« Dis papy, c’est quoi un ingénieur ? »

Vieil homme assis sur un banc
(c) Flickr / Born.to.be.mild

Peut-être un jour, dans un futur éloigné, assis au coin du feu, un plaid sur les genoux, je devrai répondre à cette question d’un petit-fils bien curieux : « Dis papy, c’est quoi un ingénieur » ?  Pour cela, il faudra – bien sûr – que je dispose d’une cheminée dans ma maison et, accessoirement, d’un petit-fils voulant en savoir plus sur son papy. Alors, fort de mes 40 ans (et même   plus !) d’expérience dans ce métier d’ingénieur,  je saurai répondre avec vigueur, force et conviction à cette question (du moins, je l’espère).

Aujourd’hui, je suis encore loin d’avoir une barbe grisonnante, et si, improbablement, j’avais déjà un petit-fils curieux, je ne saurais pas vraiment que lui répondre. Car, même si je m’apprête à fouler le sol de l’une de ces « écoles d’ingénieurs » d’ici quelques jours (l’Université de Technologie de Compiègne), ma vision de ce monde est celle d’un naïf, d’un ingénu.

Comment définir le « métier » d’ingénieur ?

L’ingénu-ingénieur, voilà qui caractérise tout à fait mon rapport avec ce métier aux multiples facettes. Il y a bien sûr l’idée que je m’en fais, fondée sur des témoignages et des lectures, mais elle doit être à mille lieues de la réalité et du quotidien d’un ingénieur. Et même si une année passée dans une prestigieuse classe préparatoire de banlieue parisienne m’a fait découvrir les joies des équations différentielles et les lois de la conservation de l’énergie, pour ce qui est du cœur du métier d’ingénieur, ma perception n’a pas évolué d’un iota.

D’ailleurs, que signifie aujourd’hui être un « ingénieur » pour le wannabe que je suis ? J’ai bien conscience que derrière ce mot se cache, en réalité, une multitude de métiers et d’activités. Il y a des ingénieurs des travaux publics ou bien des ingénieurs informatiques. Il y a aussi des ingénieurs financiers ou encore des ingénieurs pédagogiques. Bref, difficile de s’y retrouver !

Plus qu’une profession à part entière, le terme « ingénieur » désigne un corps de métiers tous bien différents. Leur point commun cependant ? Une bonne dose de connaissances techniques dans un domaine particulier et des capacités à voir toujours plus loin.

Pour le reste, c’est le grand flou pour moi. Toutes ces belles formulations mises de côté, je n’ai pas une vision claire de ce qui fait le quotidien d’un ingénieur. Je me rappelle vaguement avoir assisté à une conférence donnée par des chercheurs et des ingénieurs du CEA de Saclay qui parlaient de leurs tâches quotidiennes. Je n’ai gardé en mémoire que leur évocation des pauses cafés dont ils étaient si fiers (et dieu sait s’ils en font) et des innombrables e-mail qu’ils s’envoyaient (histoire de rompre avec l’image du chercheur solitaire). L’ingénieur serait donc un être amoureux du café et aimant les correspondances virtuelles… Pas très probant comme définition !

Cinq ans pour tout apprendre…

Voilà donc le regard que je porte aujourd’hui sur cet univers dans lequel je m’apprête à évoluer. Cinq ans, c’est le temps qu’il faut pour former des néo-bacheliers à l’ingénierie et les mener au monde de l’entreprise. Cinq ans, c’est également le temps passé par un élève sur les bancs de l’école primaire (à condition qu’il ne redouble ni ne saute aucune classe).  Ainsi, l’apprentissage de cette profession est aussi long que celui de la lecture, de l’écriture, des multiplications…

Les voies d’accès aux métiers d’ingénieur sont multiples (j’aurai l’occasion de les détailler ici prochainement) et les 33 000 nouveaux diplômés chaque année se voient assurer une insertion professionnelle des plus rapides (il n’y avait que 4% de chômage en 2013 chez les ingénieurs). De quoi me réjouir, d’autant plus que l’on redoute une pénurie dans les années à venir.

Ce blog sera donc un témoignage sur l’évolution de ma perception du monde de l’ingénierie. Au travers de récits de cours, de stages et d’anecdotes sur la vie étudiante, je vous décrirai les coulisses de cette nouvelle galaxie qui s’apprête à m’accueillir.

Certains semblent avoir trouvé la réponse…

Et puis, plus légèrement, parce qu’une fois diplômé on ne se pose plus tant de questions, je vous propose de (re)-découvrir la vision de Michel sur sa profession d’ingénieur informaticien.

 

68 commentaires sur “« Dis papy, c’est quoi un ingénieur ? »

    1. C’est également le reflet d’une culture, de la possession de méthodes de raisonnement et d’analyse, dans le but de trouver une solution à des problèmes, souvent techniques, posés par le domaine dans lequel il travail.

      L’école d’ingénieur formate cette capacité, qui se retrouve plutôt bien d’ailleurs dans ce fameux titre.

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      1. Je maintiens (vous pouvez que seuls les ingé trouvent des solutions à des problèmes parce qu’ils ont une culture ?).

        Après, si vous entendez la phrase comme « le reflet d’une culture **de l’ingénierie* », « des méthodes **d’ingénierie** », ok, mais cette définition circulaire ne fait pas avancer le schmilblick.

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      2. « Ingénieur » et « technique » ne vont pas ensemble en France. Les rarissimes activités techniques restant dans le pays sont confiées aux techniciens. Les ingénieurs se trouvent un poste de gratte-papier quelconque pour dissimuler leur ignorance et passent le plus tôt possible au commerce et à la gestion, seule voie d’ascension dans l’entreprise.

        Mais j’aime bien la définition par les « méthodes de raisonnement ». À l’ingénierie les méthodes applicables au monde connu, à la recherche l’intelligence nécessaire à la découverte.

