Il existe de très nombreuses situations au cours desquelles vous ne pourrez pas prouver que vous avez raison, mais où il vous faudra quand même convaincre. Pire: parfois, même en ayant raison, il vous faudra quand même séduire votre auditoire mieux que votre concurrent, qui lui dit des bêtises, pour empocher la mise. Personnellement, j’ai mis beaucoup de temps à le comprendre. Pire, j’en ai été très frustré au début (ma première rencontre avec la pipeaulogie ne fut pas de tout repos). Avec le temps cependant, c’est quelque chose que j’ai accepté. Cela ne veut pas dire qu’il faille sauter à pieds joints dans la pipeaulogie, plutôt qu’il faut accepter que même une beauté pure comme la vérité a parfois besoin d’un peu de maquillage pour être reine de la promo, faute de quoi un laideron sur-fardé risquerait de lui passer devant.

    Voilà, je crois que c’est tout ce que j’avais à dire pour ma part, mais malgré ces quelques réserves (qu’on est libre de prendre ou de laisser), je tiens quand même à terminer mon commentaire en vous répétant que j’ai beaucoup aimé l’article, et en vous encourageant à continuer votre blog, qui est très plaisant à lire au demeurant. Je suis certain que vous n’en tirerez que des bonnes choses.

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    1. Je rejoins complètement P.

      L’apprentissage de gestion du stress ce fait façon marche ou crève, ce qui marche pour certain, mais détruit complètement d’autres élèves qui avaient pourtant un bon potentiel et aurait pu s’épanouir beaucoup plus dans un autre environnement.

      L' »aisance à l’oral » est toute relative. A nouveau, c’est la méthode marche ou crève qui prédomine, et se faire démonter 2 fois par semaine en colle n’aide pas vraiment à développer la confiance nécessaire pour communiquer proprement. Pour ma part je n’ai jamais développé cette fameuse aisance en 2 ans de prépa (il m’aurait fallu un coaching/entrainement plus spécifique, que j’ai eu plus tard) et j’en connais beaucoup d’autres pour qui c’est également un échec.

      Par contre je ne suis absolument pas d’accord pour dire que la rigueur est un frein professionnellement! Il faut être rigoureux ET maîtriser l’art du pipo. C’est comme dire qu’en foot savoir faire des bonnes passes est un frein parce qu’il faut aussi savoir dribbler… La rigueur logique c’est la seule chose utile qui me reste de mes études (je ne travaille pas en temps qu’ingé). Ca et la puissance de travail.

      Aujourd’hui, je recommanderai la prépa pour des étudiants solides psychologiquement, ambitieux, qui ont besoin de structure, de rigueur et d’un coup de pied au cul pour bosser. Pour des élèves déjà bosseurs et rigoureux, je pense qu’un système à l’américaine, plus appliqué, plus créatif, est probablement meilleur.

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  10. C’est simple la prépa sert à perdre 2 ou 3 ans de sa vie à bachoter pour des concours débiles.
    Alors qu’on peut aller à la fac, faire du sport à un bon niveau, avoir une vie sociale, et rentrer en école sur dossier quand on est prêt. La vie est belle, pourquoi s’en priver ?

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  11. @Desman: En prepa aussi nous faisons du sport(obligatoire la premiere annee). Et puis sur dossier vous n’aurez jamais acces a toutes les ecoles…qui pour la plupart s’integrent toujours sur concours. Les methodes,connaissannces, et gestion de la charge de travail(pour ne citer que ça) font qu’il y a bien une difference entre un ingé sorti de prepa et un autre sorti de dut/bts +ats par exemple… pour avoir eu des amis sortant de dut dans mon ecole, le gap etait assez important surtout en maths …

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    1. Ah ? citez-moi une seule grande école qui ne prenne pas d’admis sur titres ? Quelques exemples :
      – L’École Polytechnique offre 18 places aux candidats français issus de la filière universitaire, et quelques places à des candidats étrangers étudiants en France.
      – Tout diplômé d’une licence scientifique à caractère généraliste peut candidater au CASTIng, Concours d’Admission Sur Titre Ingénieur du groupe des Écoles Centrale.
      – Telecom Paristech :
      – Diplômés (ou futurs diplômés) d’une Licence scientifique L3 : Vous intégrez Télécom ParisTech en 1re année, les études durent 3 ans. Nombre de places : 20
      – Diplômés (ou futurs diplômés) d’un Master scientifique : Vous intégrez Télécom ParisTech directement en 2e année, les études durent 2 ans. Nombre de places : 20.

      etc

      en plus, et je parle d’expérience, les meilleurs élèves d’écoles d’ingénieurs ne sont pas forcément issus de classe prépa, et de même le seul de ma promo à ne pas avoir été admis en 3e année était issu de classe prépa, lui.

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      1. @Mélusine: « le seul de ma promo à ne pas avoir été admis en 3e année était issu de classe prépa, lui. »

        Ce qui ne signifie pas grand chose non plus. Vous savez ce qu’il est devenu? Le voulait-il, seulement, avoir son diplôme?

        Être passé par des classes prépas ne signifie pas qu’on souhaite véritablement faire un école spécifique. On peut rentrer sur concours sans forcer (si, cela arrive), faire un petit tour (veni), constater que ce n’est pas pour soi (vidi), et quitter la prestigieuse école pour un cursus plus étoffé quant au contenu (vici).

        Sur le reste, quant aux ASTs, je vous rejoins.

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  12. Article malheureusement très « raz du sol ».
    A quoi sert l’éducation? Quel peut-être le but de l’enseignement?
    Si l’enseignement doit préparer à être de bons gestionnaires, des dirigeants d’entreprises formatés, les classes prépas sont parfaites. Si on veut créer de la croissance, avoir des dirigeants en lien avec la recherche et l’innovation, c’est un gâchis. Les étudiants en classe prépas ne savent pas ce qu’est un chercheur, un labo, … Ils n’ont en face d’eux que des profs à temps plein.
    Il est évident que Sergei Brin, ne PEUT pas sortir d’une classe prépa. Le grand problème de la France est qu’elle ne peut pas innover, car ses dirigeants ne connaissent ni le métier de ceux qu’ils dirigent (aucun des dirigeants du CAC40 n’a été ouvrier), ni ne connaissent la recherche.
    IL EST URGENT DE FERMER LES CLASSES PREPAS!