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      3. Tout à fait faux dans de nombreux cas ! Si, effectivement, les ingénieurs sont souvent confrontés à des activités de gestion, de management de ressources humaines, leur maîtrise des sujets techniques est plus que fréquemment sollicitée, même si, fort heureusement, ils peuvent s’appuyer sur des techniciens. Mais le pilotage des activités techniques, c’est le ressort des ingénieurs. Croyez vous que la conception d’une nouvelle voiture, d’un nouveau pont (pas un standard !), que la modification de l’équipement d’un airbus puisse se faire sans faire intervenir un seul ingénieur ?

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  1. Beaucoup de monde se dit ingénieur mais s’est en effet un titre que l’on acquiert après 5 ans d’études (après le bac).
    Etre ingénieur s’est être capable de manager (gérer et encadrer des équipes), être force de proposition, être pro-actif sur ses activités, être autonome sans devoir attendre des directives, s’adapter aux circonstances et anticiper les changements …

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    1. Il est en effet possible d’avoir le titre d’ingénieur sur décision de la direction d’une entreprise.
      Je fus donc « ingénieur maison » avant de devenir réellement ingénieur.

      Par contre, le fait de se faire affubler du titre sans avoir le diplôme vous met en position délicate lorsqu’un VRAI ingénieur vous demande votre école…

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      1. Vous pouvez en effet être « ingénieur maison » mais vous n’en avez pas le titre, qui lui est délivré et reconnu par la commission des titres.
        Se dire ingénieur sans l’être c’est de l’usurpation de titre qui lors d’un recrutement (si enquête) peut être perçu comme de la malversation.
        Dans mon métier (je suis ingénieur aéronautique et instructeur), je croise beaucoup de bac +5 (master …) mais bien qu’ils aient le même niveau d’études, n’ont pas étudié les techniques managériales, la « préparation » pour devenir le référent, ni les techniques requises pour la tenue d’un poste d’ingénieur au sens stricte du mot. On étudie une spécialité mais aussi on se forme pour le poste d’ingénieur (apte à comprendre plusieurs domaines de compétences, le niveau d’anglais, gérer des réunions, pro-actif, anticiper, s’adapter, prendre des décisions …).

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      2. Je confirme, pour l’avoir été, que le TITRE d’ « ingénieur maison » est possible. Sans le diplôme.

        Veuillez, aussi, s’il vous plait, STRICTEMENT éviter de parler de « master », qui n’est qu’une manipulation américaine dévalorisante des études de niveau bac + 5.

        Etre affublé d’ « ingénieur » sur sa fiche de paie n’autorise pas, par ailleurs, à indiquer cette mention sur un CV ou une carte de visite.
        Cela serait un abus et est puni (encore en principe) par la Loi.

        Dans tous les cas, le diplôme d’ingé est délivré par la Commission des Titres ou par délégation, par une école d’ingé.

        Tant que j’y suis.
        Il est clair que ce blog à priori destiné à définir ce qu’est ce machin qui est une calculatrice sur pattes, se verra largement critiqué tout comme en entreprise.
        Y’a pas de raison.
        Alors, je préviens les gus et nanas qui ont quelques facilités pour lire la Relativité Générale comme une bande dessinée, pour résoudre des énigmes « pour le plaisir » ou pour passer des tests de QI en les relisant pour vérifier avant la fin du temps imparti :

        Sachez qu’un patron (ou plus souvent un directeur) PEUT avoir peur de vos capacités…
        Parfois, vaut mieux rester bac + 2, c’est plus simple.

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    2. Ô Jaugeur, tu as seulement oublié qu’un ingénieur aurait de préférence dû connaître un petit minimum de technique, ce qui n’est pas le cas en France, et explique très largement la mauvaise performance de l’industrie française.

      Parce que, vois-tu, des managers qui ne comprennent rien à l’activité de la boîte et décident les orientations stratégiques en fonction de ce qu’a rapporté machine de ce qu’a affirmé truc, et en faisant des diagrammes en cercles et en étoiles, c’est une authentique calamité, et ils sont la majorité en France.

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  2. Bonjour
    Que voilà un sujet intéressant, enfin qui m’intéresse! Je suis ingénieur, maintenant papy (je ne suis pas sûr que mes petits enfants s’intéressent, encore! à la vie de papy), je connais bien le CEA (on en reparlera probablement) et l’UTC (et la plupart de vos futurs enseignants). Depuis quelques années je fais des conférences (dont à l’UTC) sur le (beau) métier très divers d’ingénieurs. Quarante ans après, je n’en ai pas fait le tour, alors vous avez le temps avec malgré tout un bon début: « Une bonne dose de connaissances techniques (je dirai plus ou moins) dans un domaine particulier et des capacités à voir toujours plus loin. » Comme vous le dites, il y a maintenant de nombreuses sortes d’ingénieurs.
    Je dis toujours à mes étudiants que dans ingénieur, il y a génie. Si vous voulez bien je vous aiderais à percer ce mystère.

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  3. Pourquoi une « une année passée dans une prestigieuse classe préparatoire de banlieue parisienne » ? L’UTC prend bien toujours sur concours directement après le bac (semble confirmé par la durée annoncée des études: 5 ans), non ?
    C’est un choix par défaut (pas pris au concours l’année du bac, pas gardé en math sup, autre) ?

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    1. Il y a une multitude de façon d’accéder à l’UTC, du bac+0 au bac+4. Pour vous donner un exemple, au début de la 3e année, 60% des étudiants étaient là depuis le bac, et 40% ont été admis entretemps : IUT, classes prépa, L2… Après 1 an de prépa, il est possible de zapper 1 an sous réserve de valider par équivalence les compétences acquises en prépa (donc il ne suffit pas d’avoir été 1 an en prépa, il faut aussi avoir suivi les cours assidument).

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      1. « assidument »… Sans vouloir dévaloriser l’UTC qui est visiblement une bonne école, entrer dans une post bac à l’issue d’un ou deux ans de prépa (à l’exception de l’INSA peut-être) ne relève pas du génie… J’ai été dans une prépa moyenne qui virait des élèves en fin de sup pour les envoyer à l’UTC ou autre post-bac. Pas des lumières, et encore moins des assidus

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      2. Je ne parlais que de ceux qui recommencent de zéro (qui sont manifestement ceux dont vous parlez), mais de ceux qui se réorientent. Ceux qui n’ont pas travaillé en prépa ne peuvent pas valider les crédits, et recommencent de zéro… Tandis que ceux qui ont travaillé et qui se réorientent par choix peuvent valider des crédits correspondant à ce qu’ils ont déjà fait.