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    1. Vous n’avez rien compris

      Bien sur les classes prépas fabriquent majoritairement des professionnels « bon élèves », incapables de prendre des risques et d’être créatifs. Mais c’est le cas du système éducatif dans son ensemble, dans tous les pays.
      Sergei Brin est évidement un mauvais exemple, c’est l’outlier parfait. Si vous allez voir la scène des start-up Française, vous verrez que les diplômés de grandes écoles (qui donc on fait prépa) y sont très bien représentés. Si aucun d’entre eux n’a créé un second Google, c’est principalement à cause de la structure de l’écosystème français (manque de financement, faible taille du marché francophone, rigidités administratives, impôts élevés, etc.)

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    2. Commentaire malheureusement très « raz du sol ».

      « Les étudiants en classe prépas ne savent pas ce qu’est un chercheur, un labo, … ». Bien sûr, à bac+1/2, c’est très utile d’avoir accès à des labos, surtout vu le niveau raz des pâquerettes du baccalauréat scientifique actuel… N’oubliez pas que ces classes préparent à l’intégration de grandes écoles qui, elles, sont bien en lien avec la recherche ! Laissez le temps aux taupins d’acquérir les bases, ils auront tout le temps de découvrir la recherche et d’innover ensuite.

      « Ils n’ont en face d’eux que des profs à temps plein. » Allez dire ça aux chercheurs qui auraient bien envie d’avoir un peu plus de temps pour faire de la recherche au lieu de le consacrer à l’enseignement ou aux tâches administratives ; ou a contrario à ceux qui ont un vrai goût pour l’enseignement, et qui voudraient en faire plus ! Le fait d’avoir des professeurs à temps plein est très bénéfique pour les élèves : accompagnement plus personnalisé que dans de grands amphis, proximité et motivation, mais aussi plus d’exigence.

      « Il est évident que Sergei Brin, ne PEUT pas sortir d’une classe prépa ». Comme le dirait l’un de mes anciens professeurs : preuve ? Faut-il rappeler que Gustave Eiffel, Poincaré, Bertin, la plupart des médaillés Fields et Nobels de physique français sont passés par ces classes ? On a vu mieux comme exemples d’immobilisme et de manque d’imagination… Et quand bien même, est-il regrettable de former des ingénieurs consciencieux et travailleurs ?

      « Aucun des dirigeants du CAC40 n’a été ouvrier ». Alors que tous les patrons américains (les USA innovent, c’est un fait indiscutable, n’est-ce pas ?) ont travaillé en usine ou en laboratoire. Laissez-moi rire. Cela dit, je suis d’accord que certains anciens taupins, passés par certaines écoles, ont quelque peu perdu de vue le but premier de leur formation… Ce qui ne veut pas dire que c’est le cas de tous.

      Bref, il est urgent de faire vraiment connaître les classes prépas ! Histoire de sortir des préjugés dont vous – et rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul, hélas – semblez pétri.

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  13. un point oublié : c’est dans la classe prépa qu’on récupère des boites à outil de base en algèbre linéaire, et ça mine de rien ça dépanne pas mal. J’ai pioché à plusieurs reprises dans cette boite à outils pour avancer dans le boulot, et c’est agréable de ne pas avoir à commencer de zéro.
    … évidemment il faut faire un travail « technique » et ne pas s’engager dans la voie du pipomanagement si cher à trop de grandes écoles, mais à cette condition l’acquis de prépa est appréciable là où une université va spécialiser beaucoup plus tôt et former des « cracks » pointus.
    Par contre, la physique la chimie boaf – rien de bien neuf, c’est du classique revisité creusé un peu plus profond ; notamment en physique les lagrangiens qui pourraient changer la donne ne sont pas abordés, c’est dommage. Les SI pas d’avis : j’avais un peu pratiqué avec mon père (prof en lycée technique) le dessin industriel, donc je ne sais pas trop.
    Avis personnel que je partage, et conseil à l’auteur du blog : ne pas jeter les cours d’algèbre linéaire, ça peut servir !

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    1. Ah, l’algebre lineaire, magnifique! Une des plus belles decouvertes que j’ai faites en prepa!
      J’utilise les manipulations de matrices et d’espace vectoriels tous les jours dans mon travail de chercheur: a force, tout devient « abstraction matricielle », beaute pure et puissance de raisonnement!

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      1. faut pas linéariser partout non plus :]
        mais, en terme de TF, d’analyse de composantes principales et d’autres choses encore (modes de vibration par exemple) ça m’a bien dépanné. Je fais toujours implicitement la comparaison avec un géologue de par mon métier : je vais faire de la sismo plus facilement que lui parce que l’algèbre linéaire (et autres) qu’il n’a pas pu apprendre me permet de saisir plus intuitivement des solutions.

        bon par contre il ne faudra jamais me parler d’interprétation géologique ni de modèle conceptuel, et encore moins me faire déchiffrer le terrain. Je peine à rattraper le retard …

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  14. Juste un témoignage d’un « vieux con » de 52 ans. Pris en 1979 à Saint-Louis. J’ai souffert énormément ma sup, moi petit pecnaud de province: internat, heures de travail acharnées pour rattraper « mon retard » vis à vis de mes turne-mates Parisiens qui avait tout pré-mâché en Terminale. J’avais un an d’avance, ils en avaient deux pour 90% (1 an d’âge et 1 an de prep). Si j’ai un atout, une force, une volonté, et la rigueur dans le raisonnement qui me servant au quotidien, ce n’est pas mon école d’ingénieur ni mes quelques années de recherché. Je dois beaucoup de reconnaissance dans tout mon parcours professionnel international à cette chère taupe où l’on se forge: amitiés-inimitiés, illusions-désillusions, espoirs-désespoirs…on apprend sans le savoir les hauts et les bas. Il n’y a RIEN d’élitiste. Un humble témoignage.

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  15. Réponse à la question du titre: les prépas servent à sélectionner les étudiants capables de résister à un rythme hyper soutenu et à une quantité de travail énorme, et ceci dans la durée, puisque ça dure au minimum deux ans.