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  4. Je reserverais mon commentaire uniquement au domaine de l’informatique que je connais vraiment bien.

    D’abord, le mot ingenieur est souvent galvaude je pense…

    En fait beaucoup de gens (pas tous hein) qui sortent d’une ecole d’ingenieur ne feront que le travail d’un « brillant » technicien et ne feront rien d’aussi abstrait que ce que ils auront fait pendant leurs etudes.(notament beaucoup beaucoup moins de math pour tout ce qui est dev web, base de donnee etc… rarement de dev pointu non plus. (ex compilateur avec contrainte temps reelle)

    On les selectionnent parce que le niveau d’etude permet de valider une certaine capacitee d’abstraction mais une bonne partie des jobs en informatique pourrait etre fait EN THEORIE par des bac+2 ou +3. Et donc n’utiliseras pas le potentiel complet de beaucoup de jeunes diplomees ou le niveau que l’etudiant devrait etre capable de fournir en sortant de l’ecole.

    Pour moi, un bon ingenieur (en informatique du moins) au vrai sens du terme, c’est :

    1/ Quelqu’un qui maitrise parfaitement la theorie pour la mettre en application concrete. (et non pas rester dans la theorie pour en trouver de nouvelles, cela devient un chercheur)

    2/ Etre capable de lire des papiers et des publications de pointe pour implementer des solutions qui ne sont encore que theories sur le papier. De meme etre capable meme de formaliser des problemes qui vont arriver dans une implementation concrete, que la recherche n’auras pas forcement resolu (un chercheur se fout souvent des problemes concret d’implementation liee a une theorie) En gros etre capable de faire de la R&D appliquee.

    3/ Un « non bidouilleur » : un programmeur capable d’expliquer POURQUOI ca marcheras ou pas, avant meme davoir ecrit une ligne de code.
    Il y a enormement de developpeur qui bidouille pour arriver a faire marcher leur programmes et ceux aussi meme dans les ingenieurs « bas de gamme ».

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    1. « Pour moi, un bon ingénieur (en informatique du moins) au vrai sens du terme, c’est : …  »

      95% des ingé en info que je connais n’ont pas les compétences 1 & 2, et bossent de toute manière dans des boîtes où on ne leur demande pas de savoir faire ça. Votre définition d’ingé « par type de compétence » est trop idéale, je pense.

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  5. Ingénieur de formation, spécialisé dans l’informatique (aussi), je pense que l’ingénieur se distingue des autres par sa capacité à comprendre, analyser et trouver des solutions à des problèmes qui touchent plusieurs domaines.

    Souvent les techniciens se limitent à leur domaine de compétence, et ne vont pas naturellement chercher à comprendre dans quelle mesure leur domaine s’interfacent avec d’autres. Des phrases comme : « C’est LEUR problème » ne sortent pas de la bouche d’un ingénieur.

    L’idée d’identifier et de résoudre définitivement un problème, de mettre en place des nouveaux process et suivre leur implémentation, faire du reporting verticale (à la hiérarchie) et horizontale (à d’autres groupes de travailleurs), essayer de concilier les désirs des uns sans mettre en péril le reste. Parfois donner un bon coup de pied dans la fourmilière pour l’aider à se restructurer …
    Tout cela fait parti de l’ingénieur … et effectivement, cela se fait très souvent autour des machines à café.

    Sur ce, je vais aller prendre mon 5 eme café de la journée … petite journée aujourd’hui.

    Kéké
    PS : Je ne pense pas qu’un bon ingénieur ai besoin de connaissance technique très poussée pour bien faire son boulot. Mais il doit partir d’une base saine, et il doit identifier très vite si oui ou non, il a besoin de se former en attaquant un projet.

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    1. Kéké, fait gaffe, vieux. J’ai abusé du café jusqu’au moment où j’ai eu des difficultés à écrire…

      J’ignore l’ancienneté de ton diplôme, mais il est clair que pour ma part, l’accent à été mis plus sur la capacité à gérer l’info plutôt que de se bourrer le crane…

      Autre point amusant, j’ai fait travailler ensembles des ingés de domaines différents, et je peux quasiment dire que j’ai … essayé.
      Car je m’en suis pris plein la tête… Les gars et meufs m’ont littéralement pourri la vie.

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  6. Je suis aussi un ingénieur en informatique. Après j’ai obtenu un doctorat en informatique, et je suis maintenant un chercheur.

    Pour moi, un ingénieur c’est quelqu’un qui resoud des problèmes de nature scientifique et qui fournit des solutions. Un chercheur peut aussi avoir cette dimension, mais sa mission principale est de resoudre des problèmes nouveaux ou de trouver de nouvelles solutions a des problèmes anciens.

    Les connaissances scientifiques sont au coeur des solutions qu’il ou elle trouve, mais pas uniquement: il faut avant tout avoir l’envie de résoudre des problèmes.

    Ca c’est la théorie. En pratique les ingénieurs à la française sont des gens formés pour être cadres et diriger des équipes. Dans les écoles prestigieuses on voit que les gens sont même de plus en plus loin du côté technique dès la sortie de l’école malgrè la prépa.

    C’est un peu triste car à part pour l’ENS, les meilleurs scientifiques de leur génération se destinent à suivre des carrières de management et à abandonner la science a plutôt court terme. Il est ainsi bien rare de voir un ingénieur français faire un doctorat et ainsi contribuer à créer de nouvelles techniques et de faire avancer la science.

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    1. Ceci dit, pour avoir fréquenté des X-mines et X-ponts, ce sont des tueurs professionnels particulièrement carriéristes…
      Mais ils ont cet énorme avantage de pouvoir s’appuyer sur un corporatisme sans faille…

      Et là, nous croyez pas que l’ « intégration » soit une aimable plaisanterie…

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    2. Réduire l’ingénieur à son côté scientifique est fort dommage je trouve…

      Même si cet aspect est important pour un ingénieur, ce n’est pas le seul.

      Quelqu’un qui met en œuvre les solutions en prenant en compte les dimensions humaines, sociales, environnementales, et bien sur techniques, n’est donc pas digne d’être un ingénieur? 😀

      Votre définition correspond plus à un chercheur qu’à un ingénieur (vous le dites presque d’ailleurs vous même).

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      1. « Quelqu’un qui met en œuvre les solutions en prenant en compte les dimensions humaines, sociales, environnementales, et bien sur techniques, n’est donc pas digne d’être un ingénieur? 😀 »

        Si, si, bien sur, mais prendre en compte de multiples facteurs (avoir une vision holistique) n’est pas l’apanage de « l’ingénieur ». L’ingénieur c’est celui qui met le technique, le scientifique à son service et au service du projet qu’il a, qu’il dirige et va le faire marcher avec toutes les techniques qu’il a à sa disposition (humaines, sociales…).

        La définition est différente pour le chercheur qui est fasciné par la « nouveauté ».

        Par exemple, un ingénieur n’aura pas de problème a réutiliser des solutions qui marchent et ont déjà été utilisées. Un chercheur devra toujours montrer ce qui est nouveau et le développer.

        Personnellement je ne met sur un piedestal ni l’ingénieur ni le chercheur. Je pense juste que ce sont deux métiers différents, mais on ne peut pas réduire le métier de chercheur à la théorie, comme on ne peut pas réduire le métier d’ingénieur à la pratique technique et scientifique… (la mention du chercheur était en réponse à l’article principal).

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  7. Ah cette fameuse définition qui mettrait d’accord tous les ingénieurs… 😀

    Pour moi :
    « L’ingénieur est une personne qui cherche à améliorer son environnement. Il est capable de s’adapter aux situations complexes grâce à ses savoirs, savoir-être et savoir-faire; qu’il étoffe et perfectionne sans cesse. L’ingénieur aime par-dessus tout répondre aux questions « comment? » et « pourquoi? » »

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  8. Je suis bien d’accord avec les commentaires qui définissent l’ingénieur comme « simplement » un titre. De nos jours, avec le bac et une bonne dose de motivation, il est parfaitement possible d’obtenir un titre d’ingénieur.
    Et quand on regarde un peu ce que proposent les différentes écoles/universités dans leurs formations d’ingénieurs et les débouchés, on s’aperçoit que cela va du « technicien++ » (je mets entre guillemets mais il n’y a absolument rien de péjoratif) au cadre supérieur/dirigeant d’une grande structure. Autant dans le premier cas, je suis d’accord sur la définition de l’ingénieur comme quelqu’un ayant des compétences techniques, autant sur le deuxième cas, je vois (et au fond c’est ce qu’on m’avait dit dans la très grande école généraliste que j’avais faite) l’ingénieur comme quelqu’un, pas forcément capable de résoudre un problème technique, mais capable de savoir où trouver la solution (c’est-à-dire connaitre les gens capables de résoudre ce problème), à quel prix et dans quels délais.
    Donc, peut-être qu’une esquisse de point commun entre ces ingénieurs serait une personne capable de prendre des décisions logiques et cohérentes.

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  9. D’ailleurs, rien que la diversification actuelle des parcours pour obtenir un titre d’ingénieur est assez révélatrice de la dilution de ce terme.
    Je ne sais pas si c’est bien (de souvenir, Attali préconisait de multiplier par 2 le nombre d’ingénieurs formés par an !) mais c’est amusant de voir que de moins en moins de personnes passent par une prépa pour devenir ingénieur.

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  10. Petite réflexion : au fond, est-ce que « ingénieur » n’est pas simplement devenu un tampon qu’il faut avoir sur son cv à l’instar de « docteur » à l’étranger, pour pouvoir grimper l’échelle sociale ?

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      1. Pas tout à fait d’accord. Obtenir le tampon « docteur », c’est 3 ans de travail de recherche, à la fin du master, qu’on fait si on a le temps et l’envie, et qui après, change l’état civil (les gens ne vous appellent plus « monsieur » mais « docteur », en Allemagne en tout cas).
        Ingénieur, c’est 5 ans, c’est la totalité des études, c’est un choix qui se prend tôt. Ca passe nécessairement par la technique, contrairement au doctorat. Et contrairement à « docteur », « ingénieur » n’est pas un mot magique qui ouvre toutes les portes. Les boîtes ne cherchent pas bêtement des « ingénieurs », mais un certain type d’ingé avec un certain type d’expérience. Et l’état civil ne change pas.

        Bref, ce n’est pas juste un tampon.

        Je suis content de voir que le monde s’intéresse aux ingénieurs. Après le discours anti grandes-écoles que j’ai pu lire ici et là, j’espère que ça permettra de donner une autre image du métier.

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      2. Un doctorat scientifique passe nécessairement par la technique…
        Quant à dire qu’un doctorat « on fait si on a le temps et l’envie », euh désolé mais ce n’est pas un simple passe-temps ou un moyen de retarder l’échéance de l’entrée sur le marché du travail.

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      3. Dans les pays germaniques (et encore plus en Autriche qu’en Allemagne) les titres changent l’état civil et ouvrent des portes. Mais surtout un doctorat c’est l’occasion de devenir l’ultra-spécialiste sur un domaine donné, de faire avancer la connaissance humaine sur un domaine, d’apprendre à écrire des articles scientifiques, à évaluer la connaissance scientifique sur un domaine, à présenter des résultats scientifiques, et de devenir un chercheur indépendant…

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      4. Effectivement, « le temps et l’envie » est une expression abusive, j’aurais du retourner 7 fois mes doigts sur le clavier avant d’écrire.
        Je voulais dire par là que le doctorat est optionnel, c’est un truc en plus, qui, c’est vrai, fait une différence.
        Le titre d’ingénieur lui, n’est pas un truc en plus, c’est l’unique diplôme qu’on obtient après 5 années d’études. Le résumer à « un tampon qu’il faut avoir sur son CV » est franchement réducteur.