    Ce n’est pas tant un problème d’excellence que de capacité à l’endurance intellectuelle. Evidemment, si on est excellent et endurant, ça va encore mieux! Mais quelqu’un qui est endurant et seulement assez bon y arrivera mieux que quelqu’un d’excellent sans endurance, ou sans volonté d’endurance.

    Par endurance, je veux dire s’astreindre à travailler énormément régulièrement pendant deux ans, en sacrifiant pas mal de choses. C’est une discipline. Et à 17 ou 18 ans, il faut quand même du mérite pour s’infliger cette discipline!

    Ce qui est intéressant, c’est que quand on l’a vécu, on peut, en cas de besoin, le refaire dans d’autres circonstances.

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  16. Prof en grande école, je récupère des élèves pas plus brillants que de bons éléments de terminale, qui certes ont appris à bachoter, mais qui ont perdu la gnaque et qui ont la haine d’avoir perdu 2 ans par rapport aux étudiants des écoles étrangères (Bac+7 pour être diplômés en France au lieu de +5 dans les autres pays européens !). Il faut bien 2 ans d’école pour leur apprendre à travailler ensemble et retrouver de l’intérêt aux sciences fondamentales.
    Aucun intérêt.

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    1. Etudiant en grande école, je me dis que, peut-être, vous ne vous posez pas les bonnes questions :
      – La position des prépas en école c’est principalement cette frustration d’avoir tellement sollicité son cerveau pendant deux ans avec des professeurs hyper impliqués pour se retrouver parfois en face d’un « prof » qui fait 5 fautes d’orthographe par slide et qui ne sait pas (ne cherche pas à) structurer un cours
      – Possible frustration effectivement face à des étudiants issus de sélection parallèle (quoique en cours de langue, de finance et de géopolitique on sent quand même une nette différence entre les parcours). Très vite dépassée par ce qu’offre la vie en école et par le temps qu’ils gagnent en percutant très vite.
      – Ces étudiants « pas plus brillants… » s’y retrouvent finalement dans ces possibilités associatives qui sont la marque des grandes écoles (créer des associations, s’investir dans des projets locaux et internationaux…) tout en se donnant à 50% (ce qui est suffisant, compte tenu de ce qu’ils ont enduré auparavant) en cours.

      Enfin, en prépa, on travaille vraiment à plusieurs mais on est seul face au résultat, on se surprend à apprécier le challenge des problèmes mathématiques et des questions philosophiques. Tout est une histoire de stimulation. Vous devez faire partie de ces professeurs dépassés par les questions trop « pointues » des ex-prépas en école 🙂

      Bref, en école, après une classe prépa, tu gagnes du temps et surtout tu es curieux de dépasser le stade de l’accumulation des fondamentaux conceptuels qui structurent ton raisonnement pour développer cette intelligence sociale, qui te manque et qui est propre aux écoles, alors tu fonces dans tout ce qu’on te propose, c’est ça la gnaque.

      Il ne faut peut-être pas voir le décalage entre classe prépa et grande école comme un problème mais comme un processus, l’un arrivant naturellement après l’autre.

      Par ailleurs, les deux ans de classe préparatoire sont intégrés dans les 5 ans de Master (on ne fait que 3 ans en école, hors césure) et non un cursus de 7 ans.

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      1. 2+5 ans pour le cursus vétérinaire en France, seulement 5 dans le reste de l’Europe et aux USA. Le programme de prépa est fait pour préparer les agronomes, beaucoup plus de géologie et de math que de physiologie, pas de statistiques ni de culture médicale. Je réitère : aucun intérêt.
        Je ne pense pas être un professeur dépassé, loin de là. Mais bon je vous laisse fantasmer sur le commentateur anonyme.

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      2. Vous n’êtes peut-être pas dépassé mais en tout cas sacrément à coté du sujet: il est ici question des grandes écoles d’ingénieur intégrées après prépa PC-MP-PSI(-PT) dans lesquelles l’enseignement scientifique prépare aux écoles intégrées et en aucun cas des écoles vétérinaire après prépa agro (que ma fois je ne connais que via les soirées que l’on organisais entre préparationnaires au lycée)….
        Amalgame sans aucun intérêt pour reprendre vos mots.

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      3. @R-OH : c’est quoi cette manie de mettre le PT entre parenthèse !

        Les CPGE c’est trois voies, et dans chaque voie plusieurs filières:

        litteraires: AL, BL, etc… »khâgnes et hypo-khâgnes »

        economiques: ECE,ECT, ECS « prepa HEC »

        Scientifiques:
        MP, PC, PSI, « math sup/math spé »
        PT, TSI « sup/spé techno »
        BCPST, TB, TPC : « math sup Bio / prepa Véto »

        Toutes fonctionnent sur le même schéma: recrutement niveau bac via APB, l’enseignement a lieu en Lycée, en « petite classe », par une équipe d’enseignants restreinte, toutes préparent à des concours d’entrée dans des « grandes écoles » (ENS, journalisme, commerce, ingénieurs, ingénieurs-agronomes …), toutes s’inscrivent dans le cycle L1/L2 et délivrent des ECTS pour la poursuite des études. Ce sont les deux premières années d’un BAC+5 …

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      4. @fafa: Al, BL, ECE, ECT, ECS, MP, PC, PSI, PT, TSI. BCPST, TB TPC… On pourrait pas unifier ce merdier, et mettre Bachelor à la place? Cela me fait braire de défendre Bologne contre mon gré, mais si on trouve que les titres à la fac, c’est le merdier, il me paraît gonflé de s’attendre à ce que de tels sigles fassent un effet boeuf aux States.

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  17. gestion du stress, mon oeil !
    Beaucoup des élèves passés par la prépa en resteront marqués longtemps, manque de confiance en eux, épuisement nerveux.. Certains risquent ensuite de devenir des « bourreaux » en infligeant aux autres le même stress.