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      5. Oui et non.
        Des métiers/activités ne sont accessibles que sur doctorat (la recherche évidemment et de plus en plus l’enseignement dans le supérieur).
        Et « ingénieur » n’est pas le seul diplôme après bac+5 puisque tu as de nombreux masters, diplômes d’école de commerce, etc.

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      6. Je précise, pardon:
        « c’est l’unique diplôme qu’on obtient après 5 années d’études » A travers le « on », j’entendais les étudiants en école d’ingé, dont je fai(sai)s parti.

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      7. Désolé mais ce n’est pas nécessairement vrai. Pas mal d’écoles proposent un double diplôme ingénieur/master en dernière année.

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  11. Un ingénieur c’est juste un titre, comme « docteur. » Si tu t’orientes vers la création de solutions nouvelles à des problèmes (anciens ou nouveaux), tu es un inventeur ou un chercheur (selon que tu mets l’accent sur la recherche ou sur la fabrication). Si tu t’orientes sur la gestion de projets, tu es un chef de projet (un manager). Si tu décides de créer une activité, tu es un chef d’entreprise.

    Puisque tu peux potentiellement faire tout ça, peut-être que le mot qui définit ingénieur serait « polyvalence » (que tu partages avec d’autres catégories de population, en particulier les artistes) mais le problème aujourd’hui c’est la tendance à l’hyperspécialisation dans tous les domaines, qui te fait perdre bien vite cette qualité…

    Ce qui fait que j’aurais tendance à dire que « l’ingénieur » de dans-le-temps (l’époque, mettons, de tes grands-parents) n’existe plus.

    Now get off my lawn!

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    1. Effectivement, on peut se demander s’il n’y a pas de catégories d’ingénieurs : les « hyperspécialistes » (à mi-chemin entre le technicien et le chercheur) et les « polyvalents » (manageurs/cadres/chefs de projets c-à-d les personnes qui savent plugger les hyperspécialistes entre eux).
      D’ailleurs, ces deux catégories se retrouvent dans les écoles qui pour certaines sont hyperspécialisées, et pour d’autres, hypergénéralistes.

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  12. Très bonne initiative que d’avoir choisi de raconter ton avanture en école d’ingénieurs. La profession en elle-même est déjà méconnue mais c’est d’autant plus le cas de la formation « à la française », et de sa grande diversité. Ce sera l’occasion de faire tomber quelques clichés et, je l’espère, d’attirer l’attention sur la qualité et le caractère tout à fait singulier dans le monde de notre modèle d’école d’ingénieurs.

    Je vais entamer ma 5e et dernière année dans une école comparable à l’UTC, je peux donc déjà t’annoncer que tu ne manqueras sûrement pas de choses à raconter. Des moments de doute au départ à l’immense joie de la remise du diplome, en passant par l’enthousiasme de la spécialisation et les remords des échecs, l’école te fera en voir de toutes les couleurs.
    C’est en tout cas une expérience de vie formidable, un rush qui commence en septembre de la 1re année pour se terminer en juillet 5 ans plus tard et dont on ressort grandi physiquement et mentalement.

    Je lirai tes péripéties avec intérêt !

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    1.  » Des moments de doute au départ à l’immense joie de la remise du diplome,  »

      C’est sûrement valable pour des élèves entrant dans une école post-bac mais pour les élèves entrant dans une école après une prépa (voie « traditionnelle »), surtout si le concours est difficile, l’immense joie vient surtout de la réussite du concours d’entrée. D’expérience, je peux dire que pour beaucoup de tels élèves, le cursus en école est plutôt tranquille et l’obtention du diplôme une quasi-formalité.

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      1. « l’obtention du diplôme une quasi-formalité. » certes, mais c’est l’aboutissement des études, donc ça fait quand même plaisir.
        Et tant qu’on a pas ce fichu diplôme, on n’a que le bac. On passe de Bac+0 à Bac+5 en une seule fois, alors une fois qu’on l’a, c’est un soulagement.

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      2. « D’expérience, je peux dire que pour beaucoup de tels élèves, le cursus en école est plutôt tranquille »… ça dépend des écoles et des élèves, dans la mienne, on avait toujours 8h de cours pas jour avec quasi-obligation d’y aller: certains profs faisaient l’appel. Mais c’est sûr que c’est un autre rythme que la prépa.

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      3. Je faisais en effet référence à la prépa intégrée en école post-bac, puisque c’est ce parcours qu’a choisi l’auteur du blog.

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  13. L’idée de ce blog est pas mal mais peut-être serait-il encore plus intéressant que d’autres auteurs s’ajoutent, auteurs qui pourraient être des élèves-ingénieurs, de jeunes ingénieurs et des ingénieurs plus chevronnés, histoire d’avoir une vision plus large.

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  14. Bonjour,
    Apportons donc une autre pierre à cet édifice.
    Pour moi, ingénieur pré-retraité, la formation d’ingénieur aura eu le primordial effet de m’apprendre à trouver. Bien sûr, il y avait des à-côtés techniques, mais en fait la formation que j’en ai retenue est celle d’être devenu autodidacte !
    J’ai eu l’occasion d’exercer dans différents domaines (autres que ceux inscrits sur mon diplôme) et devant même des clients, j’ai eu de le courage de leur répondre : « je ne peux vous donner une réponse précise maintenant, mais je vous reviens très vite avec une réponse voire une solution ». Voilà ce que fait l’ingénieur (dans mon cas), il apporte des réponses et des solutions. Bien entendu, il fait d’autres choses, management, contrôle, suivi, élaborations, réalisations, planifications, etc. Mais il est capable de donner des réponses et souvent sur des sujets qu’il ne maîtrisait pas à l’origine. Il saura chercher où (livres, bases de données, spécialistes) réside la solution à la question.
    C’est mon expérience sur la vie d’ingénieur.

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    1. +1
      Pour moi également (ingénieur + recul de 10 ans dans l’industrie), l’ingénieur est une personne qui, en étant spécialiste de rien, saura trouver les connaissances et les compétences nécessaires, par lui-même ou en s’appuyant sur d’autres personnes, pour faire aboutir un projet (le « projet » allant d’une simple question à une entreprise complexe).

      @Anto Nimes: on apprend cela également dans la [pas] très grande école [provinciale] généraliste [en mécanique] que j’avais faite.

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  15. Un ingénieur, souvent, c’est une femme. Qui n’aura pas de difficulté avec les matières enseignées, mais en aura sûrement avec ses collègues masculins. Parce qu’ils ne sont pas toujours très évolués.

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  16. Certains l’ont dit mais pour appuyer, je le répète. Un ingénieur c’est quelqu’un qui résout des problèmes (et tant qu’à fait, qui fait en sorte que ces problèmes ne réapparaissent pas). Ces problèmes peuvent être scientifiques, administratifs, humains, etc. C’est pourquoi la formation d’ingénieur (surtout si on passe par les classes prépas) est TRES orienté sur les maths et les capacités d’abstraction. Parce que l’abstraction aide à prendre en compte tous les éléments pour résoudre un problème.
    Et comme aujourd’hui le principal problème dans l’entreprise c’est le management du personnel, et bien oui, on insiste de plus en plus sur cette partie du travail. Parce qu’il y a des solutions à trouver, et les ingénieurs sont là pour ça…

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  17. C’est intéressant comme débat! Tu entres dans une école et tu demandes « euh, c’est quoi un ingénieur, au fait? ». Mais tu sais que le métier a de multiples facettes, et on te répond « technique management culture scientifique hiérarchie commerce gestion de projets café support test unitaire publications planification recherche développement vente, etc. » Et tu n’as que l’embarras du choix pour ta définition.

    En cinquième année, j’avais un gars dans ma classe dont l’objectif était d’avoir une cravate pour participer à des réunions avec des gens importants, un qui voulait faire de la recherche en nanotechnologies, un autre qui voulait bosser cinq ans puis ouvrir un restaurant… Quand tu auras plus de recul, tu pourras reformuler la question en disant « Ok, maintenant quel ingénieur je veux être? »

    En tout cas c’est très sain de te projeter dans l’avenir. Mais dans ton blog, n’oublie pas les sections « soirées étudiantes » et « vie associative »! Si tu veux garder l’air sérieux, tu n’auras qu’à appeler ça « construction de mon réseau professionnel », après tout c’est comme « ingénieur », ce ne sont que des mots…

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    1. C’est bien résumé !
      le diplôme est d’abord un objectif puis un moyen de vivre Sa vie,

      l’important est bien de garder un projet en vue, quitte à en changer souvent.

      Un ingé de 48 ans.

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  18. Petite idée pour l’auteur : pourquoi vous ne posteriez pas un billet où vous décrieriez vos attentes vis-à-vis de cette école ainsi que de votre début de carrière. Puis dans quelques années, vous n’aurez qu’à faire le bilan et je vous parie qu’il n’y aura pas beaucoup de points communs avec lesdites attentes…

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  19. Si seulement les ingénieurs d’aujourd’hui continuaient à aimer la technique, l’industrie, au lieu de se précipiter vers des métiers de pseudo ingénieurs d’affaire (en clair, un commercial gominé, là pour enfumer ces clients avec des discours qu’il croit technique, et ces équipes).
    Malheureusement, aujourd’hui, les ingénieurs débutant doivent souvent passer par des « sociétés de presta ». En clair, l’interim de l’ingénieur. c’est une vrai calamité. L’ingénieur se fait enfumer par ça boite, et n’est jamais considéré comme un vrai collègue dans la société ou il est envoyée. Ces entreprises fleurtent avec la loi, en sous-payant, mais en ajoutant prime sur prime qui ne sont que salaires déguisés.
    Bientôt, tous les ingénieurs souhaitant travailler dans un domaine technique devront travaillés pour ce genre de boites –> Plus personne ne voudra faire de technique –> Le vrai métier de l’ingénieur disparaitra.

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    1. Je ne serai pas aussi négatif que vous sur les sociétés de prestation. C’est une bonne école pour se faire les dents sur des projets variés. Bien sûr, il faut se battre pour avoir certains projets et ne pas se laisser bercer par les commerciaux, on a vite fait de se retrouver sur une mission pourrie. Mais ça, ça fait partie du métier.

      J’ai pu avec une de ces boîtes toucher à la conception d’une centrale inertielle de fusée, ce n’était pas ce qu’on appelle une mission au rabais.

      Évidemment, il faut ensuite arrêter avec ces prestations et se faire sa place dans une vraie entreprise et y décrocher un vrai poste… J’ai l’impression que c’est de plus en plus difficile, la précarité a tendance à s’installer dans le métier.

      Courage aux jeunes qui veulent se faire leur place dans ces métiers, ils sont mal reconnus mais souvent passionnants.

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  20. on donne la licence (bac+3) en formation continue c’est encore plus facile ..
    un bac +5 « ingénieur » équivaut à un agent de maitrise d’il y a seulement 20 ans .
    avec l’automatisation , l’informatique , beaucoup de taches manuelles et intelectuelles sont devenues secondaires .
    la pertinence d’avoir des « cadres » qui reflechissent se pose : quand les process industriels sont clairement définis et standardisés on a besoin que d’un tout petit pourcentage de R&D , le reste c’est de l’encadrement ( bientot voué à disparaitre avec la robotisation) .
    En fait « ingénieur » définit plus un état d’esprit , quelqu’un « qui s’abaisse » à mettre les mains dans le cambouis , qui n’a pas peur de se salir pour améliorer le bouzin ( la chaine de production , un lanceur de satellite , des autos etc ) .
    Don peu importe la filiere ( CPGE , Fc , IUT , DEA ou Fac) , un ingénieur c’est le croisement idéal du Geek et du Cadre .
    Les types en bureau d’études , en consulting , purement administratifs on devrait pas les appeler ingénieurs eux qui ne mettent les pieds sur un chantier : « chef de projet » consultant , presse-bouton …
    jusqu »à quand le capitalisme emploiera encore ces mercenaires inutiles ?