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  18. Re-bonjour @Dg007chat, autant pour moi, je faisais référence aux classes préparant écoles de commerce et d’ingénieur.
    La généralisation de votre commentaire à l’ensemble des classes préparatoires m’a fait réagir. Sur le point spécifique des veto je n’ai pas les éléments…
    POur les ecoles de commerce et d’ingénieur je maintiens 🙂

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  19. @Etudiant: si vous voulez lire les pensees de profs depasses par les questions pertinentes de leurs eleves, je vous suggere de taper « colmez lettre polytechnique » dans google.

    Vous constaterez alors aisement l’estime dans lequel un prof largue tient ses brillantissimes eleves… ce qui le pousse a la demission.

    Cette lettre est tres instructive car elle illustre parfaitement l’impact du systeme des prepas sur le dephasage entre les universites a l’international et les ecoles franco-francaises.

    @Bourgois: Et si, etant passe par le systeme des prepas, c’est essentiellement du bachotage. Ne vous en deplaise. Quand vous comprendrez la cohomologie de De Rham et que vous aurez taquine du Sobolev, vous comprendrez alors que Navier Stokes, c’est un peu petit joueur et que votre commentaire illustre parfaitement le concept du bachotage sans prise de recul. Si vous connaissez le theoreme de convergence dominee sans connaitre Lebesgue, idem: petit joueur.

    On va dans le mur. Pierre Colmez vous le dit. D’autres vous le disent. Mais le prestige des prepas obscurcit tout jugement, incitant tout taupin a l’ego boursoufle a prendre pour un demi-dieux celui qui a reussi le concours auquel ledit taupin a echoue. Pendant ce temps, le reste du monde avance.

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    1. On peut être d’accord avec Colmez, si on ne se préoccupe que des 5 ou 10% des meilleurs étudiants de CPGE. Dans ce cas, les programmes sont effectivement inadaptés par manque d’ambition. Seulement, la réalité est que les CPGE scientifiques doivent proposer un enseignement de masse, adapté à l’élève moyen de TS. Et raisonner comme si on allait leur parler de cohomologie de De Rham, de géométrie non commutative, du groupe de Galois cosmique ou du programme de Langlands relève de la fable pure.

      Sinon, je suis curieux de lire dans ces commentaires votre solution générale aux équations de Navier-Stokes.

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      1. @pompompom: Pour Navier Stokes, déjà commencer par l’existence de solutions locales. C’est gérable. Le reste, ce n’est pas mon domaine…

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      2. @pompompom: « Dans ce cas, les programmes sont effectivement inadaptés par manque d’ambition. Seulement, la réalité est que les CPGE scientifiques doivent proposer un enseignement de masse, adapté à l’élève moyen de TS. »

        Les CPGEs remplissent cette fonction.

        Mais quand on mets les écoles d’ingé sur un piédestal, il ne faut pas s’étonner qu’on fasse une comparaison entre l’X et Cambridge. Et la comparaison n’est pas des plus flatteuses.

        Il n’est pas question d’aborder Laglands. Mais expliciter la topologie d’un espace de Berkowitz dans des cours introductifs permettant d’ouvrir les élèves à autre chose, c’est tout à fait gérable.

        Effectivement, je ne prétendrai pas, comme Colmez le prétend, qu’il faudrait commencer l’analyse fonctionnelle par les aspects p-adiques, qui simplifient (objectivement…) beaucoup de choses. Mais il y a des limites à l’autosatisfaction hallucinée.

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      3. @gogo: « Il n’est pas question d’aborder Laglands. Mais expliciter la topologie d’un espace de Berkowitz dans des cours introductifs permettant d’ouvrir les élèves à autre chose, c’est tout à fait gérable. »

        A une époque on a essayé d’enseigner la théorie des ensembles, les bijections dès la 6ieme, les ev en 4ieme… C’est fini tout ça!

        Faut arrêter de fantasmer sur le niveau prétendument élitiste des élèves de CPGE: la « prepa » est devenue un enseignement de masse, en deuxième année on est généralement satisfait de voir un étudiant diagonaliser une matrice 3×3 ou résoudre une EDL sans se tromper …

        La topologie est quasiment sortie des programmes depuis 1998…

        Faut arrêter de confondre CPGE et « LLg » ou « H4 », de penser « X » quand on voit « ecole d’ingénieur » …

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      4. @fafa: Les « petites » écoles font leur boulot. Et elles le font plutôt bien. Les « grandes » écoles constituent un autre sujet.

        Mais ce qui structure l’opposition entre les CPGEs et la fac, ce ne sont pas les petites écoles, mais les grandes.

        « A une époque on a essayé d’enseigner la théorie des ensembles, les bijections dès la 6ieme, les ev en 4ieme… C’est fini tout ça! »

        Et à Cambridge, on fait des cours introductifs denses du point de vue culturel et le plus facile possible. Rien à voir avec la théorie des ensembles en maternelle, qui était difficile pour un contenu culturel faiblard.

        « Faut arrêter de fantasmer sur le niveau prétendument élitiste des élèves de CPGE »

        Alors pourquoi tout le monde nous rabat les oreilles quand on les critique en nous disant qu’on va tout casser et qu’on aura plus de médailles Fields? C’est quoi ce profond délire?

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      5. @gogo : « Mais ce qui structure l’opposition entre les CPGEs et la fac, ce ne sont pas les petites écoles, mais les grandes. »

        Non, ce qui structure cette opposition c’est d’une part le recrutement: le recrutement en CPGE est sélectif, celui ne fac ne l’est pas, cela entraine forcément un déséquilibre dans le niveau global des jeunes recrues. « La fac » se sent privée des bons éléments, ce qui est sans doute le cas en général. D’autre part la structure des enseignements, l’encadrement très serré en CPGE contre une excessive liberté en fac… Il est alors normal que les familles « informées » poussent du coté ou l’on s’occupera plus/mieux de leurs petits… Il sa(git là de clichés, mais ceux-ci ont la vie dure

        « Alors pourquoi tout le monde nous rabat les oreilles quand on les critique en nous disant qu’on va tout casser et qu’on aura plus de médailles Fields? C’est quoi ce profond délire? »

        On va tout casser… Oui, on n’aura plus de ma-édailles fields… Tant que l’ENS tient on a de l’espoir … Même sans prépas

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      6. @fafa: « Il est alors normal que les familles « informées » poussent du coté ou l’on s’occupera plus/mieux de leurs petits… »

        C’est de la psychanalyse, à ce niveau. Ce n’est pas ainsi qu’on sortira de l’ornière.