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  21. Ingénieur est à la fois un titre, un statut, un poste, un métier, et un niveau d’étude (le fameux « bac+5 »). Sans parler de l’ingénierie qui est à la fois une discipline et une « méta-discipline » (« ingénierie informatique », « ingénierie physique », « ingénierie financière »). En bref, c’est devenu tout et n’importe quoi, l’important est que ça soit « technique » (entendre « pratique » pour se distinguer du chercheur binoclard dans sa tour d’ivoire) sans faire « technicien ».

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    1. Le chercheur (pas ingénieur de recherche) binoclard en physique que je suis est également ingénieur électronicien (et j’ai travaillé comme tel bien des années y compris dans le privé), plus quelques autres diplômes….. Pour la tour d’ivoire vous repasserez, et je connais probablement mieux que vous la gestion de grands projet.
      Mais vous me semblez aigri, alors je ne vous demanderai pas si vous savez ce qu’ils vous disent, les chercheurs binoclards.

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      1. Manifestement, vous avez du mal avec l’ironie…
        Et, sinon, je suis chercheur et je travaille tous les jours avec des ingénieurs (et des chercheurs qui ont le titre d’ingénieur). Ce que je critique, c’est la multiplicité des sens donnés au mot « ingénieur » et ses dérivés.

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  22. Je suis actuellement étudiant à l’UTC. Excellente idée de ce blog pour développer une question que je me pose aussi. Cela dit, bien que la question soit vaste et visiblement propice au débat, je pense que l’on peut retrouver quelques constantes sur ce qu’est un ingénieur, et cela grace à sa formation. Prenant en compte ma maigre expérience à l’utc, je pense qu’un ingénieur est d’abord quelqu’un ayant une formation assez poussée dans le domaine scientifique (que ce soit en mécanique, en mathématiques ou autres domaines) mais aussi une formation visant le monde économique et de l’entreprise, afin de pouvoir manager une équipe, faire face à de nombreux problèmes d’ordres techniques, économiques ou manageriaux. Enfin bref, une personne polyvalente, capable de s’intéresser et surtout de résoudre des problèmes complexes ou pas, même si ce n’est pas dans ses attributions a priori. J’utilise comme exemple l’utc, qui je pense dispense une formation intéressante du fait d’accentuer les « Techniques et Sciences de l’Homme ». En effet, une bonne partie de la formation se fait avec des UV comme de l’économie, de la philosophie, du management et encore beaucoup d’autres UV, afin de savoir comprendre le monde dans lequel nous évoluerons à notre sortie, et surtout afin d’apporter un coté humaniste et non purement technique à notre formation (coté largement accentué en « Humanités et Technologies »), sans parler de l’engagement associatif largement encouragé, permettant d’apprendre à être autonome, d’apprendre soi même et de gérer des associations qui parfois peuvent être réellement importantes. Enfin bref, voici ma vision de l’ingénieur (peut être plus de l’ingénieur utc) et j’attend de voir avec impatience la suite de ce blog.

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  23. Et bien l’histoire du Papy, je la trouve très bien.
    Pour ma part, entendre « ingénieur· ou INGÉ, pour être dans le coup, me fait sourire.
    Et j’en reviens toujours aux parents, si ce n’est pas leurs enfants, ce sont leurs neveux ils sont TOUS INGÉs
    Le génie de la bêtise existe aussi.
    Chez moi 3 enfants 1 docteur, les deux autres méritent aussi mon respect, et mon amour..

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  24. .L’ingénieur dans le sens « restreint » du terme c’est celui qui sait trouver des solutions parfois innovantes à des problèmes souvent techniques. Il sait se débrouiller de manière méthodique même dans une situation nouvelle pour lui. On lui demande en général de mener des projets à bout ou de gérer des unités de production.

    Après il y a plein de gens qui ont des diplomes d’ingénieur et qui ne font pas d’ingénierie dans le sens strict du terme, en France beaucoup d’ingénieurs diplomés font des métiers de gestionnaire. Si ça leur plait tant mieux, mais personellement j’éprouve une grande satisfaction à concevoir ou faire des choses et la gestion est juste une étape nécessaire plutot qu’une fin en soi. Il y a aussi des techniciens qui ont l’esprit ouvert, sont curieux, acquièrent une bonne culture scientifique générale et arrivent à devenir ingénieur sur le tas même s’ils n’ont pas le diplome.

    Pour finir l’ingénieur apprécie souvent le chercheur et vice versa, mais leurs métiers sont fondamentalement différents. Le chercheur essaie de repousser les limites du savoir, l’ingénieur est lui amené à repousser les limites de la technique, le premier travaille plus de manière inductive et le second plus de manière déductive.

    Quelques grands (à mon avis) ingénieurs qui ont marqué leur époque : Tim berner Lees, Eiffel, Brunel etc…

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  25. Un ingénieur c’est un zombi qui après formatage sort diplômé d’une école dite « d’ingénieur ». Et passe ensuite sa vie à fantasmer sur ce qui lui a été seriné « … tu appartient à l’élite et les autres … ». Les plus intelligent se pose la question de la pertinence de tout cela mais il sont rares.

    Pour le papi radotant, d’expérience un ingé est également quelqu’un qui vieillit très mal dans sa niche sauf 2 catégories :
    Ceux qui bricole donc réfléchissent
    et trouve, et ceux qui quitte la fonction pour grenouiller dans le business !

    Bon ceci dit je penses souhaitable de foutre la paix à ton petit fils et lui éviter les question égo-débiles.