        Je ne vois pas le problème à mettre plus de sélectivité en fac et à rapprocher de ce fait les CPGEs de l’université. Mais il est vrai que cette perspective agit des éléments de langage aussi démago que de pleurer sur les droits d’inscription en fac pour les élèves de CPGE…

        Balle au centre.

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      7. « Alors pourquoi tout le monde nous rabat les oreilles quand on les critique en nous disant qu’on va tout casser et qu’on aura plus de médailles Fields? » L’écume, la nécessité de produire des messages facilement identifiables, vous le savez bien.

        Les vraies questions de fond ne sont pas là, je les ai énoncées dans un post précédent, elles ont trait à la nécessité d’offrir des formations intensives dans le cadre du service public, donc accessibles à tous, et vous avez évité de répondre dessus.

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      8. @pompompom: « Les vraies questions de fond ne sont pas là, je les ai énoncées dans un post précédent, elles ont trait à la nécessité d’offrir des formations intensives dans le cadre du service public, donc accessibles à tous, et vous avez évité de répondre dessus. »

        Je valide le besoin. Pour peu qu’on soit un minimum, minimum de gauche (bayrouistes acceptés en ces temps difficiles). Sinon, pas de pitié: prêt étudiant pour les rejetons et frais d’inscriptions élevés.

        Je ne comprends toujours pas pourquoi on ne peut pas offrir un service de formation intensive dans le cadre du service public, à la fac, avec des profs agrégés au turbin (puisqu’on aime pas les docteurs).

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      9. « Je ne comprends toujours pas pourquoi on ne peut pas offrir un service de formation intensive dans le cadre du service public, à la fac, avec des profs agrégés au turbin (puisqu’on aime pas les docteurs). »

        Curieusement, personne ne le propose.

        D’un côté, il y a les enseignants de CPGE, qui savent bien que si une telle chose se dessine, ils seront les dindons de la farce. On leur demandera de faire le même travail pour moitié moins cher, ou bien on organisera savamment un système beaucoup moins efficace, toujours pour moitié moins cher.

        De l’autre, il y a les personnes qui militent *contre* les CPGE, parce qu’ils ont vaguement lu Bourdieu en 1967. Et là, je pense qu’on peut trouver un peu de tout : certains croient vraiment que toute formation un peu intensive est le mal absolu, il n’est alors pas question pour eux de rapprochement, mais bien de destruction ; d’autres ont été depuis des lustres de tous les combats menés sous des flambeaux pédagogiques et égalitaires, qui aboutissent invariablement à la baisse de qualité du secteur public et à la récupération de parts de marchés par le privé, et il serait peut-être temps de considérer que ce n’est pas en toute innocence.

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      10. @pompompom: « Curieusement, personne ne le propose. »

        Faut pas désespérer: On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher…

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      11. C’est amusant, j’ai justement toujours dit à mes élèves qu’on devrait commencer par l’analyse et la géométrie p-adiques, puisque c’est plus facile ; j’ignorais ce faisant faire du Colmez. Mais c’est évidemment par plaisanterie. J’ose espérer qu’il en est de même pour vous quand vous proposez d’expliciter la topologie des espaces de Berkovich à des étudiants à bac +1, qui, je vous le rappelle, ne vont pas poursuivre des études de mathématiques. On peut aussi faire de la théorie de Galois en quatrième. On peut.

        Qu’entendez-vous par « autosatisfaction hallucinée » ? Vous êtes bien dur pour Colmez, qui est par ailleurs très sympathique.

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      12. @pompompom: Colmez est un gars très bien. Berkovic, ce serait bac +3/+4, dans des cours introductifs, courts, dans une « grande école » qui aurait cessé de prétendre qu’elle forme des ingénieurs. Comme l’X, ou (soyons fou fou fou) Centrale…

        « On peut aussi faire de la théorie de Galois en quatrième. »

        Mouais. Et du Neukirch-Ushida-Pop au brevet des collèges… Et ceux qui ne comprennent pas la théorie de Hodge et les opérateurs de Casimir, hop: filière litéraire.

        L' »autosatisfaction hallucinée » fait référence à l’autosatisfaction de certains qui ne voient de salut pour la France Éternelle que dans les grandes écoles.

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    2. Encore heureux qu’on ignore la popotologie de Rame et la taquinerie du Solobev !! Comme si ça avait jamais servi à quoi que ce soit.

      Il faut vraiment être d’un nombrilisme halluciné pour croire qu’un ingénieur a besoin de ces conneries. Si le reste du monde avance, ce n’est certainement pas avec des Colniaiseries;

      Gogo, pseudo vraiment bien choisi…

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      1. @Colniais: La popotologie de De Rham sert assez peu à un ingénieur. Intégrer sur une surface en regardant ce qui se passe au bord, oui cela sert. Sobolev, c’est pas 100% évident, mais l’équation de la chaleur, oui, cela sert.

        Qu’un ingénieur s’en cogne, je comprends.

        Qu’on me dise que les prépas forment l’élite de la nation, puis faire la comparaison avec Cambridge, et nous dire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, j’aurais vraiment, vraiment, vraiment du mal à comprendre.

        Et non, il ne me paraît pas délirant de faire, comme Colmez le propose, des confs culturelles à l’X en fin de 1ère année pour exposer ces liens.

        Regardez les cours à l’EPFL: On peut faire exister une école d’ingénieur en intégrant ces éléments dans le cursus sans ressembler à Cambridge. Et on peut faire coexister dans une même école un cursus d’architecture avec des cours de topologie algébrique stable avec des opérateurs de suspension. Il n’y a aucune contradiction. Juste une question de focus et d’ambition.

        En bref: Il n’y a plus d’ambition dans les écoles d’ingénieurs en France. Juste la satisfaction nombriliste de voir ses élèves bosser chez Accenture plus tard. Si vous vous en contentez, tant mieux pour vous.