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  26. Pour moi : un ingénieur , c’est quelqu’un qui applique toutes les théories qu’il a apprises à l’école(voir ce qu’il n’ a pas apprises , voir créer d’autres théories) dans son travail d’ingénieur:
    – s’il est chef de projet informatique : il doit faire la gestion des risques du projet
    *** évaluation des risques : faire une étude de dénombrement(mathématique combinatoire) des risques et faire une étude de probabilité(probabilité analytique) de tous les risques dévoilés par l’étude de dénombrement
    *** anticipation de tous les risques (analyse prédictive) : il doit trouver/imaginer les solutions préventives à chaque risque en se basant sur les valeurs de probabilités trouvées lors de l’évaluation des risques , les solutions préventives qu’il doit fournir devraient s’appuyer sur des valeurs tangibles (issues également d’un étude de probabilité restreinte)
    *** et bien sûr être bon techniquement sinon il ne pourra pas baser ses études de risques sur des valeurs tangibles

    Et pour ma part , c’est bien mon cas(Je suis Ingénieur chercheur diplômé et chef de projet informatique) et j’avoue que je n’ai jamais trouvé un chef de projet informatique qui pratique les mêmes méthodes(que j’ai cités) que moi.

    C’est bien pour cette raison que la majorité des chiffrages de temps des autres chef de projet info n’est souvent pas crédible , et je ne leur en veux pas , tous le monde n’est pas mathématicien

    Un ingénieur ne se résume pas à des compétences managériales, relationnelles et techniques , même si ce sont les plus connus de tous.

    Un ingénieur est avant tout un bon mathématicien qui est capable d’utiliser ses connaissances mathématiques pour s’appuyer sur des preuves tangibles(car la mathématique , c’est l’exactitude) , et c’est ce qui différencie un vrai ingénieur(bac+5) d’un bac+2 ou bac+3

    Attention : là , je ne veux pas dire qu’un bac+2 ou bac+3 ou même un bachelier ne soit pas capable d’utiliser ses connaissances mathématiques(voir de créer des théories mathématiques) dans leur travail , seuls l’exception confirme les règles. Des gens comme Faraday(pas de diplôme universitaire) sont très bon mathématiquement.
    Mais dans 75% des cas , un bac+5 aura toujours des connaissances de math plus poussés qu’un bac+ 2 ou bac+3

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  27. LES COMPÉTENCES DE L’INFORMATICIEN

    les emplois en programmation peuvent être classés selon le degré de technicité, mais on peut aussi voire ces catégories comme les degrés d’avancement lorsqu’on apprend/étudie une nouvelle technique/méthode :

    * bidouilleur
    le bidouilleur, qui n’a pas toujours fait de longues études et est parfois très jeune, c’est celui qui se retrouve devant un problème en partie incompris, fais quelques recherches sur internet, puis réalise un copier-coller de la solution qu’il suppose avoir trouvée.
    le bidouilleur ne sait pas toujours à l’avance si cette solution va fonctionner ou pas, il se base beaucoup sur les avis des autres informaticiens qui recommandent telle ou telle solution.
    chacun de nous est bidouilleur certains jours, quand par exemple on télécharge la dernière version d’un programme (par exmeple Python)
    mais que celle-ci renvoie un message d’erreur. alors, au lieu de chercher la signification du message d’erreur,
    nous allons d’abord télécharger une version antérieure, plus ou moins au pif, et si celle-ci fonctionne, alors on « zappera » purement et simplement le message d’erreur précédent, en espérant qu’il n’est pas révélateur d’un problème plus profond.
    parfois, savoir bidouiller c’est ce qui demande le plus de talent : réussir à agréger rapidement de l’information complexe et contradictoire, sans la comprendre totalement, savoir lire en diagonale des explications techniques, mais en parvenant tour de même à isoler une plausible solution à notre problème,
    solution qui, on l’espère, fonctionnera dans le cas particulier considéré.
    * technicien
    le technicien a fait entre 1 et 3 années d’études, et il utilise surtout un ou plusieurs manuels ou guides de références, qu’il suit parce qu’il sait que les solutions qui y sont présentées fonctionnent,
    mais sans chercher à améliorer continuellement sa méthode ou à utiliser les toutes dernières avancées, en tout cas pas avant que celles-ci ne soient publiées : dans un manuel de référence expliquant en détail
    comment les utiliser.
    * ingénieur
    l’ingénieur a fait au moins 4 ou 5 années d’études, et il peut utiliser comme le technicien des manuels, mais remet alors également en question les méthodes et techniques qui y sont présentées,
    cherchant à prouver que sa méthode est bonne, il est amené à améliorer sans cesse sa méthode et à apprendre de nouvelles connaissances, conaissances déjà publiées (par les chercheurs ou les autres ingénieurs) et fonctionnelles
    mais qui n’ont pas toujours été encore appliquées en pratique pour des utilisations réelles, à savoir de vrais programmes complets et fonctionnels.
    l’ingénieur est forcément à la fois étudiant et enseignant tout au long de sa vie, étudiant les cours des autres de enseignant lui-même les connaissances qu’il a acquises, par exemple à ses collègues (ingénieurs ou non).
    * chercheur
    le chercheur passe son temps sur des problèmes non résolus, s’inspirant bien sûr de problèmes résolus (et donc étant une partie du temps étudiant ingénieur) mais
    ne passe pas son temps à rendre entièrement fonctionnels les algorithmes/techniques qu’il découvre/apprend, se contentant de les « comprendre », il fera souvent faire par un autre (un ingénieur)
    le programme final à partir d’une explication plus ou moins détaillée de ses idées appelée « publication » ou « article de recherche » ou « cours de master » ou encore « conférence ».
    le chercheur rêve d’inventer ou de découvrir des idées qui seront ensuites utiles aux ingénieurs (ou à minima aux autres chercheurs).

    bien sûr, personne n’est uniquement l’un ou l’autre, et il y a également la catégorie des artistes (graphistes, game-designers, modélistes/animateurs 3D, …) qui souvent travaillent avec certaines de ces professions
    et peuvent même être amenés, en plus d’être bidouilleurs, à être en même temps technicien ou plus rarement ingénieur ou même chercheur.

    et donc chacun est un peu skizophrène, un jour ingénieur, le lendemain bidouilleur et technicien et le sur-lendemain chercheur ou artiste, le talent c’est d’ailleurs souvent de savoir passer quand il faut de l’un à l’autre,
    aucune carrière réussie ne pouvant se targuer de n’avoir necessité un jour l’une ou l’autre de ces compétences.

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