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  20. Bon article,

    pour une fois que les CPGE sont présentées sous un jour positif et juste sur le site du monde…

    Il faut le relever et en remercier l’auteur…

    A noter que si jusqu’à maintenant le parcours CPGE était « bon marché » (la scolarité en lycée était gratuite, mais les inscriptions aux concours assez onéreuses pour les non-boursiers, et un séjour en région parisienne au moment des oraux était à financer pour les provinciaux…), il le sera moins dès cette année grâce à cette nouvelle loi qui impose un partenariat (inutile ?) entre lycées et établissements universitaires, partenariat couteux pour les élèves qui vont DEVOIR s’acquitter de droits d’inscriptions auprès des-dit établissements universitaires…

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    1. @Fafa: « partenariat couteux pour les élèves qui vont DEVOIR s’acquitter de droits d’inscriptions auprès des-dit établissements universitaires… »

      C’est la meilleure, celle-là: maintenant, ce sont les facs qui se nourrissent sur le dos de la bête. On aura tout lu et tout entendu…

      Combien pour loger un bonhomme en prépa loin de chez ses parents? Combien coûte les frais d’inscription en fac? Quel effet d’aubaine en terme de financement immobilier d’une piaule louée à un préparationnaire qui pourrait aller financer la fac plutôt que la pierre? Et ceterae, ad libitum.

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      1. Parce qu’un étudiant en fac ne se loge pas peut-être?

        Et les prépas ne sont pas toutes à Paris, le maillage est plus dense que celui des universités, la grande majorités des étudiants de papas ne sont pas plus loin de chez eux que ceux de fac…

        De plus, de nombreux lycées de prépas disposent d’internat qui constituent une solution de logement bien plus intéressante que les résidences étudiantes. Il y a aussi des partenariats (intéressants ceux-ci) avec les CROUS pour loger les étudiants de CPGE (ceux qui ne peuvent bénéficier de l’internat) au même titre que ceux qui vont à la fac, à l’IUT ou autre…

        Les étudiants de prépas vont continuer de payer ce qu’ils paient déjà: inscriptions au concours, séjour sur la capitale pour les provinciaux, le logement est un faux problème… Et en plus ils paieront cette « inscription en fac » pour quel bénéfice ?

        Car on aimerait bien savoir où va aller la mane que vont verser les étudiants dans le cadre de ce « partenariat »…
        Actuellement il me semble avoir vu que « 5% au moins serait reversé aux lycée » … Merci ! Ca ne couvre pas les frais de reprographie.

        Ayant vu quelques projets de « partenariat »: ils sont vides, la seule valeur ajoutée par l’université est de valider les ECTS pour les ré-orientations, ce qui se faisait déjà dans la plupart des cas…

        Dans la pratique, à quoi vont servir les 95% qui iront à la fac? Payer le chauffage?

        Donc oui, jusqu’à preuve du contraire c’est effectivement les fac, qui n’arrivant pas encore à tuer la bête vont se nourrir sur son dos…

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      2. @fafa: « Dans la pratique, à quoi vont servir les 95% qui iront à la fac? Payer le chauffage? »

        Cela serait déjà pas mal. Il fait froid dans la vallée de la Chevreuse.

        Plus sérieusement: pleurer sur les frais d’inscription à la fac relève du sentimentalisme. S’il n’y avait que cela comme problème, tout irai pour le mieux dans le meilleur des mondes.

        Maintenant, je n’ai jamais prétendu qu’on était doué en France pour pratiquer ce genre d’ingénierie institutionnelle. Ce qui n’enlève rien à la nécessité d’arrêter cet isolement malsain des filières, qui soumet les AST à l’oprobre des prétentieux et qui amène les élèves qui quittent une grande école au motif d’insatisfaction quand au contenu à devoir recommencer les études à bac+0.

        Et non, un élève qui rentre à Centrale, aux Mines ou que sais-je, n’a pas le niveau pour suivre un Master à Paris 6 ou à l’EPFL sur ses acquis de classe prépa. Je ne dis pas qu’il ne va pas s’en sortir, mais il faut qu’il rattrape les fondamentaux… Ne vous en déplaise.

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  21. J’ai aimé cette article dans le sens ou j’estime qu’il reflète bien ce qui a été pour moi la prépa (TSI). Sans laquelle aujourd’hui je serais pas ingénieur sur le point de continuer en doctorat à l’étranger.
    Et je constate qu’on en revient toujours à l’éternelle bataille (stérile) entre universités et prépas pour deux premières années d’études qui ne sont pas représentatives d’un cursus dans sont ensemble.

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    1. @Chapal: On ne tape pas sur les prépas pour le plaisir de taper sur les prépas. On tape sur les prépas parce que cela détruit l’université dans sa configuration actuelle. Et aussi, que non: les écoles d’ingé ne peuvent rivaliser à l’étranger sous leur configuration actuelle.

      Il faut des changements, et quels qu’ils soient, ils ne peuvent que déplaire aux thuriféraires des prépas. Quand aux universitaires, la question est plutôt de savoir quelle réforme, hormis les coupes budgétaires, ne pourrait avoir leur assentiment dans le marasme actuel.

      Rapprocher les universités des prépas relève du bon sens. Ne serait-ce que pour faciliter la poursuite d’une thèse à l’étranger dans un domaine un peu théorique pour un bonhomme issu d’un grande école.

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      1. « Il faut des changements, et quels qu’ils soient, ils ne peuvent que déplaire aux thuriféraires des prépas. » Bien entendu que tout changement amènera son lot de contestation. Cela ne doit pas empêcher de distinguer les changements qui pourraient être positifs, de ceux qui n’amèneront qu’encore plus d’inefficacité et de privatisation dans le système éducatif français (mais bon, quand on voit que la grande réforme Peillon a principalement consisté à introduire des activités payantes à l’école primaire, on n’est plus surpris). Et ceci demande bien entendu de pouvoir dire sérieusement quels sont les avantages et inconvénients des systèmes CPGE et universitaires respectivement, et ce avant tout sous l’angle des qualités et défauts des formations offertes, et pas seulement sous celui des sous distribués.

        Or, sous ce rapport, il ne me semble pas que les « thuriféraires des CPGE » fassent preuve de moins de lucidité que le camp d’en face, bien au contraire : lorsqu’il s’agit de critiquer les CPGE, on ne voit jamais de discussion réelle sur leurs vertus et leurs limites, sur comment l’université pourrait réutiliser ce qui y fonctionne, sur les moyens d’assurer qu’une éventuelle intégration des CPGE à l’université ne se traduise pas dans les faits par une disparition des filières post-bac intensives dans l’enseignement public, qui seraient inévitablement recréées aussitôt par le supérieur privé. Tout cela n’est jamais discuté, et on a systématiquement droit à la place à un discours caricatural, sans lien aucun avec la réalité des CPGE aujourd’hui, et avec un lien plus que ténu je pense avec celle des CPGE d’il y a quarante ans.

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      2. @pompompom: Votre dernier paragraphe est parfaitement exact. En tant que normalien, je suis parfaitement au courant des vertus des CPGEs. Et de leurs limites.

        Quand à votre dernière phrase, elle est encore plus exacte: Les CPGEs il y a quarante ans sont la référence mentale de la majorité des gérontes aptes à décider. Elle n’est pas exacte, et ne doit pas servir de proxy à la réalité, et encore moins nourrir une nostalgie dépassée.

        Si prétendre qu’une refonte est nécessaire, tout en validant l’essentiel de vos réserves, fait de moi une caricature pro-fac, je plaide coupable. Passez-moi le fouet.

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      3. Je n’ai pas dit que les caricatures étaient forcément de votre fait.

        Ceci posé, vous parlez de refonte nécessaire. Peut-être, mais je vous enjoins à élargir un peu votre horizon au-delà des ENS et des CPGE qui préparent à icelles. Je pense que vous verrez alors que même les critiques légitimes qu’on peut développer sur les CPGE actuelles ne sont finalement que très secondaires parmi les dysfonctionnements majeurs du système éducatif. Il n’est donc pas étonnant que ces critiques soient donc reçues avec circonspection par les enseignants concernés, qui voient bien qu’ils parviennent à amener les étudiants à un niveau honorable, leur permettant de poursuivre efficacement des études dans des milieux plus ouverts et plus stimulants, que ce soit au plus haut niveau comme à l’ENS, ou dans des écoles plus modestes, après les avoir pris en sortie de TS à un niveau vraiment faible pour une bonne part.

        Et bien entendu, il ne s’agit pas une seule seconde de laisser entendre que les profs de CPGE seraient les seuls à faire leur travail dans un océan de médiocrité. L’idée même est évidemment et définitivement grotesque. Tous les collègues à tous les niveaux font du mieux qu’ils peuvent dans les conditions qu’ils connaissent. Il est plutôt question de voir que les évolutions de cette organisation, régulièrement et depuis longtemps, consistent principalement à substituer à des activités à forte valeur formative, stimulantes, et à des progressions didactiques bien pensées, des dispositifs divers, peu motivants, et qui ne débouchent sur rien, et surtout pas sur le développement de compétences de quelque nature que ce soit.

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      4. @pompompom: « Je pense que vous verrez alors que même les critiques légitimes qu’on peut développer sur les CPGE actuelles ne sont finalement que très secondaires parmi les dysfonctionnements majeurs du système éducatif. »

        Je valide. Et je valide votre message intégralement.

        Je ne critique pas les profs de prépas. Je critique ceux qui légitiment l’immobilisme intégral de ce système, et ceux qui refusent d’ouvrir les yeux sur l’indigence de certaines formations dans certaines grandes écoles. Et ceux qui brandissent l’université comme l’épouvantail absolu car non-sélectif.

        S’ils veulent de la sélectivité à l’université, on peut s’arranger. Cela risque d’être assez sauvage et violent. Ils n’ont qu’à le demander.

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  22. Oui enfin, moi aussi comme beaucoup j’ai intégré une « prestigieuse école d’ingénieur », et je ne suis pas passée par une classe prépa. La classe prépa est de moins en moins la voie royale et les admissions parallèles ne manquent pas d’intérêts. Aujourd’hui je suis m’occupe de stagiaires issus de ces grandes écoles, qui les ont intégrées soit via la classe prépa, soit via une admission sur titres, et je suis (depuis des années) aussi maitre d’apprentissage d’élèves qui étudient dans ces mêmes écoles et sont issus de filières moins prestigieuses. Et bien ces derniers sont clairement les plus appréciés, ils sont plus autonomes et plus réalistes, plus efficaces aussi. Et d’ailleurs nos dernières recrues étaient tous issues de ce cursus. A l’inverse être issu d’une classe prépa ne garanti en rien l’obtention d’un meilleur poste ou d’un meilleur salaire. Au final, des années après l’obtention de notre diplôme, je continue à suivre la carrière de mes amis anciens camarades de promo, et la méthode d’accès à l’école (classe prépa, admis sur titre ou formation continue) n’est nullement corrélée au salaire ou au poste.

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  23. Arrêtons les clichés s’il vous plait. LES TAUPINS NE SONT PAS DES SAUVAGES! Nous ne sommes pas des êtes assoiffés de sang, prêts à tuer pour gagner qq places aux concours. Certes, il y a une forme de concurrence et elle est peut-être présente au quotidien pour les grandes prépas parisiennes, mais il n’existe pas que Henri IV et Louis Le Grand.
    La prépa, c’est dur. Pas insurmontable. Alors ou, y’a du boulot, c’est exigeant. Mais tout ça est une grande aventure qui dure 2, 3 ou 4 ans pour les moins chanceux. Les professeurs de prépa sont excellents parce qu’ils sont passés par des cursus d’excellence. Personnellement, mon prof de physique sort de l’ENS Lyon, celui de SI de Cachan. Comment voulez-vous ne pas être en admiration devant ces gens quand vous êtes un petit Taupin? Et c’est ça la dimension essentielle qu’on oublie trop souvent. Si vous survivez aux premiers moins de prépa, c’est que votre amour des sciences, votre soif d’apprendre est plus forte que le reste. Ce n’est pas votre ambition sociale démesurée ou votre envie d’écraser les autres. On ne fait rien avec ça. C’est l’émerveillement devant de la cinématique, devant un mécanisme réactionnel, devant un problème de maths que vous venez de résoudre,… Alors, qu’on nous laisse bosser comme des forçats!

    Alors oui, on coûte cher. Mais la prépa, c’est aussi une chance. La prépa, c’est pour bcp (dont pour moi) le seul moyen de faire de « grandes études ». Je n’aurais pas les moyens de me payer une école d’ingénier post-bac. Si je suis rentrée en prépa, c’est avant tout parce que je n’avais pas les sous pour aller ailleurs. La structure type lycée avec son internat, sa cantine, c’est l’anti-discrimination. Les boursiers sont nombreux en prépa et ce n’est pas pour rien. On a gagné le droit à cette bourse, à cet apprentissage pas cher. Parce qu’on a bossé pour et qu’on continue à le faire.

    Quant à la différence de niveau entre prépa et fac, cela a peut-être un rapport avec les 40-42 heures de cours qu’on peut avoir dans la semaine, très très loin devant le nombre d’heures de cours à la fac. Attention, je ne dis pas qu’on s’y tourne les pouces. Mais vous prenez des professeurs du feu de Dieu, des élèves volontaires et motivés. Vous y ajoutez un programme ultra chargé, l’esprit concours et des examens hebdomadaires, on a peut-être trouvé un façon d’obtenir de bons résultats. Un système qui marche et qui a fait ses preuves. Et en prépa, il peut aussi y avoir une bonne ambiance, des traditions aussi fortes qu’éternelles (Faidherbe, Stan, Baggio….).

    Le débat devrait sur notre niveau en sortant de TS. Là, il y en a des choses à dire. Et je vous promet que notre vie de Taupins serait bien plus facile s’il n’y avait pas une telle marche avec le lycée.

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    1. Désolé mais les profs de fac ont globalement plus de diplômes que ceux de prépa. Les 3/4 sont de banals profs de lycée (et c’est un fils de prof qui te l’assure)
      On peut passer les concours pareil que les prépa, avec de belles places réservées pour nous. Et j’ai vu plusieurs amis se faire virer de leur prépa, rattraper la session de septembre, finir sa 1ère année de fac en complétant la 2nde, et… avoir de meilleurs concours que ses petits amis restés en prépa.
      (pour être bien clair: ils ont eu dès leur 2ème année post bac de meilleurs écoles que leurs potes de prépas au bout de 3 ans de prépa…)

      J’ai un souvenir mémorable de mes années de fac. Le temps d’étudier, le temps de faire d’autres choses à l’extérieur. Des potes qui suivaient les cours de psycho en parallèle. Des profs sympathiques et patients (pas tous certes) et une entraide parmi les élèves. Une vraie ambiance soudée dès la fin de la 1ère année.

      Après il y a toujours des glandeurs mais en janvier ils disparaissent!

      Pour info, après 2 ans de fac j’ai fait une école d’ingé publique. Je n’ai rien payé. Sans prépa, le concours serait après le bac et les écoles d’ingé auraient 5 années. On se spécialiserait plus vite. On aurait aussi l’occasion de passer 2 ans à faire des échanges à l’étranger, ouvrir son esprit sur le monde, plutôt que de passer 40h/semaine en cours, et 40h/semaine a travailler chez soit.

      La prépa ça ne sert qu’à faire perdre votre jeunesse par des profs envieux et frustrés. Il y a d’autres solutions.

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  24. Pas vraiment d’accord… pour l’avoir vécu.

    J’étais dans les 5 premiers les 3 premiers mois de prépa. Puis après… disons que j’ai quitté à Noel. un des profs prenait chaque année 1 ou 2 boucs-émissaires et les détruisait. C’était… immonde.
    Peut-être dans une autre prépa ça aurait été! Mais je me demande encore aujourd’hui ce que cet homme minable trouvait comme plaisir à devenir une terreur pour les élèves.
    Aujourd’hui je le plains: sa vie devait être bien grise.
    Je pourrais faire la liste des insultes entendues. C’est gravé dans ma mémoire, 16 ans plus tard: « on ne peut pas être sportif et intellectuel en même temps », « perdez 10kg encore et vous passez en spé », et je vous passe sa parano quand on avait notre journée d’appel militaire, les techniques pour nous enlever des points aux DNS (note multipliée par un coeff indexé sur un exercice d’examen) et les méchancetés banales, les preuves de notes baissées outrageusement par rapport aux autres en colles, etc. etc.
    Pitoyable. Au travail ça serait du harcèlement. Au collège de l’intimidation. Tout ça condamnable. En prépa? une « technique » d’apprentissage.

    Alors on dira « il faut bien y avoir une sélection à un moment »… mais? Sortez votre tête de la prépa les amis. A la fac en travaillant intelligemment on réussit a avoir du temps pour soit, et le pire c’est qu’on a de meilleurs concours qu’en prépa (exclusion du 5% genre X, etc. probablement, et encore) La fac nécessite d’élaborer des techniques différentes du lycée, d’ailleurs 50% des étudiants disparaissent après les examens de janvier! Et bien des étudiants de prépa n’arriveraient pas a la fac.

    Et quand on arrive en école d’ingé, qu’on retrouve des prépas, qu’ils savent que tu as « échoué » ta prépa et du coup te regardent de haut (quand bien même tu as des meilleures notes qu’eux), tu te dis en rigolant: ah oui, ça fait une sélection en effet.

    Si on regarde a l’international, on a moins de pression, on peut aller parler au professeur dans son bureau, l’apprentissage est plus modulable (j’ai fini par un master au Canada, une fois diplômé d’école d’ingé).
    Découvrir une autre manière de sélectionner les étudiants en médecine qu’en France aussi.. Bref, se rendre compte que le système français a de grosses failles (multiplication des diplômes en tous genre, passerelles batardes entre spécialités, sélections absurdes, etc), d’énormes lacunes, et semble une machine à broyer les jeunes adultes. Et qu’on trouve ça normal. Quand à l’étranger c’est humain, qu’on prend les étudiants pour des être doués de raison…

    Bref… voilà mon point de vue: On devrait réformer ça, simplifier, et rendre l’enseignement humain. Un prof de prépa qui trouve normal un étudiant qui se shoote aux médocs ou qui fait des tentatives de suicides, désolé, ça mérite la prison.

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